~Pause~ Witches Descendants

L'espion - part 1.

Hélèna venait de se réveiller, et elle devina que ses bagages avaient déjà été montés dans sa chambre.

Alors qu'elle se leva, la main encore serrée sur son épaule, elle sentit un regard sur elle.

Elle parcourut la salle des yeux et s'arrêta devant la porte en face d'elle.

Elle sentait une présence malsaine, maléfique.

L'idée que quelqu'un l'observe la fit frissonner et lui donna envie de défoncer cette porte à coups de pieds pour découvrir qui se cachait derrière.

Mais l'ombre disparut très vite et, à peine quelques instants plus tard, l'infirmière entra dans la pièce.

- Bonjour, mademoiselle Taylor ! Vous avez encore mal ?

- Euh... Je... Non, pas tant que ça...

- Vos camardes vous attendent en salle 113. Et vos valises ont été mises dans votre chambre.

- Merci beaucoup., lâcha-t-elle, à la fois méfiante et heureuse de quitter cet endroit.

- Vous voulez que quelqu'un vous accompagne ?

- Non, ça ira... Merci. Je trouverais.

Ses pas résonnèrent dans le couloir vide. Elle savait que quelqu'un l'avait observée... C'était flippant. Assez glauque, même.

Elle se sentait mal à l'aise dans ce couloir, à présent. Elle décida donc de faire demi-tour et d'aller chercher celui ou celle qui l'espionnait.

Malheureusement pour elle, cette Académie ne laissait pas passer tranquillement les élèves qui faisait l'école buissonnière sans bonne excuse.

- Mademoiselle ? Vous devriez retourner en classe.

- Je suis désolée, mais je suis quelqu'un qui m'a espionné.

La femme releva un sourcil, connaissant sans doute le caractère paranoïaque de Hélèna.

Ils doivent avoir des dossiers.

- Je suis désolée, mais je me vois dans l'obligation de vous raccompagner auprès de vos petits camarades.

- Faites donc., lui répondit-elle en utilisant le même language., Mais si l'on découvre que mon impression est fondée, vous le regretterez.

- J'irai voir cela personnellement lorsque je vous aurez retrouvé votre classe. Ici, l'école buissonnière n'est pas permise, surtout lorsque votre devoir est de sauver le monde, et que vous ne savez toujours pas comment faire.

Elle avait l'air très en colère, maintenant. Agacé. Elle attrapa Hélèna par la manche et la tira à travers toute l'Académie, même si cette dernière se débattait.

Elle n'avait jamais été aussi humiliée.

Elles arrivèrent devant la salle 113, et seulement là, elle décida de la lâcher pour dépoussiérer son tailleur.

- Professeur Slow ? Désolée de vous déranger, mais j'ai trouvé cette élève qui se baladait dans les couloirs, à la recherche de je ne sais quoi.

- Ah, parfait ! Nous n'attendions plus que vous, Mademoiselle Taylor ! Vous vous sentez mieux ?

Elle hocha la tête et alla s'installer au fond de la salle, près de Merinda.

Le cours commença juste après, le professeur dévoilant quelques techniques pour éviter de se foirer comme ils l'avaient fait à l'entraînement, mais tous les Descendants avaient bien vu que quelque chose trottait dans la tête de Hélèna.

Elle n'était pas du tout concentrée sur le cours.

Personne ne sut si Slow s'en était rendu compte, mais Regina se doutait bien qu'il pouvait voir ces choses là.

Néanmoins, personne ne dit de commentaire durant le cours, car ils avaient, eux aussi, quelque chose en tête.

Le destin.

Franchement, aucun d'entre eux ne savait ce qu'il allait arriver après.

Après tout ça.

Après l'Académie.

- Oh ! Nous avons oublié de vous dire !! Une fois que vous serez tous installés, ce qui a pris un peu de retard aujourd'hui, l'Académie se transportera à sa véritable place.

- Personne ne nous avait parlé de ça !

- Jeremy, calmez-vous, je vous prie. C'est une fonctionnalité de l'Académie pour mettre ses élèves à l'abri.

- Et... Pour nos parents ?

- J'y viens ! Toutes les deux semaines, l'Académie reviendra ici et vous pourrez les voir. Cela dit, à vingt ans, il serait peut-être bon de couper le cordon, vous ne croyez pas ?

Hélèna sentit tous les muscles de son corps se tendre.

Si l'Académie... se téléportait, l'espion toujours dedans ?!

Cela voudrait dire qu'ils seraient coincés avec lui ?

Qui cela pouvait-il bien être !?

Aucun des Descendants n'avaient quitté la salle, et, à moins que l'un d'eux connaisse le sort de Doublage, ce qui, vu leur niveau, était quasi impossible, ça ne pouvait être qu'un Démon repenti.

Après tout, la plupart des professeurs et des élèves en étaient !

Peut-être que l'un d'eux se faisait passer pour ce qu'il n'était pas !?

Toutes ces théories bouillonaient dans la tête d'Hélèna.

Qui pourrait la croire ?

Tout le monde la savait paranoïaque !

Ils la prendraient pour une folle, et ils mettraient cette hypothèse de côté.

À qui pouvait-elle se fier ?

D'ailleurs, elle n'était pas la seule à se poser la question. Tous ceux qui ne se connaissaient pas faisaient de même.

Me sauveront-ils au moment venu ou me laisseront-ils mourir sans y prêter attention ?

Il fallait pourtant que toute l'équipe se soude. Sinon, rien n'allait se passer comme prévu.

Et personne ne retrouvera cet espion. Personne.

Et personne ne saura vaincre les Démons. Personne.

- Tout va bien ?

La voix venait d'à côté d'elle. C'était Merinda. La fille aux cheveux verts.

Elle avait remarqué que quelque chose n'allait pas.

Et elle avait ce tic... Celui de remettre ses lunettes correctement tout le temps.

Comme si elle ne voulait pas qu'elles tombent de son nez.

Elle n'était pas la seule à avoir remarqué. Les autres aussi.

Mais elle était bien plus proche d'elle dans le plan de classe, et sans doute un peu moins effrayé par la case "Allez chez le proviseur" du Monopoly.

Elle était la plus jeune, ça se voyait au premier coup d'œil, et, vu son attitude, elle ne devait pas connaître grand chose du monde dans lequel elle vivait.

Hélèna ne put répondre, trop abasourdie, d'autant plus que sa blessure de Givre devait lui prendre 40% de sa concentration et l'espion devait lui en prendre 55%. Autant dire qu'il ne lui restait pas grand chose à consacrer à la Descendante.

Merinda n'attendait pas non plus de réponse, c'était comme si elle l'avait déjà.

Mais il fallait pourtant que Hélèna les mette au courant ; ils ne faudraient pas qu'ils soient surpris par la situation, comme elle l'avait été.

Si seulement cette bonne femme n'était pas arrivé pour l'amener en classe ! Peut-être saurait-elle déjà qui il est...