o3. Nuit agitée (une)

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Cette rencontre m'avait assez tourmenté, je repensais sans cesse à elle, à son visage ainsi qu'à son discours

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Cette rencontre m'avait assez tourmenté, je repensais sans cesse à elle, à son visage ainsi qu'à son discours. Ça m'arrivait de sillonner le parc du quartier en espérant la recroiser.

Je ne savais absolument rien d'elle mis à part qu'il s'agissait d'une étudiante et qu'elle pourrait certainement s'appeler Lola, c'étaient là mes uniques pistes. Je voulais revoir cette fille avant que ma mémoire ne me fasse défaut et que je l'oublie à tout jamais.
Bien que sa beauté, devrait être inoubliable.

Cela faisait maintenant plus d'un mois que cette brune m'avait échappée dans l'un des squares de la capitale. Je ne désespérais par pour autant, je continuais à mener à bien ma vie de jeune artiste citadin. Sans même le savoir, elle a su m'inspirer, il est vrai
que la femme est une inconditionnelle muse.

J'avais toujours son marque page au fond de ma veste puisque j'étais totalement persuadé que j'allais la revoir, peu importe le temps à attendre, qu'importe le moment, elle et moi on allait un jour ou l'autre se recroiser mais
je ne savais pas encore quand, ni comment.

Ce soir là, pour la énième fois nous avons accompagné l'un de nos potes qui se produisait dans une soirée parisienne. C'étaient à cette période les rares occasions que l'on avait pour tous se retrouver entre couilles. Ils étaient déjà exciter à l'idée de «fêter», tandis que moi, je ne pensais qu'à ma future toile et à cette prochaine exposition. Je pouvais faire demi tour et regagner mon atelier pour y peindre deux trois conneries et revenir parmi eux comme si de rien était.

Bien sûr que je pouvais le faire, auparavant je l'avais fait plus d'une fois mais pas ce soir là.

Une charmante jeune femme brune au fin fond du club m'avait fait changer d'avis.

Malgré que nous étions encerclé par une foule de gonzesses dû à la notoriété de mes acolytes, j'étais uniquement captivé par cette fille au loin, en retrait. Je n'arrivais pas encore à déterminer les traits de son visage ni la couleur de ses yeux qu'elle m'intéressait tout de même, je sentais que c'était elle.

Afin d'échapper à toute cette agitation
Ely et moi avions rejoint discrètement le bar.




« - Ma femme va me tuer! »

« - Te tuer? T'es déjà mort dix fois gros le nombre de fois que tu viens de mater et toucher ces meufs. T'as plus d'âme. »

« - T'es un gros chien Eden. »

« - Attends. C'est toi ou moi qui vient de déconner et qui est actuellement marié? »

« -   Ta sœur. »

« -   Mauvaise réponse frérot! T'inquiète
tout ce qui se passe ici, reste ici Ely. »

« -   Va la voir. »

« -   Qui ça? De qui tu parles? »

« -   Celle toute au fond que tu n'arrêtes pas de regarder depuis qu'on est arrivé gars. »

« -   Ah ouais. Il faut que je retravaille ma discrétion. J'irais p't'être la voir plus tard. »

« -   Vas y maintenant avant qu'un
autre mec plus rapide de ton genre y aille. »

« -   Rien ne vaut les conseils d'un frère marier qui vient tout juste de ploter d'autre nanas. Vraiment, merci poto. »

« -   Baise ta... »




J'avala une gorgée de mon cocktail comme pour me donner du courage avant de laisser mon camarade rejoindre les autres. Je me dirigeais au final sans once d'appréhension au fond de la boite, je ne voyais qu'elle, elle sirotait nonchalamment son verre à l'aide d'une satanée paille. Je n'étais pas encore certain qu'il s'agissait d'elle, alors que je venais de la retrouver. Au loin ses traits ne semblaient guère percevables, seul son teint était lisible ainsi que la teinte sombre de ses cheveux. Plus je m'approchai, plus
son visage se dessina et sortit de l'anonymat.

C'était elle, la fille du parc au bouquin.

Le destin s'était pour une fois montré généreux, ce soir là. Lorsqu'elle me vit, elle se leva et bascula aussitôt en arrière, l'une de ses amies eut le réflexe de la rattraper.
Je m'étais aussi âpreté pour lui venir en aide.




« - Est-ce que ça va? » demandais-je

« - Toi... » disait-elle « je ne pensais pas te revoir ici, je vais... ça va merci! »

« -   Je te laisse avec lui, je reviens
tout de suite Lola, Camille a besoin de moi. »



Lola, c'était donc bien ça.
J'avais alors raison, elle s'appelait ainsi.




« -   Oui ok vas la rejoindre. » sa copine s'en alla sans perdre de temps, « euh tu peux t'asseoir tu sais? je ne mange pas. »

« -   J'attendais simplement ton invitation.
Je peux pas te craindre sachant que
j'ai survécu à ta bouteille d'eau citronnée. »

« -   J'aurais finalement peut-être du l'empoisonner. » disait-elle en riant




Son rire était certes communicatif mais je n'ai pas su la suivre en l'imitant, elle ne semblait pas en forme et paraissait beaucoup plus pâle qu'à la normale. Elle m'inquiétait presque.




« -   Pourquoi tu me regardes comme si j'allais mourir? Je sais qu'on ne se...»

« -   Tu es toute blanche. »

« -   Sympa, j'ai un bon observateur à mes côtés. Tu arrives à cerner les teints des gens depuis combien de temps? » disait-elle avec une marque de sarcasme

« -   Je voulais dire par là que ton teint a changé d'une seconde à l'autre comme si tu devenais tout d'un coup faible. »

« -   Je suis juste un peu déchirée. J'ai peut-être été beaucoup trop fort pour une reprise. elle sourit avant de reprendre,
ça te dit sûrement quelque chose... »

« - Ma reprise était quand même
beaucoup plus saine que la tienne.»

« - Ah c'est sur, l'alcool et la drogue ne font pas bon ménage avec le sport. D'ailleurs je crois que je vais prendre un peu l'air pour que mon sang tente de collaborer avec ce que j'ai bu et fumer, tu m'excuseras hein. »

« - Tu m'as déjà glissé entre les doigts une fois mais pas deux. J't'accompagne. »

« - Je... oui, si ça peut te faire plaisir. »




Je me sentais obligé de la suivre, je ne voulais pas en rester là avec elle. Elle était certes alcoolisée et enfumée cela n'enlevait rien à son débordement de charme, cette nana m'intriguait. Elle avait ce je ne sais quoi qui la rendait particulière, je désirais en savoir plus.

farewellTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon