MAKE ME LIVE (tome 2)

27.

— Penche la tête s'il te plaît.

— Non va voir Tommy Ethan, il a besoin de toi. Bien plus qu'il a besoin de moi.

— Non. Il a besoin d'être seul. De réfléchir à son acte. Il a frappé son père. Son véritable père.

— Comment ça véritable ?

— C'est ton sang dans ses veines pas le mien. Il a frappé l'homme qui lui a donné vie.

Kalter fronce les sourcils et attrape ma main avant que je n'applique le coton sur sa jour blessée.

— Tu es celui qui l'a aimé et chéri dès son arrivée.

— Mais ce n'est pas mon sperme qui l'a crée ! Il n'a pas mon sang... J'aime Tommy, seigneur oui je l'aime ! Plus que ma propre vie car je le considère vraiment comme mon fils mais on ne va pas se mentir Kalt, il ne l'ait pas.

Il me regarde dans les yeux et je ne sais pas ce qu'il se passe mais ses lèvres s'échouent sur les miennes pour partager un tendre baiser.

— Papa tu...

Je me tourne brusquement vers mon fils.

— Uhm.. Quoi Tom ?

— Alors tu vas le pardonner si facilement ?

Je baisse la tête et Kalter souffle en levant violemment.

— C'est bon stop ! Tommy je suis encore ton père ! Et il paraît que ton père est aussi adulte que moi ! Que crois-tu ?! Que je n'en souffre pas ? J'AI MERDÉ J'EN SUIS CONSCIENT MAIS TU N'AS PAS À ME MANQUER DE RESPECT ET ENCORE MOINS À LEVER LA MAIN SUR MOI !

C'est la première fois que je vois Kalter si énervé. Je pose ma main sur son épaule pour lui montrer que j'appuie ses dires.

— Il a raison Tommy. On va soigner ta main et ensuite tu iras dans ta chambre. Tu n'en sortiras pas sans mon accord. Je veux voir sur la table du salon ton Mac, ton iPhone, tes MP3 et également ta tablette. Je ne veux voir que tes livres et cahiers.

Il me regarde mais pas aussi méchamment que Kalter.

— Oui papa.

Kalter baisse la tête. Son discours n'a rien donné.

— Et demain tu passeras une journée seul avec ton père, tu en profiteras pour t'excuser sinon tu peux faire une croix pour que tes amis viennent à la maison.

Il hoche une nouvelle fois la tête.

***

J'entend la porte claquée dans l'entrée et des rires me parviennent.

— Ne te déconcentre pas ma chérie, continue tes devoirs s'il te plaît.

— Mais y'a papa et Tommy qui font trop de bruit ! TOMMY FERME TA GUEULE !

Je lui frappe la main en la regardant méchamment.

— Tu veux être punie comme ton frère ?

— Non... Désolée.

— Bosse et tu montes dans ta chambre. Je t'ai pas élevé ainsi !

Kalter entre dans le salon avec Tommy, bras dessus, bras dessous.

— Je te ramène le petit, j'espère qu'il n'est pas trop tard. Si c'est le cas j'en prend la responsabilité.

— C'est okay Kalter, c'était bien ?

— Oui d'ailleurs prend ton manteau on va sortir un peu. Tommy se charge de la petite, il est grand.

— Quoi mais...

— Ne cherche pas d'excuses papa, tu sors de cette maison avec papa Kalt ! Aller dépêche toi !

Je regarde mon fils dans les yeux. Sale traître ! Je finis par céder et prend mon manteau. Je donne des consignes à Tom pour Lina pendant qu'il me pousse vers la porte. Kalter rigole face au spectacle qui se déroule sous ses yeux et attrape ma main.

— Où allons-nous ? Je demande une fois dehors

— Au restaurant. Je suis bien décidé à regagner le cœur de mon mari et à l'avoir avant cet autre imbécile ! Parce que même si je me répète, je t'aime plus que tout et pour toi je ferais tout. D'après toi pourquoi je suis resté en Ecosse alors que ma famille vit en Amérique !

— Les enfants ?

— Oui mais pas qu'eux. Toi aussi. Tu es ma principale raison de vivre Ethan. Il y a bientôt dix-huit ans j'ai failli mourir et c'est toi qui m'a sauvé la vie. Tu es ma vie Ethan. Si j'ai tenu jusqu'à maintenant c'est parce que je savais que les enfants nous permettraient de nous voir encore longtemps... Je suis dingue de toi !

Je rougis doucement, pire qu'un adolescent. Il m'ouvre sa portière et je monte dans sa voiture de luxe. J'ai l'impression d'être un prince. Il ne m'a pas traité ainsi depuis si longtemps. Il s'installe au volant et démarre enfin.

— Si je suis ta vie.. Ton amour.. Pourquoi tu m'as trompé après la venue de Lina ? Pourquoi tu m'as abandonné et délaissé ? Parce que si toi tu as tenu, moi j'ai voulu en finir plus d'une fois. Je suis tombé en dépression pendant plus d'un an Kalter. Tu n'as rien vu...

— Je te l'ai dit. Je n'ai aucune raison pour avoir fait ça. C'est arrivé une fois puis le gars est revenu à la charge encore et encore et je ne sais pas pourquoi je n'ai pas réagit. Je découvrais le sexe avec une autre personne que toi. J'ai agit avec ma bite comme l'homme stupide que je suis. Le pire c'est que plus je couchais plus je souffrais car je savais que tu souffrais mais je ne pouvais pas te toucher alors qu'un autre homme me touchait aussi. J'ai juste été un animal en rut, rien d'autre. Une pute..

— D'accord.. Et maintenant ?

Il me montre une de ses bagues brièvement.

— Bague d'abstention. Dès que tu as demandé le divorce j'ai compris mon erreur. On m'a diagnostiqué nymphomane c'est pour ça que je ne pouvais plus m'arrêter alors j'ai eu un suivi et cette bague c'est celle des vingt mois.

— Pour de vrai ?

— Oui je t'assure mais je t'avoue que c'est dur de résister quand je te vois. Car contrairement à mes.. mes amants, je connais ton corps nu par cœur et bordel je l'ai toujours en tête ! Mais je continue le suivi, si tu veux je peux t'apporter le dossier du psychologue et mon carnet. Je dois tout écrire dedans.

— Ça parle de moi ?

— Oh oui ! Ton nom est mentionné au moins une fois par jour ! Je sais que ça n'excuse pas mon comportement Ethan mais je me soigne, je te le jure !

— Mais si.. Si on se remet ensemble et qu'on fait l'amour.. Tu iras de nouveau voir ailleurs..

— Non, j'ai fait un énorme travail sur moi et tu sais ils me posaient toujours cette question "Que voulez-vous sexuellement monsieur Wise ?", je répondais toujours des choses comme un pénis, des choses stupides jusqu'à ce que ton nom revienne encore et encore. C'est comme un lavage de cerveau si on peut dire... Je me suis soigné pour n'avoir que toi.

Je le regarde et souffle.

— Je veux voir ton dossier et ton carnet. Je suis désolé mais je n'ai plus du tout confiance Kalter-Angel..

— Oh mais ne fait pas cette tête, je comprend totalement ! Souris aller ! On est arrivé en plus, j'espère que tu as très faim !

Je lui offre mon plus beau sourire avant de descendre et de me placer à ses côtés. Je l'aime c'est indéniable mais la peur prend le dessus. Je prie pour qu'il m'aime à nouveau, si fort. Comme à nos vingt ans. Car moi je l'aime encore plus fort qu'à cette époque.