Chapitre - 7.

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Mrs. Weasley entra dans le salon, Ginny derrière elle. Les deux femmes discutait activement, elles étaient comme dimanche dernier, tristes.
Enfin... Triste n'était pas vraiment le mot adapté. Disons plus, qu'elles essayaient de vivre et d'être aussi "Weasley" qu'à leur habitude. Mais à chaque fois, leurs gestes saccadés, leurs absences soudaines, la peine dans leurs yeux démontrait cruellement que rien n'était normal : il manquait Fred Weasley. Rien ne pouvait être normal.
Ce comportement à vrai dire, était celui de tous les proches du jeune homme depuis qu'il avait décidé que rester dans le coma c'était cool.
Bien sûr, cette peine et ce comportement était foncièrement exacerbés chez George et Hermione, pour qui Fred était plus que tout. Les hormones n'aidait d'ailleurs pas Hermione à cacher tout cela. Mais elle essayait quand même.

La petite femme rondelette qu'était Mrs Weasley, portait encore et toujours son éternel tablier à fleurs et la même expression bienveillante.
Sauf qu'elle semblait différente. Tellement différente. Elle semblait avoir pris dix ans en trois mois.
La fatigue et la peine entamait leur œuvre.
Une mère ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour ses enfants. Et son fils était dans un état critique.

Son regard se posa sur les nouveaux arrivants. Au début elle ne put voir que son fils, George, se tenant debout dans le salon avec une expression à mi-chemin entre l'amusement et l'exaspération.
Et lentement elle aperçut un petit corps tout tassé derrière lui, qui semblait croire que se cacher derrière quelqu'un la ferait devenir invisible.
George se retint de rire et la poussa discrètement. Hermione sortit, rouge, gênée.

" -Bonjour. " couina-t-elle d'une voix plus aigüe que d'habitude en s'efforçant d'agir naturellement.
Il semblait que se cacher derrière un grand rouquin pour fuir ses proches était TO-TA-LE-MENT normal.

Mrs Weasley se précipita vers-elle. La prit dans ses bras, serrant Hermione jusqu'à manquer de l'étouffer.
Ginny elle, resta en retrait, un peu plus calme, attendant que sa mère ait finit d'essayer d'assassiner Hermione par câlin pour la saluer à son tour.

La matriarche, heureuse de revoir celle qu'elle considérait comme sa deuxième fille se mit à babiller à une vitesse affreuse en repartant vers la cuisine, George sur ses talons qui adressa un clin d'œil amical à Hermione en passant. 
L'empressement de Mrs. Weasley l'empêcha de remarquer l'état physique de la jeune qui reflétait quelque peu son état moral.

Sa fille elle, le vit dans un froncement de sourcils. Ginny s'approcha de sa meilleure amie, la serra dans ses bras, profitant pour lui murmurer à l'oreille : "Toi, moi. Toutes les deux. Ce soir. Après manger. On parlera." Elle s'écarta ensuite avec un sourire et Hermione hocha faiblement la tête à nouveau, un peu plus blanche que d'habitude, elle se força à sourire.

La rouquine lui attrapa le bras :

" - Come on babe ! Ils sont déjà tous dans le jardin. Il fait beau ce soir, alors on mange tous dehors ! Ron et Harry on passer l'après-midi entière à monter les tables ! C'était à pleurer de rire !

- Ah oui ?

- Yep ! Parfois je me demande si c'est vraiment mon frère... On sait tous qui a hérité de l'intelligence... " elle montra sa poitrine de son pouce avec une air de fierté et Hermione rigola. Ca faisait du bien de retrouver ses amis, sa deuxième famille.


A table, Hermione se retrouva entre Ginny et Ron, George assis en face d'elle.
Harry avait froncé les sourcils en voyant l'état physique d'Hermione mais semblait avoir pensé qu'elle n'avait pas dormit de la nuit à cause d'un livre et que ce n'était pas plus compliqué que ça.
Ron, lui ne semblait tout bonnement ne rien avoir remarqué, comme tous les autres Weasley présents.
Ils étaient tout simplement invraisemblable qu'Hermione aurait put leur cacher quelque chose de grave.
Hermione était juste fatiguée, la faute à un bouquin.
Ses yeux rouges ? Ce n'était que le manque de sommeil.
Sa maigreur nouvelle ? Un effet d'optique.

George se demanda qui pouvait croire ça une seule seconde... Son vouloir être méchant, elle ressemblait à une morte-vivante, littéralement. Qui plus est, elle portait un pull au mois d'aout.
Ah oui définitivement, tout allait bien.
Bon Ginny avait bien vu que sa meilleure amie n'allait pas aussi bien qu'elle le disait, 1/9 c'est pas si mal ?

