Nouveau Départ

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« Je suis une parfaite idiote ! » Me répétais-je pour ce qui devait être la sixième fois. « Et Ronald Bilius Weasley n'est qu'un crétin ! » Je pleure. Comme j’ai rarement pleuré. Mais cette fois, ni Viktor Krum, ni Harry Potter n'est là pour me consoler. Le premier étant rentré à Durmstrang et le deuxième étant trop occupé à danser avec Ginny. Ron n'a d'ailleurs même pas remarqué comment les deux dansaient. Il est trop occupé avec ces deux Pouffsouffle dont j'ignore le nom. Une brune avec des magnifiques yeux bleus et une blonde avec une forte poitrine. Elles sont arrivées de nulle part, alors que nous passions une bonne soirée. Et Ron a tout bonnement fait comme si je n'étais pas là. Alors qu'il m'avait demandé de l'accompagner à la fête ! Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai pleuré pour lui et que je lui ai pardonné par la suite...
-Je ne suis qu'une petite idiote.
Septième fois.
-Ne te mens pas à toi même.
Me réponds une voix familière. Je suis au fond de la salle sur demande. Une fête y est organisée, comme souvent. Le bal de Noël s’étant soldé par une catastrophe pour la plupart, sauf peut-être Neville, il a été établi qu’au moins une fois par mois cette année, nous ferions une sorte de bal ici. Je me retourne pour identifier la voix bien que ce soit inutile. Fred Weasley se tient debout à ma droite et me regarde d'un air désolé. Il est habillé dans son costume noir et arbore un sourire compatissant.
-Ron?
Me demande-t-il. Qui d’autre ?
J’émet un grognement affirmatif et il me prend dans ses bras. Ce n'est pas la première fois que les jumeaux me consolent. Ni la première fois que Fred ou Georges me console seul. J'ai moi-même déjà consolé les deux frères. Georges qui après une rupture avec une fille dont il se fichait pas mal, regrette et culpabilise comme à chaque fois. Et Fred qui en a marre que Georges le laisse tomber dès qu'une jupe passe avec une paire de jambes dedans. S’ils se parlaient, ils comprendraient que l'un avec l'autre leurs problèmes seraient résolus. Fred me serre si fort et si longtemps que je peux entendre son cœur battre. Et il va très rapidement. Je ne sais pas pourquoi mais les jumeaux Weasley ont un pouvoir déstressant, calmant sur moi. Une fois mes sanglots arrêtés, Fred me libère de son étreinte et nous nous asseyons sur le sol.
-Qu'est-ce-que cet idiot a encore fait ?
Me demande-t-il, visiblement exaspéré de l'attitude de son jeune frère. Je m'apprête à lui répondre quand Georges fait son apparition. Son traditionnel sourire s’efface lorsqu’il croise mon regard.
-Bah alors, Mione?
Il a remarqué à mes yeux que j'avais pleuré. Il pince ses lèvres, signe qu'il s'énerve. Il regarde vers son petit frère et remarque sa "charmante " compagnie.
-Quel idiot !
S'exclame-t-il avant de s'asseoir à ma gauche. Il me regarde tendrement, avec compassion, comme on regarde un enfant qui a une crise de larmes. Il me demande de lui raconter ce qu'il s'est passé.
-Rien d'extraordinaire. Je m'amusais bien avec Ronald avant que ces filles n’arrivent. Elles lui ont demandé s’il était accompagné. Il leur a répondu que non, qu'il était seul. Il m'a tourné le dos et leur a offert un verre, avec un grand sourire. Alors que… j'étais là ! Je l'accompagnais ! Il m’avait invitée à aller à la fête avec lui... L'une d'elle, la brune, m'a regardé et m'a souri bizarrement. Elle a dû remarquer quelque chose car elle a demandé à Ron qui j'étais et ce que je faisais ici. Il a dit que je n'étais rien, personne d'important. J'aurais voulu le gifler mais je n'en ai pas eu la force.
J'éclate à nouveau en sanglots. Les deux dernières phrases ont été difficiles à sortir. Elles m’ont vraiment fait mal. Ron m’a vraiment fait mal. Mais jusque-là, rien d’étonnant. Mais en même temps, je crois qu’elles étaient nécessaires. J’aurais dû comprendre au bal de l’année passée que Ron ne me voyait pas plus que comme une amie. En vérité, je l’avais compris. Mais je m’étais accrochée pour une raison qui m’échappe complètement. Je ne suis même pas sûre d’avoir encore ce genre de sentiments pour lui. Je crois que je m’obstinais par habitude. C’est tellement idiot. Les deux rouquins me serrent alors simultanément dans leurs bras. Me voilà donc dans les bras des célèbres jumeaux Weasley. Bon nombre de filles aimerait se trouver à ma place, ils sont des partis très convoités. Et pourtant, très peu d'entre elles arrivent à les différencier. Il faut dire que ce n'est pas facile. Je pense que seules moi et Ginny en sommes capables.
