Petit aparté, entre nous ;)

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Bonsoir à tous,

Rien à voir avec La Rose ou Justice. J'avais juste envie de partager avec vous un petit texte ... seulement un petit délire trottant dans ma tête à cause d'une chanson. Je l'ai écrit vite fait alors il est loin d'être parfait. Je vous souhaite une bonne lecture en espérant que cet aparté vous plaira ...

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Putain, où ai-je débarqué encore ? Me voilà atterri dans le trou du cul du monde. J'ai beau avoir mon smartphone en main, j'ai l'impression que le temps s'est arrêté dans ce rad perdu au milieu de nulle part. Un peu comme si je plongeais dans un univers parallèle où Tarentino rejouait Une nuit en Enfer avec ma personne pour remplacer Clooney. Partout où mes yeux se posent, je ne vois qu'une ribambelle de clichés... Le mobilier en bois décrépi, le zinc ayant déjà vécu mille vies et flanqué de ses traditionnels piliers ou encore le vieux jukebox qui prend la poussière contre un mur. L'absence de fenêtre venant parfaire le sordide de la scène. Même la peau des serveuses, qui balancent des hanches de droite à gauche entre les tables avec leur plateau sous le bras, semble prête à s'effriter d'un moment à l'autre à cause du manque du soleil. L'une d'elle m'offre un sourire aguicheur lorsque je me rapproche du bar pour lui demander de me servir ce qu'elle a de plus fort en stock. Il va me falloir au moins ça pour supporter cette atmosphère glauque. Mon tuyau a intérêt de s'avérer fructueux, je déteste ce genre d'endroit où tous les égarés de la race humaine côtoient ceux qui sont assez vicieux pour venir profiter de leur compagnie.

Un rictus de dégoût tord mes lèvres lorsque je balaie le reste de la pièce de ce Titty Twister ... manquerait plus que Salma Hayek se pointe avec son animal de compagnie.

J'arrête mon inspection sur un piano perdu au fond de la salle et hausse un sourcil.

-Le patron autorise une fille à chanter chaque week-end en échange de quelques billets, m'explique la serveuse en s'apercevant que je bloque sur l'instrument qui dénote complètement entre ces murs.

Je hoche la tête sans la regarder et quitte le bar avec mon verre en main pour m'affaler sur l'une des chaises libres. Il y a beaucoup de monde ce soir, trop de monde en fait pour un lieu pareil. Mais surtout, il a bien trop d'hommes au mètre carré. Certains sont chevauchés par des filles n'ayant clairement pas froid aux yeux et encore moins au reste de leur corps vu le peu de tissu qui les recouvre. D'autres sont en pleine conversation ou seulement en train de saouler. Mais je peux sentir leur faim répugnante s'infiltrer dans chacun de mes pores.

J'en suis à mon troisième verre lorsque des notes plus douces résonnent et interrompent la musique qui me vrillait les tympans, m'arrachant ainsi à mes sombres pensées. Je relève la tête pour découvrir une jeune femme assise sur le piano. Son visage est baissé et se dérobe derrière sa longue chevelure brune. Elle approche un micro de sa bouche et prend une inspiration qui s'étire et s'étend sur toute la salle soudain silencieuse, à croire que la terre entière est pendue au son que cette apparition est sur le point de nous délivrer. On dirait bien que je vais la voir ma Pandemonium en fin de compte ...

Ses lèvres s'ouvrent lentement et ondulent sur les premières paroles ... In the land of gods and monsters, I was an Angel living in the garden of Evil... Une frisson me parcourt l'échine alors que le son velouté de sa voix me recouvre et me capture aussitôt.

Son visage se révèle lentement dévoilant une peau lisse et bien trop pâle. Deux grands yeux noirs s'ouvrent et papillonnent comme s'ils s'éveillaient à la lumière pour la première fois. Ses traits fins et faussement angéliques m'indiquent qu'elle ne doit pas avoir plus de vingt cinq ans et pourtant son regard semble hanter la planète depuis des millénaires.

La rose des vents *sous contrat d'édition*Where stories live. Discover now