A bout de souffle

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[ si vous balayez la photo, j'ai mis une vidéo qui parle des harceleurs comme les miens, sinon je vous conseille d'écouter "angel by the wings" de sia en lisant ce texte, et la traduction de ses paroles vous expliquera les derniers paragraphes de mon texte]

Une année passa et rien n'avait changé à part le fait que tout s'était empiré, densifié...
Harcèlement physique,
moral,
matériel (vols de téléphones),
Cyber harcèlement,
et ça chaque jour,
chaque heure,
chaque minute,
en cours,
à midi,
Et cet arret de bus...
ah oui ça...
je vais vous raconter.
Chaque soir après les cours j'ai pour habitude de renter chez moi en bus, avec mes amis, mais pas que:
Je rentre en trainant le poids de mes pensées, mes angoisses, mes peurs,
Et mes harceleurs.
On est mardi gras, le jour du carnaval au collège, le seul jour où j'ai pu rire, avec mes "amis"...
Ces inconnus avec qui j'ai partagé deux ans de ma vie, deux années perdues, car... certes ils m'ont apportés de la joie,
mais ce n'étaient que des désillusions marmoréennes, blanches et pures de bonheur, ils me faisaient rêver d'être comme eux en me rabaissant à tout va... le rêve, c'est surement l'illusion la plus réaliste de l'homme avec l'amour et la haine...
Ces gourous qui m'ont manipulés pendant des années, ces monstres qui m'ont conduit à la démence, ces ordures qui m'ont séparés de celle que j'aimais: ce soir de décembre, le cœur en charpie et ce coucher de soleil rosé accompagnant mes pensées éparses, ce soir où je l'ai quitté par cause de leur chantage...
Ces bêtes assoiffées d'existence sociale qui m'harcèlent moralement,
Qui me font des coups bas,
surtout des coups bas...
Et qui ne savent pas voir les larmes derrière mon sourire en plastique m'ont fait perdre des années de ma vie, mais tout de même, avec eux j'ai appris d'importantes leçons ils m'ont fortifiés, après m'avoir mortifiés.
Bref l'arrêt de bus,
Après avoir ris faussement avec mes amis je m'y dirigeais pour enfin rentrer chez moi et échapper de cette somptueuse cage aux lions,
j'étais seul, mais pas complètement.
J'avais mes écouteurs et l'âme de ces notes de musiques qui me pansaient le cœur.
Soudain je les vois:
Elles étaient là, ces harpies féroces.
Assises comme chaque fin de journée,
Je tremble, les larmes montent:
Souris, souris, montre leur que tu es heureux.
Et un sourire douloureux se traça sur ce champ de bataille qu'ils appellent visage, doté d'oreilles pour entendre les râles et hurlements d'agonie, de bouche pour crier son impuissance, de nez pour sentir l'odeur du sang, et d'yeux pour apercevoir l'immondice de ce monde.
Elles s'avancent vers moi,
et comme vous vous en doutez:
les insultes fusent...
Des propos racistes: "sale Arménien" "nique ta race"
Humiliants: "vas te faire enc***r" "petite b**e"
Dégradants: "vas bai*er ta mère sale chien" "sale moche t'as vu ton monosourcil ? T'es deguelasse avec ta gueule de merde !"
Elles parlent fort, je n'arrive pas à placer un mot...
En même temps 5 contre 1 c'est pas très loyal les filles, surtout quand on confond avoir du caractère et être mal-élevées.
Et leur seul argument, devant toute cette affre dont elles me faisaient la victime, c'est qu'un jour j'avais parlé d'elles, mais la vérité c'est que je ne les connaissais même pas ces filles...
Même pas...
Soudain elles viennent plus près de moi, deux filles de leur bande s'approchent, le regard déterminé, souligné d'un fort trait dans la muqueuse, un smoky eyes sur l'une, un trait d'eye liner sur l'autre, du fond de teint orange dégoulinant de leurs joues et ayant tachés leurs hauts, du blush plein les joues, et du rouge pomme aux lèvres, à 14 ans à peine
J'vous jure ces gosses prétentieux ce qu'ils sont prêt à faire pour se sentir vivre.
Elles s'approchent avec leurs airs de "sainte nitouche" et ni une ni deux me donnent 2 giffles chacune.
Ma joue rougie par ces mains sales d'adolescentes de merde croyant diriger le monde...
J'ai mal.
Je hais la violence.
Je les hais, je les hais...
Ensuite elles me disent toutes en chœur:
"tout le monde te détestent mec vas te pendre sale chien".
Le lendemain, je vais en cours et devant le portail j'entends cette bouche rouge me dire en riant avec un ton de duchesse offusquée:
"Ah mais t'es pas encore mort ? J'te passe la corde si tu veux vas, meurs, tout de suite sale chien c'est tout ce que tu mérites !"

C'était la phrase de trop,
Celle qu'il ne fallait pas prononcer
C'était la signature de mon arrêt de mort
C'était me tuer en l'espace d'un instant
C'était... m'achever.

je suis parti dans les toilettes, et je... je me suis libéré, libéré de toute cette injustice, de toute cette violence, de toutes ces injures et de ces tracas, j'ai déversé mes maux en pluies de tristesses, j'ai pleuré, pleuré, pleuré jusqu'à emplir mes paumes des décombres de mon esprit,
Le bois en se consumant crée de la cendre
Quant à moi en prenant feu je donne naissance à une eau insipide.
Je me rappellerai toujours de son regard inhumain au moment où elle a prononcé ces quelques mots,
cette belle phrase pleine de haine,
On m'avait conseillé de me confier, j'en ressentais le besoin et je l'ai fais, je me suis confié à un adulte, résultat:
"Mais ce ne sont que des enfants
ils ne savent pas ce qu'ils font ne
t'inquiète pas ça va vite s'arrêter"
m'a dit ma CPE...
Je suis fatigué, fatigué de toutes ces injustices, de toutes ces horreurs faites à des innocents,
Je n'étais qu'un enfant de 13/14 ans merde !
Je n'méritais pas tout ça !
Mais elle et où votre putain d'humanité ?!
je suis fatigué qu'on s'en prenne à moi et qu'on me fasse de tels affronts,
je suis tout simplement à bout de souffle,
je n'en peux plus...
le pire c'est que chez moi on en sent les répercutions, je suis brutal avec mes parents,
Surtout avec ma mère...
Je l'aime, je l'adore...
vraiment
Mais à cause de tout ça je n'en peux plus je suis blessant avec elle mais elle ne comprend pas pourquoi... elle ne sait pas...
et ça me tue...
j'ai réellement besoin de cette personne, celle qui me relèvera et brisera mes chaines, comblera mon cœur de baisers réparateurs, cette personne inespérée
Cet ange que j'attraperais par les ailes et qui me donnera la force de rester, avec qui je pourrai faire n'importe quoi, rire, pleurer, me confier, sauter de joie, éclater en sanglots, fondre en larmes, et franchir des mures...

Puis briser mes chaînes.

Ce sauveur qui ne viendra probablement
jamais...
Arrête d'espérer Sarkis arrête tu te fais du mal à toi même, tu sais très bien que la situation est perdue et que tu n'as plus qu'à abandonner et
divaguer dans ta peine...

Arrête Sarkis...
Ces faux espoirs vont finir par t'anéantir...

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⏰ Last updated: Apr 07, 2017 ⏰

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