Autour d'eux, les conversations allaient de bon train. Tous s'efforçaient d'être aussi joyeux qu'ils pouvaient.
Hermione avait mangé deux petits morceaux de poulet et picoré ses pommes de terres. George ne savait as si il devait s'en réjouir ou paniquer. Sachant qu'Hermione ne mangeait plus rien le soir depuis trois mois, oui c'était une victoire. Une faible victoire.
Molly Weasley, trop occupée à courir entre la cuisine et le tente aménagé sous laquelle tout le monde dinait, n'avait pas remarqué qu'Hermione ne mangeait pas beaucoup.
Autrement, la jeune ne serait déjà plus de ce monde...
Sa cadette, elle, l'avait bel et bien remarqué et la liste d'inquiétudes et de questions qu'elle réservait à Hermione ne faisait que s'allonger.


Juste avant le dessert l'assemblée était encore joyeuse et tout le monde (sauf Hermione et George qui se forçaient un minima) participait aux différentes discussions, éparpillées ça-et-là.
Personne ne sut comment ni pourquoi mais l'ambiance se refroidit d'un coup. Pire que si des détraqueurs étaient venus s'incruster au repas de famille.

Ils en était venu à parler de celui qui brillait par son absence : Fred. George s'était raidit d'un coup. Hermione quant elle, s'était brusquement intéressée à un pli imaginaire sur la nappe, lorsqu'elle avait entendu prononcer le nom de son aimé. Elle  s'efforçait du mieux qu'elle pouvait, de ne pas pleurer, de ne pas réagir, de ne pas exister.
Elle écoutait la conversation pourtant, elle ne pouvait s'en empêcher. Et cela lui faisait terriblement mal.
Elle avait envie de se lever, de leur crier à tous qu'ils n'étaient pas les seuls à qui Fred pouvait manquer. Que son absence lui donnait la sensation de centaines de Doloris lancés sur son cœur. Son absence lui faisait tellement mal qu'elle aurait préférée mourir mille fois.
Son absence était tellement douloureuse qu'elle aurait préféré mourir durant la bataille, ou être allongée à côté de lui, dans le coma pour l'éternité.

Elle ne dit rien, non. Elle resta silencieuse, muette, au bords des larmes.
Et puis elle entendit la voix de Molly, étranglée pas de petits sanglots :

" -Et puis c'est tellement triste de se dire que... peut-être que... Peut-être qu'il n'aura jamais d'enfants... " Le deuxième jumeau se figea, immobile et Hermione  bondit de sa chaise comme un diable, en manquant de la renverser au passage. La tête baissée et qui ne regardait personne, elle couina qu'elle avait "besoin d'aller pendre l'air."

Ron la regarda partir, hébété :

" -Mais... On est dehors...

- Bravo Ron on est dehors ! Quel génie tu fais ! "

Ron et Ginny commencèrent à se chamailler, alors, George put s'éclipser de table sans que personne ne le remarque.
Il rejoint Hermione, qui s'était caché de l'autre côté de la maison, de sorte à ce qu'on ne la voit plus.
Elle était adossé au mur, les jambes repliées sur sa poitrine, la tête entre les genoux, ses épaules se secouait faiblement, encore. Il posa sa main sur son bras en guise de réconfort et aucun des deux ne parla.

Il ne sut dire combien de temps mais une demi-heure, peut-être une heure plus tard, des bruits de pas se firent entendre. Hermione ne releva même pas le regard. Elle avait arrêtée de pleurer, mais gardait ses yeux sombrement perdus dans le vide.

George lui, leva la tête pour voir la silhouette de sa petite sœur se profiler devant lui. Elle expliqua d'une voix basse que tout le monde était rentré à l'intérieur et qu'elle prenait le relai.
Son frère jeta un bref regard à Hermione qui lui sourit faiblement, pas vraiment rassuré pour son ami, il se leva quand même pour rejoindre sa famille, alors que Ginny prit sa place à côté de la jeune brune.

Aucune des deux ne dit rien durant la première minute mais Ginny ne tint pas longtemps :

" -Alors 'Mione...

-Il n'y a rien je t'assure ! T'inquiète je vais bien ! Le monde est merveilleux ! Voldemort est plus là !  Tout va bien pour nous ! Ma vie est... Fantastique... Youpi !

- Hermione à d'autres mais pas à moi, je ne m'appelle pas Ron.

-...

-Hermione chérie, dis moi ce qui ne va pas. "

Réveille toi - FremioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant