Radiations

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Bordel ! N'aurais-je donc aucun répit aujourd'hui ?

Et me revoilà à détaler de l'infirmerie avec cette impression sourde que je suis poursuivi par une marée aussi noire qu'invisible, composée d'un seul funeste et mortel mot qui me hante depuis tout jeune, le mot "Radiation". J'évite de penser à toute cette force mentale que va me demander ma fuite, car oui pour survivre à cet enfer je vais être obligé de sortir de ma maison, mon chez moi, le Bunker.

Les architectes des escaliers m'en auront fait baver jusqu'au bout car me voilà à descendre encore grogui de mon opération, ceux qui vont me mener à la sortie de secours.

Il déambule dans le long couloir vide qui mène vers l'une des seules portes donnant dehors. Il n'a pas de but précis, il attend juste comme tous les jours que le temps passe, en se demandant si la vie est éternellement comme en ces instants . Mais il est coupé dans ses réflexions par un bruit de porte que l'on pousse violemment, un homme court, Fanta se plaque au mur, l'homme a peur et est couvert de sang, sa blouse de malade flotte dans l'air. Il atteint un quart du couloir puis un coup de feu, il tombe raide mort, du sang encore au coin des lèvres . Fanta regarde alors le capitaine, le pistolet encore levé. Il se fige de peur mais se calme un peu quand il voit le docteur et Bob arriver en courant derrière lui.

-Ho mon Dieu !

-... il est mort...

-Docteur contrôlez vos malades!

-Fanta ? Oh merde que fais-tu ici ?

-S'il ouvrait cette porte on était tous morts ! Je veux la voir scellée ! Quant à toi Bob je ne veux plus que ta petite merde continue "d'explorer" comme il le fait si bien, ce ne sera pas ma faute s'il se retrouve sur la trajectoire d'une de mes putains de balles !

Glacé, Fanta ne répond qu'à moitié à l'étreinte proposée par Bob, comme déconnecté, ses yeux ne parviennent pas à quitter de vue le cadavre encore chaud à côté duquel une flaque d'hémoglobine pourpre se répand doucement.

Il a peur oui mais autre chose ne va pas, il le comprend maintenant, il y a quelque chose de pourri dans ce bunker, et cela ne peut continuer ainsi.

Je cligne des yeux, ses souvenirs m'étouffent. Pourquoi ne puis-je pas juste oublier mon passé? C'est pas que le fait qu'il vienne me hanter maintenant qui m'embête mais bon... on ne va pas se cacher que ce n'est pas vraiment le moment idéal !

Je reconnais ce couloir... la porte par laquelle le capitaine , le docteur et Bob se sont engouffrés. Il me semble encore plus obscur qu'à l'époque et j'ai la sensation de reconnaître une tache mal nettoyée au sol, mais si je veux vivre il va bien falloir que j''empreinte ce couloir aussi dérangeant soit-il. Comme dans mon souvenir, il est composé de quelques portes de sécurités renforcées et entrecoupées de couloirs sombres ainsi que de quelques crochets aux murs proposant des boîtes détectrices de radiations.

Avec mon bras valide je pousse la première porte avant de la refermer. Je reprends ma marche mais un craquement sous mes semelles me stoppe, du verre... je remarque alors le hublot fendu.

-Cours Fanta! Vas y, tu peux le faire ! Plus vite !

Il court aussi vite que ses poumons lui permettent de respirer, Bob est là à quelques pas et tient la porte, il la passe enfin et vite il ferme derrière lui. Fanta tremble de peur et s'effondre contre la deuxième porte du passage qui ne semble pas pouvoir s'ouvrir.

Par le hublot de la première, une silhouette dans une combinaison anti-radiation s'approche, dans une de ses mains une hache qui grince car traînant au sol.

The BunkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant