Lux In Tenebris - EN ARRÊT -

6. Waël

Qu'est-ce que j'avais fait... Mais qu'est-ce qu'il lui a pris de réagir comme ça! Ce sombre idiot! Je ne valais pas cette peine, Enzo n'aurait jamais dû se faire souffrir pour moi. J'ai malgré moi promis que je ne me referai plus de mal de cette manière... il a su
me convaincre, comme qui dirait! Je fulminai encore, frustré de m'être fait forcé la main aussi facilement. Je ne pouvais pas le laisser continuer, tout de même! Je n'étais pas ce type de personne... Jamais je ne laisserai quelqu'un se heurter de la sorte pour moi. Ce n'était pas dans mes valeurs, personne ne méritait de souffrir pour mes erreurs.

Je ressentais un peu coupablement un malsain plaisir à savoir qu'il était prêt à faire ça pour moi, un presque parfait inconnu... Mais ça ne voulait sûrement rien dire, je ne devais pas m'enfler la tête. J'étais certain qu'il aurait fait ça pour n'importe qui d'un minimum important, il semblait être quelqu'un de profondément sensible aux autres. Donc moi, j'habitais avec lui, il a dû se dire qu'il ne voulait pas de ce genre de problèmes dans sa maison. C'était compréhensible.

Parce que je n'étais qu'un problème... je ne savais faire que ça, causer du trouble! Enzo a tout de même réussi à me donner un mince espoir, peut-être pourrais-je être accepté pour qui j'étais ici? Son homosexualité ne semblait pas lui causer d'ennuis, il n'y avait que moi qui apportait la poisse.

Je décidai de le rejoindre, désirant me faire pardonner. Je me dirigeai vers la salle de bain, où les pansements et la trousse de secours devaient se trouver. En effet, j'avais raison, Enzo se trouvait appuyé sur le comptoir des toilettes, grimaçant de douleur. Il essayait tant bien que mal de bander sa plaie, ça n'avait pas l'air d'être une partie de plaisir. J'ai bien évidemment passé par là, mais je n'étais pas conscient, et une chance, car le sang m'horrifiait depuis le traitement que ma génitrice m'a fait subir. C'était également une des raisons qui a contribué à me faire sombrer dans l'inconscience plus tôt. Je décidai malgré tout d'entrer, surpassant ma phobie du sang.

— Est-ce que ça va? s'inquiéta Enzo, Tu es blanc comme un drap!

Ce n'était finalement peut-être pas une si bonne idée d'être venu.

— C'est juste le sang... je ne supporte pas sa vision... soufflai-je.

— Oh! Je suis désolé, je comprends, je m'excuse... pour ça et tout à l'heure, s'excusa-t-il.

Il se dépêcha de couvrir sa blessure avec un bandage, puis je pris la parole pour faire ce que j'avais prévu à la base, m'excuser.

— C'est moi qui demande pardon, je n'aurais pas dû te mener à te faire mal comme ça, dis-je.

— Tu n'as rien à te faire pardonner, rien de tout ça n'est de ta faute, Waël! C'est moi qui tient à s'excuser, je n'ai absolument pas réagi de la bonne façon! J'aurais du te soutenir au lieu de te gronder! Je m'excuse, même si ça ne change rien à mon mauvais comportement, s'émouva Enzo, il avait vraiment l'air de le penser.

— Tu te trompes! Tout est toujours de ma faute, je ne suis qu'un aimant à problèmes! le contredis-je.

— Non Waël, ce n'est pas toi le problème, et ça ne l'a jamais été! Tu n'es que la victime de malheureuses circonstances, mais je ne veux plus t'entendre dire que c'est toi la source de toute cette misère! Compris? s'exclama Enzo, comme s'il se souciait de moi.

Peut-être qu'il avait raison, ou peut-être pas. Peu importe, cela ne changeait rien aux faits. Arriver ici est une des seules choses de bien qui est arrivé dans ma vie et je ferai de mon mieux pour ne pas tout gâcher encore une fois. Cela incluait m'éloigner d'Enzo, car je le savais, il allait être ma perte. C'était incontrôlable, j'étais attiré par lui et je n'y pouvais rien. Il ne me restait qu'une solution, couper les ponts. Cela s'avérait presque impossible, étant donné que nous habitions dans la même maison.