SEPTIÈME CHAPITRE.
❝ hogsmeade ❞
PLUSIEURS SEMAINES S'ÉCOULÈRENT EN 1942. Le mois de décembre approchait, accompagné de Noël qui ressassait de nombreux souvenirs chez Maura Swanson. Car pour la première fois de sa vie, la Serpentarde allait le fêter seule. Pour l'instant, elle s'efforçait de ne pas y penser. Le froid glacial occupait suffisamment ses songes, alors qu'elle marchait avec ses fidèles compagnes de chambres, devenues désormais de véritables amies, en direction de Pré-au-Lard pour leur première sortie de fin d'année. Edelyn, comme à son habitude, se montrait particulièrement joyeuse, tandis que les trois autres accéléraient le pas jusqu'au Trois Balais, impatientes à l'idée de se réchauffer.
— T'as combien de couches de pulls sous ton manteau ? S'étonna Walburga en lançant un regard à Edelyn.
— Ou elle est amoureuse, compléta Elizabeth.
Edelyn rougit soudain, ou peut-être ressentait-elle le froid seulement maintenant.
— Je n'ai qu'un pull et non, je ne suis pas amoureuse.
— Edly, aurais-tu oublier que tu ne sais pas mentir ? Renchérit Maura.
Edelyn lui lança un regard faussement sérieux.
— Et toi, Maura, avec Jedusor ?
Ce fut suffisant pour détourner l'attention de Lizzy et Walburga, qui s'intéressèrent à présent à la sois-disante relation entre les deux Serpentards. Après la soirée du professeur Slughorn, bon nombre de gens s'attendaient à ce qu'ils se comportent tel un couple, ou qu'ils se voient au minimum. Mais Maura l'avait évité comme la peste.
— Il y a rien à dire.
— Maura, fit la blonde, il est clair que vous êtes fait l'un pour l'autre.
Maura éclata de rire, peu préparée à la réplique d'Elizabeth.
— T'es aveugle, Lizzy ? On ne peut pas être plus différents.
— Et plus pareils à la fois.
Walburga leva les yeux au ciel pendant qu'Edelyn riait suite à l'incohérence des propos tenus par les adolescentes.
— Vous moquez pas, ajouta-t-elle, j'ai d'excellentes notes en Divination ! Et prenez-le comme une prédiction de ma part : l'histoire entre Maura et Tom n'est pas encore finie.
Cette dernière craignait qu'elle est raison, la brune ne pouvait fuir de Tom éternellement, même si elle le souhaitait. Elle devait prendre ses responsabilités, accomplir son devoir, ce pourquoi elle était venue en 1942. Ensuite, elle aurait la joie de retourner à son époque actuelle, une époque changée pour le meilleur. Certes, il n'y aurait pas ses trois amies, ou peut-être seraient-elles très âgées, dans tous les cas Maura se promis de découvrir ce qu'elles étaient devenues. Walburga, elle le savait grâce à Harry, et elle ne pouvait s'empêcher d'en être déçue. Car malgré l'apparence froide qu'elle dégageait, Walburga apparaissait sous un tout autre jour en compagnie de ses proches ; elle était bienveillante, une fille sur laquelle on pouvait compter. Peut-être changera-t-elle plus tard.
Edelyn ouvrit la porte des Trois Balais d'un geste délicat, et toutes s'engouffrèrent à l'intérieur, d'où émanait une douce chaleur et une ambiance conviviale. Beaucoup parmi les élèves de Poudlard eurent l'idée de se réfugier ici, les tables étaient rares mais Walburga fit (plus ou moins gentiment) partir des premières années.
- Merci beaucoup ! S'exclama Edelyn qui ne put s'en empêcher. Vous êtes adorables !
Elizabeth s'avachit sur une chaise, suivie par Walburga qui ôta son écharpe, ayant à présent trop chaud. Edelyn ne tarda pas, et s'assit avec classe en face des deux, laissant une place de libre pour Maura.
— Eh ben je vais commander, se proposa celle-ci. Vous voulez quoi ?
— Une bière-au-beurre, répondirent-elle en chœur.
Maura opina, et les abandonna tandis qu'Elizabeth les informait des derniers potins (ce qu'elle ne regretta pour rien au monde). Elle se dirigea vers le bar, annonçant sa commande à un serveur plutôt mignon :
— Trois bières-au-beurre et un chocolat chaud, s'il vous plaît !
Le serveur s'affaira à préparer sa commande, en plus de celles d'autres individus. Maura patienta quelques secondes, avant qu'une voix familière retentisse derrière elle.
— Je suppose que le chocolat chaud est pour toi.
Elle sursauta, puis soupira pendant que Tom esquissait un sourire satisfait.
— Et alors ? Tu veux peut-être m'ordonner de choisir une autre boisson ?
— Non, souffla-t-il calmement. C'est juste que chaque élève de Poudlard sait qu'ils sont infects. Pourquoi crois-tu que tout le monde commande une bière-au-beurre ?
Maura écarquilla les yeux, et lança un regard furtif au serveur. Heureusement, il ne l'avait pas déjà préparé et remplissait les verres de ses amies.
— En fait, je vais prendre une bière-au-beurre aussi, s'écria-t-elle.
— Maintenant, tu vas me dire pourquoi tu m'évites ?
Son attention se reporta sur Jedusor. Elle tenta de prendre un air dégagé, mais n'était pas sûre que ce manège marchait.
— Je ne t'évite pas. Mais on était pas censés se détester à nouveau après la soirée de Slug ?
— Je ne te déteste plus.
Elle sourit faiblement.
— C'est la chose la plus gentille que tu m'aies jamais dite.
Ils furent interrompus par le serveur qui posa ses boissons devant elle dans un bruit sec.
— Voilà, ma belle.
— Et voilà pour vous, dit-elle en lui donnant l'argent.
— Merci. Dis, t'es super canon, tu penses qu'on pourrait...?
— Elle est pas intéressée, le coupa sèchement Tom.
— Oh, je vois, un petit-ami... Désolé.
Maura fronça les sourcils, s'apprêta à riposter, mais déjà le serveur avait disparu. Et quand elle ouvrit la bouche pour en toucher deux mots à Tom, une nouvelle voix l'en empêcha.
— Oh, Maura, bouge tes jolies fesses ! J'ai soif ! Se plaignit Lizzy.
Maura regarda Tom, déterminée à lui parler.
— Donc, euh... on est amis ? Le questionna-t-elle.
— Quelque chose comme ça.
Il retourna auprès de son entourage, et Maura fit de même, faisant léviter les bières-au-beurre jusqu'à sa table.
— Je suis un gros boulet, se lamenta la blonde.
— On est d'accords sur ça, ajouta Walburga.
Maura arqua un sourcil et prit place à côté d'Edelyn.
— J'avais pas vu que t'étais avec Tom ! Ohlala ça se trouve j'ai empêché un baiser ou...
— T'inquiète pas, Beth, t'as rien empêché.
— Au moins j'avais raison, à propos de ma prédiction.
— Bientôt elle va se prendre pour une devin, ironisa Edelyn.
Ce jour fut celui qui scella le destin de Maura. Car l'amitié entre elle et Tom, peu importe à quel point elle était tordue, fut bien réelle.
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Dark Soul | T. JEDUSOR
Fanfiction❝Les personnes que tu devrais craindre sont celles qui n'ont rien à perdre.❞