-Ne t'occupes pas de ce qu'il dit. Mon frère est un crétin.
Murmure Fred tandis que sa main se perdait dans mes cheveux. Georges lui jette un regard faussement vexé. 
-Reste à savoir duquel je parle.
Ajoute-t-il avec son sourire typiquement Weasley. Je laisse échapper un rire. Mais je sais à leur réaction que ce rire ne les a pas convaincus que j'allais mieux. Ils alternent entre coups d’œil inquiets dans ma direction et échange de regards entre eux, toujours aussi inquiets. Ils décident finalement de s’accroupir face à moi. Fred pose sa main sur mon genoux et Georges sur mon épaule. Ils me regardent très sérieusement, ça en fait presque peur. Habituellement, leurs yeux brillent d’une lueur rieuse et enfantine. Aussi, cet air sombre ne leur sied guère. 
-Hermione Jean Granger, commence Georges, si notre frère est incapable de remarquer à quel point tu es brillante, intelligente et drôle...
Fred termine sa phrase, comme à l’accoutumée.
-Alors c'est que Ron Weasley est un abruti. N'importe qui peut aisément remarquer que même à elles deux réunies, ces filles ne t'arrivent pas à la cheville.
Il me regarde, légèrement gêné de ce qu'il vient de dire. Je le remarque à la teinte rosée de ses oreilles. Je ne peux m'empêcher de sourire. Ils sont vraiment doués pour me réconforter. Georges lance une blague pour détendre l’atmosphère et nous éclatons tous trois de rire. La discussion allait reprendre quand un claquement nous saisis. Chacun de nous a tourné la tête vers Ron qui vient de se prendre une gifle. Les deux filles le regardent comme s’il avait s'agit d’un veracrasse. Puis elles s'éloignent et le rouquin reste planté là deux minutes durant, la bouche ouverte et les joues rouges. Je mentirai en disant que je ne jubile pas. C’était amplement mérité ! Même en tant qu’ami, Ron aurait pu avoir un peu plus de tact et de respect envers moi. Une fois avoir compris ce qu'il vient de se passer, il se tourne vers nous et marche dans notre direction. Fred me lance un regard, dans le but de voir comment j’allais réagir. Je ne sais pas comment il fait mais il a la faculté de lire dans mon regard. Georges aussi mais il lui faut une seconde pour analyser. Chez Fred, on dirait presque que c’est instinctif. Il comprend à la colère que j'ai dans les yeux que j’ai pris le dessus sur ma peine et qu’ils doivent me laisser discuter avec lui. C’est de Ron dont on parle, si on ne lui explique pas son erreur, il est incapable de la comprendre par lui-même. Une fois que mon idiot de meilleur ami arrive près de nous, il nous regarde tous les trois en fronçant les sourcils.
-Pourquoi vous êtes là, vous ?
Demande-t-il, encore choqué de ce qui vient de lui arriver. Il a du mal à articuler et ses jambes tremblent. Et quoi ? Il croit peut-être que je vais rester assise là, seule à pleurer sur mon sort en attendant qu'il ait finir de flirter ? Georges allait répondre mais Fred lui a donné un coup de coude signifiant : "Laisse la petite parler". Avec le temps, j’ai fini par réussir à interpréter certains de leurs dialogues secrets que seuls eux-deux peuvent comprendre. Et je n’en suis pas peu fière !
-Parce que contrairement à certains, ils se préoccupent de savoir comment je vais.
-Ah...
Je doute qu'il ait compris le message.
-Bah allez-vous en maintenant, je passais une bonne soirée avec Mione.
Mione ? Mais c'est les jumeaux qui m'appellent comme ça ! Et uniquement les jumeaux, c’est déjà assez difficile de tolérer le fait qu’ils m’appellent ainsi tous les deux… De plus, il a une curieuse définition de « passer une bonne soirée avec moi ». Je me lève et regarde Ronald comme si j'allais le stupéfixer sur le champ. 
-Ils n'ont pas à partir. Car si j'ai passé une bonne soirée, ce n'est pas grâce à toi.
-Quoi ?!  Donc je la laisse cinq minutes pour discuter avec des amies et Mione me-
Je ne le laisse pas terminer.
-Ne m'appelle pas Mione !
-Ils t'appellent bien comme ça eux !
-Oui mais eux ne me considère pas comme une moins que rien !
J'élève la voix et je sais que Fred et Georges ont compris qu'ils devraient probablement réagir. 
-Je ne te considère pas comme une moins que rien…
S’étonne-t-il. Il a l’air complètement perdu. 
-Non juste pour une « rien, personne d'important ! » Je ne suis qu'une bouée de secours quand tu n'as aucune fille à draguer !
Ma voix tremble de rage et de peine entremêlées.
-Et tu crois que tu es quoi pour eux ou pour Harry ?
Je lui colle une gifle. Ma main est partie toute seule. Il a dépassé les limites. Il sait parfaitement, étant mon meilleur ami, que ma hantise est l’abandon. Que ma plus grande peur n’est plus celle de l’échec depuis longtemps. J’ai peur de ne pas réellement compter pour ceux qui comptent pour moi.
-Si je représentais pour eux, ce que je représente pour toi, ça fait longtemps qu'ils seraient partis.
Je ne sais plus vraiment qui j’essaie de convaincre.
-Depuis quand tu les défends ?
Depuis quand es-tu si stupide ? Mes poings se serrent et je sais que Fred a fait signe à Georges qu'il était temps de réagir. Le premier a alors pris mes épaules et m’a fait reculer. Le deuxième s'est avancé et a dit à Ron avec un air menaçant qu'à partir de maintenant, s’il me faisait encore du mal, il aurait affaire à eux. Ensuite il lui a dit de se trouver une idiote avec qui flirter. Et Ron est parti, non sans leur lancer un regard haineux et dégouté. Moi je suis touchée. Ils ont pris ma défense face à leur propre petit frère. Sachant à quel point la famille Weasley est soudée, ce n’est pas rien.
- Il te défend bien, le Frederic Weasley, hein ? Il en fait presque peur, tu ne trouves pas ?
Me murmure celui qui me tient toujours par les épaules. Je ris.
-Fred, je sais que c'est toi.
Lui dis-je en me retournant vers lui.
-Comment tu peux en être sûre ?
Il arque un sourcil.
-Je n’en sais rien en fait, je suis incapable de dire comment je fais pour vous différencier. Mais je sais que Fred, c'est toi.
Je lui fais un léger sourire auquel il répond en pouffant de rire. Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? Georges revient vers nous. Je les remercie tous les deux pour ce qu'ils ont fait.
-Tu es trop gentille Hermione ! Viens blaguer avec nous un jour, on t'apprendra quelques trucs.
Dit Georges en ponctuant sa phrase d’un clin d’œil. Il y a un moment de blanc avant que Fred ne reprenne la parole.
-Nan, le vrai problème, c'est que tu restes tellement plongée dans tes livres pour évacuer ton imagination que tu ne montres pas assez ta personnalité. Et les gens te pensent alors faible, ennuyeuse, ils pensent que tu n'es qu'un rat de bibliothèque, Hermione Granger, la chouchou des profs… Mais il y en a certains qui arrivent à voir qui tu es au-delà de ça...
Il me regarde. Dans ses yeux brille une lueur indéterminable. Comment fait-il pour lire en moi comme ça ? Je suis sans voix.
-Tu devrais te faire plus confiance Mione !
Il me fait un clin d'œil, lui aussi, puis s'en va avec son jumeau. Soudain Georges s'arrête et se retourne, avec un large sourire. 
-Au fait, ma proposition est très sérieuse. Si tu veux venir faire quelques farces avec nous, n'hésite pas !
Je souris et roule des yeux. Je fais mine de trouver ça absurde mais qu'est-ce que j'en ai    envie ! J'en ai marre d'être celle que tout le monde considère comme la petite fille coincée qui ne sait pas s’amuser et qui, en dehors de ses livres et de ses cours, n’a aucune personnalité ! J'ai envie de m'amuser, d'évoluer et d'être avec de vrais amis ! Ils reprennent leur route et je remarque que Georges donne un coup de coude à Fred. Ils ne sont pas croyables !

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Voilà donc le premier chapitre réécrit mes p'tits Nargols !

J'espère qu'il vous plait ^^
Je me suis beaucoup amusée à l'écrire :)
C'est tout ce que j'ai à déclarer, bonne lecture!

Nox /*

À la vie-FREMIONETempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang