Dear Wonsik { Ravi x Jisoo }

♠ Partie unique ♠

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Te souviens tu de la première fois ? Cette première fois où tu es venu à moi, où ta douce et délicate main s'est posée sur le dessus des mes cheveux emmêlés et crasseux. Tu m'as relevée, réveillant l'espoir qui avait disparu depuis bien longtemps, tu as défié tous les regards qui s'étaient dirigés vers moi, vers toi.

Te souviens tu lorsque tu m'as retrouvée, cachée et sanglotante seule dans un casier. Recroquevillée et toi debout. Tu n'as rien dit, seul mes pleures troublaient. Pathétique et toi si grandiose. Et cette fois encore tu m'as tendue cette main, angélique, ton sourire rassurant flottant sur tes lèvres, ton regard sincère. J'ai pleuré, encore. Tu m'as rejoint, t'abaissant à mon niveau, glissant tes doigts brûlant entre les mèches de mes cheveux bruns. J'ai pu entendre ton cœur chuchoter au mien " Tout ira bien".

Te souviens tu de nos premiers rires, c'était une renaissance pour moi. Nous deux au bord d'une rivière, un après-midi d'été. Tu glissais je glissais, tu rigolais je rigolais. Comme deux jeunes enfants. Ton sourire brillant agitait mon cœur, faisant déployer mes ailes invisibles. Tu as saisi ma main et je me suis laissée guider. Je m'envolais, mon cœur t'appartenait.

Te souviens tu de ce soir là. Assit côte à côte, au bord d'un toit balançant nos jambes, surplombant le vide. Nos deux regards levés pour admirer l'immensité du ciel étoilé. Tes doigts brûlants glissants sur les miens créant ce frissonnement de bien être. Tes lèvres se rapprochant et glissant tranquille sur ma tempe. Tu as murmuré bas "Je t'aime" . Un simple murmure rauque perdu dans l'air du temps. Mon regard s'est plongé dans celui qui détenait l'unique pureté de l'univers. Sur mon front, un premier baiser humide, ton souffle battant régulièrement contre ma peau. Un deuxième baiser mouillé, passionné se déposant sur mes lèvres. J'ai chuchoté, moi aussi "Je t'aime".

Et puis.

Je me souviens de la première fois. Ton sourire avait disparu. Ton aura éclatante n'était plus. Mon cœur pleurait à la vu de ton état. Tu m'as simplement répondu "Je suis fatigué" et pour me rassurer tu m'as souri. Je t'ai cru, pourtant ton sourire traduisait toute la douleur que tu ressentais et ça, je ne l'ai pas compris. Je l'ai compris plus tard. Trop tard.

Je me souviens ce jour là. Tu es arrivé chez moi couvert de blessures. Mon cœur se déchirait, saignait. Je me suis jetée sur toi. Tu as soufflé, soulagé reposant ta tête contre la peau de mon épaule. Ton front était froid. J'ai laissé mes doigts s'abandonner dans tes mèches violettes. Je sentais ton souffle apaisé contre ma peau. Je t'ai interrogé et relevant la tête tu m'as simplement dit que "Tout allait bien". Je voulais protester mais, mais tes yeux suppliaient. Je me suis tue et ai déposé tendrement mes lèvres sur les tiennes, gonflées. J'aurai dû parler.

Je me souviens, encore plus de ce jour là que des autres. Tu n'étais pas venu. Mon cœur s'est serré, lui a tout de suite compris. Je suis sortie et j'ai couru chez toi. C'était trop tard. Je suis arrivée mais la police, les pompiers étaient déjà là. J'ai vu ton corps gisant au sol, une auréole de sang entourant ton corps. Ton père menotté. Ma voix s'est tue, je t'avais perdu. Mes jambes ont lâchés, mes larmes chaudes coulaient silencieusement et tu n'étais pas là pour les essuyer. Je venais de perdre mon monde, mon univers, ma lumière. Je venais de te perdre.

Je reviens sept ans plus tard dans la ville où je t'ai rencontré. Je suis devant ta tombe un parapluie en main, une lettre dans la deuxième. Je suis devant ce qu'il semblerait rester de toi. Devant la preuve que ton existence à bien été réelle. Le vent berçant mes cheveux me rappel tes douces caresses, et je souris, nostalgique. Me rappelant des années que j'ai passé à t'aimer, et des années que je passerai encore à t'aimer.

Je dépose ma lettre, et regarde les gouttes ruisseler sur mes mots, espérant que mon encre t'atteigne. Sous la terre où ton corps repose.

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