Chapitre 15

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  L'impression d'être observé augmente d'un coup. Je me retourne lentement, mais comme les fois précédentes, il n'y a personne. Pourtant, je me sens de plus en plus oppressée. Alors, c'est la boule au ventre et sans un dernier regard pour la pharmacie que je m'en vais en trottinant.


Je ne sais pas vers ou je me dirige, probablement vers ma maison quoique... J'hésite avec le commissariat. Allez dans ce lieu d'ordre et de justice me rassurerait sans doute et j'aurais peut-être plus de chance de croiser quelqu'un là-bas. Je prends donc la direction opposée à mon ancien lieu de vie et je me hâte vers ma nouvelle destination.


Le brouillard blanc dans lequel je marche c'est quelque peu dissipé cependant, j'y vois toujours aussi mal. De plus, il me semble apercevoir à maintes reprises de grandes ombres noires au loin, mais elles disparaissent dès que je suis à moins de cinq mètres d'elles. Cela augmente mon malaise.


Heureusement, je suis arrivée au commissariat. Sans grande surprise, mes espoirs s'envolent, car il n'y a personne. Mais où est donc passée toute la population ? Une ville ne peut pas disparaître comme ça, en si peu de temps ! À moins que tous les habitants aient fini comme les cadavres que j'ai découverts plus tôt : tous morts et cachés au fond d'une vulgaire benne à ordure grand format.


Je suis totalement déprimée. Je me suis levée à 7 heures et les effets de la fatigue commencent déjà à se faire sentir. D'ailleurs, je ne sais toujours pas l'heure


Aujourd'hui, nous sommes le quatre et demain, nous serons le cinq. Ce sera donc mon anniversaire ! Enfin bon, normalement, je devrai être chez moi avant ce soir, car il ne doit pas être plus de onze heures parce que techniquement, je suis partie de ma chambre à huit heures et je n'ai pas perdu plus de deux heures dans le centre


Il n'y a vraiment personne ! J'ai beau regarder sous les bureaux, derrière les cloison et derrière le poste d'accueil il n'y a rien. Pas le moindre individu en vue. Je regarde l'heure et constate qu'il est quatorze heures. Bon, j'ai dû passer trois heures perdues dans les couloirs. Je vois un téléphone fixe et m'en saisi. Je compose le numéro des secours, mais rien. La tonalité est neutre. Soit, les lignes ont un problème. Je me saisis d'un taki-walki et essaye plusieurs stations, mais aucune ne semblent fonctionner ; il en est de même avec la radio présente sur le bureau d'un officier.


Putain de merde ! Mais ce n'est pas possible. Normalement, il y a toujours une radio qui fonctionne dans les scénarios catastrophe.


Je m'assois par terre, car je suis totalement perdue. Le poste de police était ma seule chance de rencontrer des êtres vivants. Je pleure un bon coup et me relève brusquement. JE me dirige vers le sous-sol, car je sais que c'est là que sont entreposées les armes. À l'étage moins un, il y a aussi des cellules.


Je passe devant les cachots quand brusquement, je m'arrête. L'une des cellules a la porte grande ouverte : ses gonds ont été arrachés. Des gouttelettes de sang ont éclaboussé les murs qui sont maintenant plus sinistres qu'ils ne devraient l'être.


Mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur les détails. Le coffre-fort est fermé, mais par chance, lors de mon emprisonnement, j'ai entendu deux policier dire le code et je ne sais trop comment, je m'en souviens encore.


Trois, sept, huit, neuf, quatre. La porte s'ouvre dans un grincement sinistre, mais il n'y a rien d'autre qu'un escalier plongeant dans les ténèbres. Est-ce que je dois m'y aventurer ? Oui, je dois trouver des armes. Ou cas ou.


Je descends lentement les marches quand soudain, j'aperçois une lumière. Je me dirige vers elle et deux flics en uniformes me regardent arriver avec un revolver chacun. Ils ont l'air surpris, mais ils me font tout de même signe de ne plus bouger. Je m'exécute aussitôt, regrettant que ma dernière douche date du premier février. Le garde de gauche semble réfléchir puis, après une minute ou deux, ils m'invitent à me rapprocher. Je m'arrête à un mètre de lui et il me demande mon nom, mon prénom ainsi que mon âge que je lui donne immédiatement.


-récapitulons, vous êtes bien Alixe Evergreen et votre âge est de seize ans.

-Oui, mais pour tout vous dire, j'ai dix-sept ans dans peu de temps donc...

-Cela n'importe peu. Nom des parents et familles proches s'il vous plaît.

-je... Je n'ai plus de famille.


Ces mots. Ces mots me font mal, mais je n'ai pas le choix, je dois être la plus honnête possible.


-sois, rétorque le garde sans la moindre trace de compassion. Veuillez me suivre.

-Attendez une minute, expliquez-moi s'il vous plaît !


Mais les deux gendarmes m'encadrent est, sans répondre à ma question, nous commençons à marcher. Le couloir est éclairé par une affreuse lumière blanche qui me donne rapidement mal à la tête. Je me concentre sur les policiers, le seul à m'avoir parlé me paraît plus tôt jeune, dans les vingt ans. Il est brun et ses yeux me paraissent gris, d'un gris très lumineux, mais pourtant, son regard est sombre ce qui est totalement contradictoire ! Enfin bon, il ne me dépasse que d'une tête et sa peau est presque comme la mienne, les veines visibles en moins.


L'autre garde possède également des cheveux bruns, mais ils sont un poil plus clair que ceux de son collègue. Ses yeux sont aussi verts qu'une forêt en plein printemps. Sa peau est mate, légèrement bronzée et il fait la même taille que l'autre policier.


Subitement, les deux s'arrêtent et je remarque que nous sommes devant une énorme porte blindée. Après que celui avec les yeux gris a fait un code dont j'ignore les chiffres, celle-ci s'ouvre et j'aperçois un salon d'aspect cosy avec à l'intérieur, environ huit personnes tout assises. Elles semblent toutes très étonnées de me voir, mais pourtant, automatiquement et dès l'ouverture de la porte, le plus vieux d'entre eux s'est levé. Il commence alors à me parler.


"Bonjour, je suis ravi de vous rencontrer. Bienvenue parmi nous."  


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Une communauté secrète? Pire, une secte? Mais où est donc tombée Alix?

J'ai hâte d'avoir vos avis et pleins de réponses arrivent au prochain chapitre!!

GazésWhere stories live. Discover now