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Les premières paroles que tu m'avais dites furent celles-ci: « hey, as-tu un coéquipier pour le projet? » .

Tu parlais du projet en photo que nous avions eu: photographier ce qui nous passionnait le plus ou ce qui nous fascinait jusqu'à la racine de notre âme si imparfaite mais pourtant si intéressante.

C'était assez vague comme sujet, il y avait tant de possibilités, mais surtout, ça nous dénudait d'une certaine façon. Sans directement le faire, je me livrais aux yeux d'une centaine de personnes, me rendant vulnérable et complètement nue.

Je t'ai regardé longuement, observant tes yeux et ton expression faciale. Je n'ai pas répondu. Tu n'as pourtant pas reculé face à l'indifférence que je t'offrais et tu m'as demandé: « que vas-tu photographier? ».

Ce qui me fascinait le plus? La vie. Je me rappelle avoir passé des nuits entières éveillées, réfléchissant à comment est-ce-que je pourrai possiblement capturer la vie en une séquence de photos.

De nouveau, je ne t'avais pas répondu et tu as fini par saisir le message. Je ne voulais pas être vulnérable, je ne le serai pas de nouveau.

Je ne savais pas que j'avais la réponse des questions qui m'ont tenu éveillée durant des nuits entières devant moi lorsque le lendemain, je suis venue m'asseoir à tes côtés et que je t'ai murmuré timidement un petit non pour répondre à la question que tu m'avais demandé la journée d'avant.

Et tu ne m'as qu'observé du coin de l'œil, n'osant dire aucun mot qui briserait le silence serein qui nous enveloppait. Mais je jurerais avoir vu le coin de tes lèvres se lever pour une seconde, offrant au monde une petite vague de satisfaction et/ou de bonheur. 

Transparence -hsWhere stories live. Discover now