La cicatrice (Snarry story)

Chapitre 3

Harry avait passé une nuit infernale. En fait, cela faisait maintenant un an qu'il passait des nuits exécrables. En effet, plus il mettait de baume sur sa jambe, moins le baume était efficace. Avant, cela pouvait lui assurer facilement 12 heures d'affilées sans douleur et sans qu'il ait à boitiller pour marcher. Aujourd'hui son temps de répits s'était réduit à 5 heures grand maximum, et il était obliger de boitiller comme un infirme pour se déplacer. Bientôt la douleur de sa jambe deviendrait trop grande pour qu'il marche et il terminerait dans un fauteuil roulant pour sorcier.

Très réjouissant comme programme. Il s'était réveillé pratiquement toutes les heures à partir de minuit, et vers 4 heure il s'était enfin endormi presque paisiblement. Il était en train de rêver, ou cauchemarder peut-être (il en avait tellement l'habitude), lorsque Snape débarqua dans sa chambre accompagné du son qui lui correspondait si bien : le claquement de porte.

Harry grommela et enfouit sa tête dans son oreiller. L'aube c'était pas cinq heure du matin en hiver, c'était sept heure ! Il entendit des pas rapides dans sa chambre, et n'osa pas relever la tête. Il n'avait pas oublié la déception que lui avaient procurée les paroles de l'homme, et il ne voulait pas croiser son regard. S'énerver dès le matin n'était pas bon pour lui.
En plus, il sentait déjà la douleur de sa jambe revenir avec force. C'était comme une migraine, la douleur tapait au même rythme que les battements du cœur. Quelque chose de vicieux, douloureux, et réglé comme un métronome.

Il allait devoir virer Snape pour pouvoir badigeonner sa jambe. Comme le faire en étant le plus aimable possible ?
Harry commençait tout juste à réfléchir quand il remarqua quelque chose de lumineux à travers ses paupières fermées. Il s'étonna, et enleva rapidement la tête de son oreiller. Snape était en train d'ouvrir les rideaux sans un mot, et la fenêtre laissait entrevoir un magnifique soleil et... des oiseaux. Des oiseaux chantant en hiver.

Vitres magiques.

Pas mal. Pourtant cela ne lui donnait absolument pas envie de se lever, et il reposa sa tête dans son oreiller.
Harry observa en détail l'homme qui était en train de coincer les rideaux de la fenêtre. Il était comme d'habitude. C'est comme si le temps n'avait aucune incidence sur lui. Même le matin, il paraissait cireux, jaunâtre, et graisseux. Ses cheveux luisaient sous la lumière du soleil artificiel.
Pourtant cela lui donnait un certain charme. Certes l'homme n'était vraiment pas beau, mais ce nez busqué et proéminent, ce teint blafard, et ses cheveux gras et noirs faisaient partis de lui. Et Harry devait avouer qu'il avait un certain charisme. Il y avait de la puissance dans la démarche, dans les gestes, et surtout dans le voix de cet homme.
Oh merlin cette voix, qu'est-ce qu'il aimait l'entendre.

Harry sortit brusquement de ses pensées lorsque deux orbes noirs se posèrent sur lui. Snape le regarda fixement, et Harry détourna le regard presque immédiatement après. J'étais en train de détailler Snape, de détailler ce... cet homme ! Il était gay, mais ce n'était pas une raison. Il avait découvert ses penchants vers sa 7ème année après être sortit avec Ginny. Il avait rompu en lui faisant croire que c'était pour la protéger des mangemorts. Il y avait un peu de ça bien sûr. La petite amie du Survivant serait forcément la cible des attaques.
Mais derrière cette raison, il y avait aussi le fait qu'Harry avait remarqué qu'il ne s'intéressait vraiment pas aux filles. Toutes ces années à mater dans les vestiaires de Quidditch, à détailler les fesses rebondies de ses coéquipiers, n'étaient pas anodines. Il avait fini par se faire une raison, et avait accepté qu'il était gay.

Le Sauveur était une tapette. C'était à mourir de rire. C'était peut-êter la seule chose qu'il avait réussit à préserver de sa vie privée car même si il était gay, il n'avait pas eu énormément de conquête masculine. En fait il n'avait pas eu énormément de conquête tout court.