Il faut savoir que dans la vie, il y a deux catégories de personnes, les suiveurs et les meneurs, chaque personne y fait ses propres aller-retour, tout dépend du temps, de la situation et du nombre de haricots dans une boîte de conserve. On distingue alors non pas deux mais trois groupes: les meneurs, les suiveurs et les électrons libres.
Il suffit alors d'observer les gens attentivement, de sorte à faire s'écrouler la façade, afin de percevoir à quel groupe ils appartiennent.
Assis à une terrasse de café au bord de l'Île, je contemplais l'eau, et les buveurs de bières et autres boissons fraiches. Mon café frappé se réchauffait peu à peu, mais c'était sans importance.
À ma gauche, une vielle femme, les cheveux noués en bataille à la base du cou, la peau ridée et tachée, tout son corps avait l'air entouré d'une aura de sagesse, mémoire des temps anciens et des jeunesses rebelles, les yeux dans le vague comme à la recherche d'une explication mondaine à l'activité citadine. Et derrière son regard, je pouvais deviner une nostalgie profonde des temps où elle menait la danse, et de ses mouvements rythmés, rendait l'âme souriante aux visages aigris.
Mon café était à présent tiède, mais il est de ces choses futiles dont seul les yeux parviennent à se souvenir.
Je griffonnais quelques notes hâtivement dans un carnet, laissais un pourboire et partais.
