X.

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La journée me sembla durer une éternité, et je ne cessais de penser à Félix. De plus, je savais que le lendemain, une nouvelle séance "thérapeutique" m'attendait, et j'appréhendais déjà.

Je mangeai le repas du soir avec peu d'appétit, et recrachai une fois de plus mes gélules. J'attendais la venue du jeune homme presque avec impatiente, même si la perspective de visiter les sous-terrains m'effrayait.

Il arriva peu de temps après minuit, à nouveau équipé de sa lampe torche et de sa cape, affichant un grand sourire. Puis son regard redevint impassible, gardant le silence tandis que je me préparais également. Il ne prit la parole que lorsque je fut totalement prête.

« Avant d'atteindre les souterrains, nous allons devoir passer par les cuisines, qui constituent en réalité le rez-de-chaussée.

— Ah oui, j'avais oublié que les chambres étaient en fait au premier étage... Soufflai-je pour ne pas laisser le silence s'installer à nouveau.

— C'est exact, lança-t-il avant de faire volte-face, et d'enchaîner. Allez, il faut y aller, maintenant. »


Je me contentai de le suivre sans dire un mot, et me laissai engloutir par l'obscurité ambiante qui régnait à l'extérieur de ma chambre. Cette fois-ci, nous nous sommes dirigés vers l'accueil, avant de bifurquer dans un couloir étroit, que je n'avais pas remarqué auparavant.

La porte qui se trouvait au fond de ce couloir était bien moins imposante que celle qui permettait l'accès aux étages supérieurs. Celle-ci était à battant unique, dont la peinture blanche s'écaillait par endroits. Félix crocheta la serrure en un rien de temps, et nous franchissions déjà le seuil.

Cette accès donnait sur une cage d'escaliers, menant à l'étage inférieur, les cuisines. Je m'accrochais fermement au bras de mon guide, tout en descendant prudemment les marches. La même porte que précédemment se dressa devant nous au bas des escaliers, et donnait sur les-dites cuisines.

On ne s'y attarda pas trop, puisqu'il n'y avait apparemment rien d'intéressant, mais je me permis tout de même de prendre une petite miche de pain au passage, que je dévorai en un instant.


L'accès aux souterrains se trouvait au fond des cuisines, il s'agissait d'une trappe, s'ouvrant sur une échelle, et un gouffre noir. Je tentai d'éclairer le fond, mais j'y parvint difficilement. Le jeune homme décida de descendre le premier, puis je le suivis de peu.

En arrivant en bas, je balayai du faisceau de ma lampe la pièce où nous avions atterris, avant d'en constater l'exiguïté. Un trou dans le mur permettait de se rendre dans un couloir tout aussi sombre. Les murs et le sol étaient faits de pierre froide, et il y avait juste assez de place pour nous permettre de marcher côte à côte.

Finalement, ce couloir menait à une galerie plus large, où s'alignaient d'autres cavités. Certaines étaient obstruées par des éboulement, ou par des portes, mais d'autres s'ouvraient sur différentes parties des souterrains.

« Viens, avançons encore un peu. » Déclara Félix.

Il bifurqua au bout d'un moment dans un couloir, qui semblait en meilleur état que les précédents, et plus propre aussi. Après quelques minutes de marches, on fut à nouveau confrontés à une porte, qu'il fallut crocheter.

Le spectacle qui s'offrit à nos yeux était terrible, et malaisant.


Des dizaines, que dis-je, des centaines de tables étaient alignées par rangées dans une immense pièce. Sur ces tables, on ne pouvait d'abord distinguer que des formes recouvertes de draps blancs, mais on pouvait aisément deviner ce dont il s'agissait.

ASYLUM.Where stories live. Discover now