Alienor (media)
Il n'a jamais rappelé
Ni ce soir là, ni les suivants
J'avais l'impression, que en perdant la personne avec qui je partageais mes souvenirs, j'avais perdu les souvenirs eux mêmes, comme si les choses qu'on avait faites ensembles étaient devenues moins réelles, moins importantes.
J'ai beau lui avoir laissé une tonne de messages, ils étaient tous sans réponses. Après deux mois sans l'avoir vu je ne sais même plus à quoi il ressemble, quand je pense à lui, son visage est flou, je n'arrive plus à mettre un visage sur son nom.
Mais au moins j'ai pu me concentrer sur mes études, celles-ci sont beaucoup plus importantes. À des moments, j'aimerais que mes parents soient là, pour m'encourager, me donner des conseils, je ne sais même plus ce qu'est d'avoir une famille. Pendant ces deux mois, mes cauchemars eux, ont refait surface pour je ne sais qu'elle raison. Je me réveille chaque nuit en sueur, sanglotant. Et c'est toujours le même, qui revient chaque nuits, qui hante mes pensées.
La nuit, je déambule dans les rues de la capital, l'esprit vide.
***
La journée risque d'être longue, je suis en pleine période d'examens, l'été approche à grand pas ainsi que la fin des cours. Je me lève contre mon grès de mon lit encore chaud, j'aime cette période pour la qu'elle, je troque ma grosse couette bien chaude contre une couverture moins épaisse, les rayons du soleil qui se reflètent sur les murs.
J'attache mes cheveux en un chignon avant d'aller à la douche. J'étais dans mes pensées, quand mon téléphone sonne, me signalant d'un message.
Je sors, et enroule une serviette autour de mon corps humide.
Je saisis mon téléphone, mon cœur se met à battre dans ma poitrine, il s'est enfin décidé à m'envoyer un message :
De Ken :
Je suis désolé, j'avais besoin de temps.
Je clique sur répondre, je reste un instant bloquée, réfléchissant à ma réponse. Je dépose mes doigt sur le clavier :
A Ken :
Du temps par rapport à quoi ?
Ken
La soirée a été mouvementée, nous sommes allés en boite. Même si j'avais envie de profiter, je ressentais un vide en moi. Mes yeux étaient rivés sur l'écran de mon téléphone, attendant avec impatience sa réponse. De nombreuses filles venaient se frotter à moi, celles-ci se lassaient vite voyant que je n'étais pas réceptif à leurs avances. Elle hantait mes pensés.
Je suis rentré avant les gars, je me faisais chier, j'étais fatigué, je n'avais qu'une hâte, dormir.
Les rayons du soleil, envahissent ma chambre et m'éblouissent, j'avais malencontreusement oublié de fermer les volets. Je me frotte les yeux, j'attrape mon téléphone pour regarder l'heure. Génial. Il est huit heure.
J'ai un message, c'est elle.
De Alienor :
Du temps par rapport à quoi ?
Je ne perds pas une minute et répond à son message.
À Alienor :
Du temps par rapport à nous, par rapport à ce qu'il se passe quoi.
La bulle signalant qu'elle écrit s'affiche.
De Alienor :
Tu avais besoin de me laisser sans nouvelles pendant deux putains de moi ? Il se passe rien Ken.
À Alienor :
Si justement, faut qu'on parle, je t'attends sur le toit à 21h30.
