Chapitre 2

203 41 27
                                    

«Sherlock ... Tout cela n'a rien à voir avec le mérite. Il n'est pasquestion d'être digne ou pas de moi. Et si tu veux partir là-dessus,laisse-moi te dire que tu es digne. Bien plus que n'importe qui ... »

Sherlock se tourna afin d'être totalement allongé contre son ami, le dos contre son torse. Le changement de position du détective incita le docteur à mieux s'installer. Il se cala donc contre l'accoudoir,déplia ses jambes de chaque côtés de son ami et plia ses genoux pour que Sherlock soit mieux installé. Hésitant quelques secondes,il finit par entourer son ami de ses bras. Ce dernier respira profondément. Il était bien. Et ça faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti ça. John reprit :

«Et non, tu n'es pas pitoyable. Tu es humain Sherlock. Juste humain. Je sais, ce n'est pas ce qu'il y a de plus palpitant, mais c'est notre lot à tous. Être humain. Avec nos forces et nos faiblesses. A la différence que, toi, tu es l'homme le plus merveilleux que je connaisse. »

Il osa. Il déposa un baiser dans la chevelure noire de son compagnon.

«Je me dois d'être honnête avec toi Sherlock ... Je ne sais pas quoi penser de tout ça ... Tout est encore très confus pour moi ... Je ne sais plus réellement ce que je ressens. Ou ce que j'ai pu ressentir.
- Ces aveux n'engageaient pas de réponse, tu sais. Je ne pensais même pas que tu viendrais.
- J'ai besoin de temps pour savoir quoi faire ... La situation est légèrement compliquée ...Mais, on va y arriver. On s'en est toujours sorti pas vrai ?
-En tout cas ... Sache juste que si jamais c'est non, si jamais tu décides que nous deux c'est impossible, rien ne changera. Je serai toujours là pour toi, pour Mary. Je vous l'ai promis. Plutôt te voir avec quelqu'un d'autre que de te perdre John. »

Ils restèrent un long moment, comme ça, sans bouger, sans parler, leurs respirations à l'unisson. Le docteur regarda l'heure sur sa montre.Il était tard. Peut-être devrait-il repartir ... Au moment où cette idée commença à faire son chemin dans son esprit :

«John ?
- Hum ?
- Tu peux rester encore un peu ?»

Il avait réussi, encore une fois, à deviner ce que pensait le docteur,sans que ce dernier sache comment.

«Oui. Encore un peu. »

Il n'avait pas le cœur à le laisser.

«Est-ce-que tu permets que ... J'appelle Mary deux minutes ? Je voudrais m'assurer que tout va bien.
- Oui, bien sûr, dit-il en se séparant de John.
- Tu as mangé ?
- Non.
- Tu as faim ?
- Non.
- Je vais te faire quelque chose.
-John, tu n'es pas ...
- Obligé. Je sais. Une omelette ça te va ? »

Sherlock acquiesça. Après l'avoir préparée avec des œufs miraculeusement trouvés dans le frigo et du bacon, John profita du temps de cuisson pour appeler sa femme.

«Allô ?
- Oui, Mary, c'est moi. Comment tu vas ?
-Bien, tout va bien. Et vous ? Comment il va lui ? Et toi ?
- On va bien ... On a eu une discussion ... Et tu as eu raison de me pousser à y aller.
- J'ai toujours raison.
- Ça va, les gens ne sont pas trop inquiets ?
- Non. Ne t'inquiète pas, je gère.
- Bon, je ne vais pas tarder.
- Reste le tempsqu'il faut, de toute façon, les invités commencent à repartir.
-Je suis tellement désolé ...
- Arrête d'être désolé. J'ai passé la plus belle journée de ma vie. Grâce à toi. Et à Sherlock. Et je lui dois bien ça.
- Ça va aller pour rentrer ?
- Bien sûr. Bon, prends bien soin de lui et tiens moi au courant. A demain. Je t'aime.
- Bonne nuit. Moi aussi. »

John servit l'omelette dans une assiette, pris des couverts, et apporta le tout à Sherlock, toujours assis sur le canapé.

«Tiens. Mange, ça te fera du bien.
- Merci.
- Tu veux que je reste cette nuit ?
- Oui. S'il-te-plaît.
- D'accord mais tu manges. Allez, en cinq bouchées tu as fini. »

Sherlock soupira et avala le contenu de son assiette. Puis, il suggéra à John de reprendre leur position d'avant qu'il aille lui faire la cuisine. Le docteur accepta et Sherlock se blottit à nouveau contre lui.

«Comment va Mary ?
- Bien. Elle m'a dit qu'elle n'allait pas tarder à rentrer à la maison.
- Je me sens mal pour elle. Je l'apprécie énormément tu sais ...
- Elle aussi elle t'aime beaucoup. »

Les deux hommes soupirèrent.

«Je ne sais pas dans quoi on s'est embarqué encore, murmura John.
-Aucune idée. »

Sherlock sourit. Et son sourire apaisa John. Il resserra un peu plus son étreinte autour du corps frêle du détective.

«Tu me prends dans tes bras avec une facilité déconcertante.
-Je l'ai fait plus tôt dans la journée.
- Il y a une différence entre une étreinte devant des gens et un câlin, allongés sur un canapé, seuls dans un appartement. »

Touché.

«Eh bien ... Peut-être que ça faisait longtemps que j'en avais envie.
- John ...
- Oui ?
- Est-ce-que je peux ...T'embrasser ? »

Un nouveau chapitreWhere stories live. Discover now