Partie 9: le calme après la tempête.

436 11 1
                                    


Chapitre 9 :


L'épuisement habitait tout mon corps, je n'avais pas le souvenir d'avoir été un jour dans cet état là. Une fatigue physique et surtout psychique m'envahissait. Pourtant, ce jour là personne ne pensa à aller dormir.

Lorsque nous étions ressortis du cabinet médical, l'horreur de nos rues nous sauta au visage, du sang baignait le magadame, des corps putréfiés recouvraient les trottoirs et les routes. Le calme était revenu, plus un bruit se faisait entendre, « le calme après la tempête » ne puis-je m'empêcher de penser.

Nous étions conscients que nous devions avancer, nous devions trouver la force au fond de nous, pour reconstruire ce qui avait été détruit. Les dégâts étaient nombreux, les victimes aussi. Mes yeux avaient du mal à se détourner de ce carnage. Nous le savions,nous devions remonter Alexandria, renforcer nos murs et continuer à nous battre. La journée allait être une des plus dures et des plus éprouvantes que je n'avais jamais vécues, mais j'étais prête à surmonter tout ça.

A mon grand étonnement, les choses se mirent en place assez naturellement, malgré le chaos environnant. Un groupe d'hommes,comprenant notamment Tobyn et Heith... s'occupa de réparer les parois du murs, c'était certainement le point le plus important dans l'immédiat si nous voulions éviter une deuxième invasion de rôdeurs.

Pour beaucoup d'entre nous, nous nous occupâmes des corps immobiles,souvent en décomposition, qui entravait nos chemins. Parmi eux, des personnes que nous connaissions, des membres de notre communauté. Malgré la douleur qui imprégnait mes bras, mes jambes et mon cœur,je ne détournai pas le regard, m'obligeant à regarder et me confronter à la réalité. L'odeur qui envahissait mes narines, n'était en rien alléchante, mélange de reste de fumée et de morts. Nous ramassions les restes de ce qui avait un jour été des êtres vivants, des hommes. Pour la plupart, nous les brûlâmes mais pour ceux qui un jour avaient fait partie de nos vies, nous les enterrâmes. Je souhaitais réellement rester forte, faisant mon possible pour ne pas laisser apparaître ma tristesse, mais une fois de temps en temps sur la journée, je ne pus empêcher une larme de  couler le long de mes joues. Des larmes de tristesse, d'horreur,d'effroi devant cette catastrophe. Mais une partie de moi restait confiante, je voulais croire en un meilleur avenir, je devais garder cet espoir en moi, je pensais à Juddith, à Carl, à Maggie et son bébé.... Quel avenir avions-nous à leur offrir ?

En une journée, une nuit, les gens d'Alexandria avaient réalisé la dureté du monde actuel, j'avais aperçu lors de notre bataille contre les rôdeurs, une hargne dans chacun d'eux, une envie de combattre pour vivre, mais aussi pour rester uni. Cette nuit, ils s'étaient battu pour eux mais aussi pour les autres. Ils s'étaient battu pour garder ce qu'ils avaient. Ils avaient enfin compris ce que nous leur avions expliqué, ils avaient compris qu'ils n'avaient plus le choix, que faire l'autruche n'était plus dans les options possibles. Maintenant, ils devaient se redresser et avancer. Notre avenir dépendait de nous. C'était ça la réalité.

Malgré la fatigue que nous ressentions, nous étions tous motivé à remettre Alexandria sur pied. Nous faisions de notre mieux, nous interdisant de nous laisser aller à notre peine, ou de fondre sous le poids de l'épuisement. Je m'arrêtais parfois pour aller rendre visite à Carl, pour prendre de ses nouvelles. Rick m'avait serré dans ses bras, soulagé de me voir en vie.

-Beth ! Me prit-il dans une étreinte. Je lui souris gentiment,profitant pour l'observer, les traits fatigués, tirés par l'inquiétude. Ne sachant pas encore, comment les choses allaient se dérouler, cette nuit marquait un tournant dans Alexendria et il en était conscient, nous en étions tous conscients.

Une raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant