Prologue

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Est-ce que tu es mort ?

Ta mère croit que tu l'es. Elle s'est encore effondrée dans mes bras la semaine dernière en m'affirmant que c'était la seule raison logique pour expliquer que tu ne reviennes pas. La pauvre, c'est si dur pour elle. Trois ans déjà que tu as disparu sans laisser de traces et toujours aucune nouvelle, même pour celle qui t'a mis au monde et élevé dans le culte de l'adoration totale.

Il m'arrive de me demander si tout vient de là. Je repense à cette enfance joyeuse et choyée que tu adorais raconter, à cette absence de malheur et de drame dans les premières années de ta vie dont tu aimais te vanter. Aurais-tu été moins égoïste si le destin ne t'avait pas tant offert dès le départ ? Le contraire t'aurait-il rendu capable d'apprécier ta vie au lieu de te conditionner à ne jamais en être satisfait ?

Bien sûr que non tu n'es pas mort. Tu es juste parti. Les gens refusent de l'accepter, même après tout ce temps. C'est pourtant si évident à comprendre quand on t'a connu. Tu répétais sans cesse que tu ne supportais plus ta vie, le quotidien formaté dans lequel on t'enfermait. Tu rêvais tellement d'ailleurs et de liberté. L'as-tu trouvée ?

Où es-tu maintenant ? A quoi occupes-tu tes journées ? Es-tu heureux ? Qui fait ton bonheur à ma place ? Ces questions ne me torturent plus autant qu'avant, même si elles ne me quittent jamais totalement. Je crois que je me fais à ton absence bien qu'elle continue de me peser.

J'ai vingt-quatre ans aujourd'hui. C'est le troisième anniversaire que je passe sans toi, le dernier où je te réserve encore une part de gâteau dans l'espoir que tu frappes à ma porte pour me demander pardon et t'expliquer.

C'est fini. Terminé.

A partir de ce soir, il n'y aura plus d'attente. Il n'y aura plus de lettres.

Tu peux considérer celle-ci comme un adieu. Et si tu trouves injuste que je te condamne sans savoir, sois heureux que je prenne encore le temps de t'écrire un message que tu ne liras jamais. C'est plus de politesse et de considération que tu n'en as eu pour nous.

Je te déteste je crois. Pour ton abandon. Ta fuite. Puisque ces mots sont les derniers que je t'adresse, je peux me permettre d'être totalement honnête avec toi. Laisse-moi te dire que pour ma part, j'aurais vraiment préféré te savoir six pieds sous terre. Peu importe combien j'en aurais souffert, rien n'aurait pu être pire que de rentrer chez nous ce soir-là et de comprendre que tu étais volontairement parti.

Je me dis parfois que je ne t'ai pas assez cherché, pas assez espéré. Et puis je me souviens que j'avais une bonne excuse pour ça. Je n'ai qu'à tourner la tête pour la voir, la raison qui a fait que je ne t'ai pas couru après. Celle qui m'a empêchée de te traquer dans n'importe quel endroit de cette planète qui aurait pu abriter ta lâcheté.

Elle dort dans ce lit qui était le nôtre et qui est devenu le mien.

C'est sans doute la plus belle conclusion qui existe de notre histoire.

Nous nous sommes follement aimés.

Tu m'as quittée.

Et moi, j'ai eu un bébé.

***

Hey !

Je me lance ce soir avec le prologue de cette nouvelle histoire ! Comme je le stipulais un peu partout sur les réseaux sociaux, la suite n'est pas encore assez avancée pour que je commence une publication régulière des chapitres.

Je vous tiendrai au courant de l'évolution des choses !

En espérant que vous ayez aimé ce petit aperçu et que cela vous donnera envie de me suivre dans cette nouvelle aventure !

All the Love

Tiboux

Souviens-toi de nousWhere stories live. Discover now