Chapitre 13: Prises au piège

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Je me réveille dans le buisson qui m'a servi de cachette. Dehors, il fait déjà nuit et la bête dort paisiblement à moins de trois mètres de moi. Je sors des feuilles en essayant de faire le moins de bruit, puis m'enfuis sur la pointe des pieds. Une fois sûre que le monstre ne m'entendra pas, je me mets à courir. Toujours plus vite, je m'élance à travers les allées jusqu'à en perdre haleine. Épuisée, je décide me reposer et de reprendre mon souffle. Dans ma tête, je fais un rapide résumé de la situation :

-Je suis coincée toute seule dans un labyrinthe avec un monstre qui veut ma peau. Il fait nuit et personne ne peut m'aider.

Cette mise au point ne m'égaye pas plus que cela et je deviens rapidement désespérée. Puis, alors que je pense que tout est fini, je repense aux paroles de ma grand-mère: Suis ton cur, pas ta tête.
Aujourd'hui, je comprends la signification de cette phrase. Dans ce genre de situation, il ne faut pas réfléchir, il faut foncer, tête baissée. C'est donc en pensant à ceux qui me sont cher que je cours dans le labyrinthe. Je tourne à gauche, à droite et encore à gauche. Je cours pendant des heures sans savoir où je vais. Finalement, j'arrive au centre de ce casse-tête géant, vert et feuillu. Il y a une petite maison peu rassurante. Je décide de m'y aventurer. Je pousse la petite porte de bois qui s'ouvre en produisant un grincement très désagréable. L'intérieur est sombre et poussiéreux. A peine ais-je fais un pas que la porte se referme sur moi. je suis dans le noir complet, une respiration se fait entendre. Effrayée, je m'arme du premier objet qui me vient sous la main: c'est à dire, un chandelier. Mon chandelier prêt à frapper, je m'avance lentement.

-Qui est là?

Aucune réponse. Soudain, je trébuche et m'étale de tout mon long sur le sol. Avec me mains, je tâte le sol à la recherche de mon arme. Ma main se pose sur quelque chose de chaud et lisse. Je fronce les sourcils me demandant ce que cela pourrait être. Une idée me traverse l'esprit et je retire immédiatement ma main. Je cours vers la porte pour sortir mais celle-ci est fermée. Maintenant j'en suis sûre, je ne suis pas seule...

**

Déjà deux heures que je suis ici et mes yeux commencent à s'habituer au noir de la maisonnette. Je peux distinguer les choses si je les mets devant mes yeux. Je décide donc d'explorer la pièce. Je retrouve mon chandelier et continue ma route un peu plus rassurée. Le sol est jonché d'objets en tout genre: des assiettes, des pièces, des fourchettes... Je me cogne sur un coin de table et la douleur est si grande que je suis obligée de m'asseoir. La chose que je prenais pour un fauteuil, ce met à bouger et à gémir. Je prends mon chandelier prête à me défendre quand j'entends:

-Clémentine?

-Emilie?!

-Oui, tu n'aurais pas dû venir, il va...

-Emilie!

-Clémentine, pars avant qu'il n'arrive!!!

-Qui il?

La porte en bois s'ouvre laissant entrer une lumière aveuglante.

-Moi, s'écrie une voix que je ne connais trop bien.

Mon sang ne fait qu'un tour.

- Que fais Emilie ici, elle devait être soignée, non pas torturée!

-Dans l'accord vous avez dis que je devais la soigner et que vous vous sacrifiiez pour elle. Vous n'avez émis en aucun cas l'idée qu'après ses soins, elle soit épargnée!

Je viens de comprendre sa stratégie et je viens aussi de comprendre que nous sommes prises au piège...

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