Hope at Auschwitz

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Janvier 1944, je suis dans un train. J'ai froid. Je suis glacé. Mais je n'ai rien, nous sommes tous entassés les uns sur les autres, nous donnant un peu de chaleur. À mes pieds, un jeune enfant pleure mais personne ne semble le remarquer dans ce brouhaha sans fin.
Je me baisse difficilement et lui tends mes bras. Sans réfléchir, il vient se blottir contre mon torse et pleure à chaudes larmes.
Je regarde autour de moi, essayant de trouver sa mère mais rien, tout le monde parle, gesticule et pleure.
Je le décolle légèrement de mon torse et lui demande doucement :

- Comment t'appelles-tu ? Où est ta maman ?

- Elle est partie. Je m'appelle Niall.

Ses yeux bleus étaient larmoyants et ils me fendirent le coeur. Je le recollai contre mon torse et tentai de le bercer.

- Je suis Harry, ne t'inquiète pas bonhomme, ça va aller, on va rentrer chez nous je te le promets.

Après 3 heures de voyage, mes jambes tremblent à force d'être debout et avec Niall dans mes bras mais je ne le lache pas. Ce gamin n'a plus rien, il n'est pas question que je l'abandonne.

Le train s'arrête et la porte s'ouvre, nous aveuglant. Le froid entre dans le wagon et je sens le petit corps que je tiens frémir.
Quelqu'un crie mais je ne comprends pas la langue, c'est de l'allemand je crois mais je n'en suis pas sûr. Soudain, le wagon se vide et on se retrouve dehors dans la neige, dans le froid. Niall se réveille et il me demande ce qu'il se passe, je lui réponds que je ne sais pas et un soldat se présente à nous, parlant notre langue.

- Les femmes et les enfants d'un côté, les hommes de l'autre, dépéchez-vous !

La foule commence à se diviser et le soldat arrive vers nous.

- C'est ton fils ?

Je le regarde dans les yeux et me demande comment une personne avec une telle beauté peut faire autant d'atrocité.

- Oui.

Il regarde autour de lui et nous tire dans un coin, loin des regards.
Nous sommes forcés de le suivre et j'avoue avec peur, peur de me faire tuer par ce visage d'ange.
Il nous ammène vers une salle en regardant le couloir d'un air un peu paniqué. Nous entrons et nous nous retrouvons dans une petite chambre. Il ferme la porte à clé et se retourne vers nous.
Son visage change et devient plus doux.

- Laisse le ici, il sera en sécurité.

- Comment je peux vous faire confiance ?! dis-je un peu brusquement.

- Car les femmes et les enfants sont gazés dès leur arrivé.

Mon souffle se coupe à l'entente de ces mots. Je resserre le petit être contre moi et je l'entends couiner à mon oreille.

- Je t'en prie, laisse le ici, c'est ma chambre, personne n'y entre à part moi, il y sera en sécurité.

- Pourquoi vous faîtes ça ? dis-je en me méfiant.

Aucune réponse ne vint et je ne sais pas pourquoi, mais son regard azur me met en confiance et je laisse tomber Niall sur le lit. Celui-ci me regarde, les yeux larmoyants et commence à paniquer.

- Hey, ne t'inquiète pas bonhomme, ici tu es en sécurité. On va prendre soin de toi, hein, n'est-ce pas ....? Je me retournai vers l'homme et il me répondit en souriant.

- Louis. Mais tout le monde m'appelle William ici.

- Voilà, Louis va prendre soin de toi.

Il baissa la tête et des larmes coulèrent sur ses joues.
Mon coeur se brisa face à la souffrance aussi profonde que pouvait ressentir un garçon aussi jeune, 7 ans à tout cassé.
Je le prends dans mes bras et ses lèvres embrassent mon cou. Je fonds à ce geste tendre et mes yeux se remplissent de larmes. C'est fou comment je me suis attaché à cet enfant en si peu de temps. Louis se racle la gorge et me dit que l'on doit y aller pour éviter que son absence prolongée ne soit repérée.
Je me redresse et embrasse le front de Niall.

Recueil d'OS Larry StylinsonWhere stories live. Discover now