six : défaite

3.9K 197 57
                                    

➿

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Même si elle ne s'en vantait jamais, Amel avait visité pas mal d'endroits dans le monde. Elle avait dans sa chambre une grande carte du monde, avec des punaises accrochées dans les villes qu'elle avait visité.

Ses parents étaient pilotes d'avion tous les deux, alors quand elle était plus jeune, il lui arrivait de monter à bord de l'avion conduit par ses parents juste pour les accompagner. Ils finissaient par visiter un peu la destination tous les trois, ce qui expliquait pourquoi elle avait autant voyagé. Malheureusement, ses parents et elle n'étaient pas en bon termes depuis plusieurs années maintenant-depuis qu'elle leur avait annoncé qu'elle arrêtait ses études pour se concentrer sur sa chaîne YouTube-, mais elle en gardait de très bons souvenirs.

Le Parc des Princes, lui, était tout proche de chez elle, et pourtant, elle n'y avait encore jamais mis les pieds. Elle ne savait même pas pourquoi. Mais aujourd'hui, elle y était enfin, et elle n'avait qu'une seule chose à dire : ce stade était magnifique. Et plus il se remplissait, plus elle sentait qu'il y aurait définitivement une bonne ambiance, surtout pour un match comme celui-là. Oui, il faisait sérieusement froid, et elle se demandait si elle n'allait pas devenir un stalactite avant le sifflet final, mais est-ce que c'était important ? Non.

Le Paris St-Germain devait absolument battre l'AS Monaco afin de les doubler dans le classement et de prendre la première place. Et même si Julian lui avait répété qu'il n'avait pas peur, eh bien, elle, elle avait peur.

Elle sortit son téléphone afin de filmer le stade qui était maintenant presque rempli, les Ultras déjà en train de chanter à plein poumons avec un sourire aux lèvres : eux, au moins, n'avaient pas froid. Elle en profita pour filmer l'entrée des joueurs sur le terrain, et rangea son téléphone pour se concentrer sur le match-et pouvoir réchauffer ses mains-. Et tout se passait incroyablement bien-Cavani avait marqué sur penalty en première mi-temps-jusqu'à ce qu'elle fasse une prière pour qu'il n'y ait pas de temps additionnel, prière qui s'envola dans le vent quand l'arbitre adjoint leva son panneau, annonçant trois minutes. Et elle avait l'espoir de la victoire parisienne jusqu'à ce que Bernardo Silva marque.

-Putain de merde, elle lâcha, voyant qu'il reste à peine une minute de temps additionnel.

Ils avaient mené durant tout le match pour se faire égaliser durant les dernières minutes.

Le sifflet final retentit, et les joueurs parisiens saluèrent le public avant de retourner aux vestiaires, souriant malgré le match nul. Amel quitta le stade avec un pincement au cœur-c'était trop beau, elle voulait rester ici toute sa vie-avant de prendre un taxi pour rentrer : Julian lui avait demandé de ne pas l'attendre, ne sachant pas pour combien de temps il en avait dans les vestiaires. Une fois arrivée dans l'appartement, elle s'installa sur le canapé afin de clôturer son vlog, avant de s'allonger. L'ambiance au Parc avait beau être géniale, c'était beaucoup de bruit, et elle avait sérieusement besoin d'un Doliprane. Qu'elle prit rapidement avant de se résoudre à allumer la télé. C'est avec un grand sourire qu'elle tomba sur une rediffusion du match du Barça contre le Betis qui avait eu lieu le soir-même, et elle commença à le regarder, non sans aller vérifier le score sur Internet et de faire la mou. 1-1. Décidément, c'était la soirée des matchs nuls.

Une heure plus tard, la porte s'ouvrit puis se referma sur un Julian avec un visage complètement neutre. Il posa son sac dans l'entrée avant de venir s'asseoir à côté d'Amel et de prendre sa tête dans ses mains.

-Désolé.

-Pourquoi tu t'excuses ? demanda la française, les sourcils froncés.

-On n'a pas gagné.

-Hey, t'as pas besoin de t'excuser pour ça. C'était pas un match facile, et puis au moins, vous avez pas perdu non plus. C'était super cool d'être au Parc, j'en ai presque oublié qu'il faisait un froid tout sauf humain, elle sourit, et l'allemand sourit aussi. T'inquiète, vous allez prendre la tête du classement, c'est juste une question de temps. J'ai confiance en Emery, et j'ai confiance en vous tous.

Julian se pencha vers Amel et la prit dans ses bras. Il fallait vraiment qu'il remercie Kevin de l'avoir convaincu d'appeler pour cet appartement. Il ne savait pas si c'était un truc de français, mais Amel était toujours là pour l'écouter, et juste pour discuter avec lui, et il ne s'était pas attendu à ça. Il voulait une colocation pour ne pas être seul, mais il s'était pas attendu à s'entendre aussi bien avec la personne au point de passer le plus clair de son temps assise sur ce canapé avec. Et pourtant, c'est ce qui était en train d'arriver.

Et clairement, Annemarie était de l'histoire ancienne et il était fier de s'en rendre enfin compte.

-Tu sais, il lança à la française en relâchant l'étreinte, je t'ai dit que je veux vivre en colocation parce que je ne veux pas être seul.

-Oui, elle acquiesça, ne sachant pas où il voulait en venir.

-Je viens de me séparer de ma copine.

-Oh, elle lâcha, la surprise évidente sur son visage. Désolée, Jule. Vous êtes restés ensemble longtemps ?

-Trois ans.

Elle hocha la tête, restant silencieuse.

-Elle m'a trompé.

-J'suis vraiment désolée, souffla Amel.

-C'est elle qui n'arrête pas de appeler.

-Le numéro inconnu ?

-Oui.

-C'est une blague, cette fille te trompe et ensuite, elle te rappelle ?

L'allemand hocha la tête, et Amel se mordit la lèvre.

-Est-ce qu'elle t'appelait avant que tu signes au PSG ?

Le visage de Julian se décomposa lorsqu'il réalisa qu'Amel venait de pointer du doigt la raison des coups de fils d'Annemarie.

Et même si il aurait dû y penser avant, il était complètement le pris de court.

-Non.

Amel soupira avant de secouer la tête, complètement dépassée par la situation.

-Je continue de raccrocher, elle va comprendre, il haussa les épaules.

-Ouais, j'espère, Amel hocha la tête. Bon, je ne sais pas toi, mais moi, j'ai besoin de dormir.

-Moi aussi, il sourit, et ils se levèrent tous les deux, prêts à rejoindre leurs chambres respectives.

Colocataires » DRAXLER ✓Where stories live. Discover now