II- Charlie

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Une fois de plus, je me réveillaitau beau milieu de la nuit en sueur, essoufflé. Je m'y étaishabitué : toutes les nuits c'était la même chose. Je mesentais observé, je sentais une présence dans ma chambre ; jene voyais rien mais j'étais sûr et certain qu'il y avaitquelqu'un ou quelque chose.

En temps normal, je me sentais tropfaible pour régir et me cachais donc sous ma couette sans bouger,paralysé par la peur. Ce jour-là pourtant j'avais décidé deprendre mon courage à deux mains et de confronter mes peurs. Je memis alors en tailleur au milieu de mon lit armé d'un bout de lattecassée que j'avais posé au bord de ma table de chevet pour ne pasoublier de la réparer -ce qui, en soit, ne fonctionnait pas du toutvu qu'elle traînait à la même place depuis plusieurs semaines. Jecommençai déjà à trembler sans vraiment m'en rendre compte alorsque ma respiration s'accélérait et que j'avais l'impression quemon cœur était prêt à bondir hors de ma poitrine. « Qui estlà... ? » murmurait-je alors d'une voix tremblotante,encore trop fatigué pour parler plus fort. Mais  je ne reçu aucuneréponse. Pourtant je voyais,grâce au léger rayon de Lune quipassait entre mes rideaux, une ombre dans mon dos. Je resserrai mesmains moites sur le bout de bois et criai les phrasessuivantes : »Répondez-moi ! Je sais qu'il y aquelqu'un ! », toujours aucun signe de présencequelconque.

Je me tournai alors afin de voir lachose qui se trouvait derrière moi mais elle disparu, laissant à saplace un grand courant d'air qui me fit frissonner. J'entendais sespas dans le couloir avant d'ouïr une porte s'ouvrir ; mes sens semirent en route et je décidai de me lever enfin de me lever,tremblant alors que des perles coulaient sur mes joues pâles. Jereposait donc, à ce moment, tout le poids de mon corps sur mesjambes flageolantes, mes muscles -aussi peu développés qu'ilsfussent- tétanisés. J'ouvris lentement ma porte qui grinça dèsson ouverture, comme pour me prévenir du danger, ce qui me fitfermer les yeux pendant un moment, laissant couler des flots delarmes sur mon visage alors que je demandai faiblement : « Queme voulez-vous ? ». Mais la seule réponse que j'euspendant quelques longues secondes fut un rire. Je fut rassurépendant une demie seconde car c'était une preuve que je n'étais pasfou mais après ce temps, je me remis en cause : il y avaitquelque chose, une chose inconnue avec un rire -plutôt flippant,soit dit-en passant- s'était introduite chez moi.

       

Quand j'ouvris enfin les yeux, jeme retrouvai face à face avec une sorte de monstre. Il était plusgrand que moi, un peu plus de deux mètres, je dirais, environ deuxfois ma largeur, il était vêtu d'une sorte de grand voile noir quicouvrait tout son corps et qui contrastait avec le masque qu'ilportait:Il représentait l'ossature d'une tête de bœuf. Aprèsquelques minutes d'observation, j'osai lui poser une question d'unevoix cassée : « Qui êtes-vous ? ».J'attendais une vraie réponse maintenant que je l'avais vu mais iléclata une fois de plus de rire pour ensuite s'avancer vers moi etse baisser pour être à ma hauteur et me répondre enfin avec savoix terrifiante, rauque et puissante, avec un soupçon de folie :« Mais je ne suis pas réel, mon cher Charlie ; Je suisseulement dans ta tête, voyons ! » avant de se remettre àrire tandis que je criais, scandalisé. Je ne pouvais pas le croire,c'était tout à fait impossible. J'essayai donc de le frapper àl'aide de la latte mais il esquivait tous mes coups alors qu'ilm'entraînait, sans que je m'en rende compte, vers ma salle de bain,salle dans laquelle la grande fenêtre était ouverte. Il sortit parcette ouverture, volant dans le vent, je le suivit, presqueinconscient. Et c'est à ce moment que je tombai indignement desquatre étages de mon immeuble, m'écrasant sur le sol tandis que jevoyais la chose disparaître peu à peu pendant que je mourraislentement dans une marre de sang.

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⏰ Last updated: Mar 18, 2017 ⏰

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Nothing lasts forever, my child.Where stories live. Discover now