Chapitre 10

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" Oh merde. "

(C'est Itzamna en image)
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- Ce n'est pas possible, je n'ai pas été sacrifiée, comment pourrait-il être ramené à la vie ?

- Il a ressuscité mais ne possède qu'un pouvoir, étant le Dieu de la Nuit et du Jour, il n'a hérité que d'un seul des deux pouvoirs. Il n'est qu'à moitié lui-même étant donné que le sacrifice n'a pas été mené à bout à cause de ton évasion.

- Celui du Jour, comme c'est Inti qui a été sacrifié et qu'il descend du Dieu du Soleil, déduisis-je.

- Hélas, non. Tu vois ça ? me demanda Naïa en pointant du doigt la Lune orangée au-dessus de la mer, donnant à l'eau une couleur de feu... De sang.

- Oui, c'est une éclipse lunaire, j'ai vu ça en sciences physiques, et alors ?

- Ça inverse les pouvoirs. Les éclipses lunaires lors des sacrifices inversent le pouvoir des mages qui ont été sacrifiés. Donc, Itzamna n'a hérité que de la Nuit, ce qui fait de lui un démon, un être de la nuit donc quelqu'un de dangereux qui tue sans hésitation. Le Dieu tant aimé de tous les Azyas est donc devenu un monstre répondant à ses instincts meurtriers.

- Je descends de Tezcatlipoca, Dieu de la Nuit et de la mort et je n'ai tué personne.

- Parce que tu as en toi Apollon, qui régule cette soif de sang. Mais lorsque tu étais ici, dans ce dôme, éloignant Apollon de ton corps, n'avais-tu pas envie de tuer certaines personnes ?

Elle avait raison, à plusieurs reprises je m'étais dit "J'ai envie de le tuer", ou des dérivés de cette phrase. J'avais dit vouloir tuer Koya, la tribu Azya et le chef, que j'avais failli réellement tuer et que j'aurai tué si Kachi n'avait pas été là. 

J'avais eu ces pulsions meurtrières sans m'en rendre compte. J'étais devenue violente, mes pensées elles-même étaient sujettes à la noirceur de la magie de Tezcatlipoca. Je ne répondais que par un instinct animal, même bestial. Naïa avait donc raison. 

Si seule la nuit dominait une personne, alors elle sombrerait dans les ténèbres, engendrant autour d'elle que de la violence.

De plus, c'était le même pouvoir que possédait mon père, mais dans la religion grecque. Voilà pourquoi il était si sanglant et sans coeur. Lui aussi répondait à ses instincts meurtriers guidés par le Dieu à qui il était relié.

Une explosion retentit au loin et des cris apeurés s'élevaient de toute part. Je voyais des flammes apparaître au-dessus des arbres. Le chaos était déjà en train de s'abattre sur l'île.

- Tu veux vraiment partir en les laissant mourir ? C'est à cause de toi, en quelque sorte, que tout ceci se déroule, car tu n'as pas été sacrifiée, donc Itzamna a ressuscité que sous son mauvais jour. Et lorsque Itzamna en aura terminé ici, il s'attaquera au reste du monde et ça pourrait faire énormément de dégâts.

Ma faute ? Ceci était de ma faute ? 

J'avais deux voix dans ma tête, une qui me disait de fuir, de partir, que je ne devais rien à cette tribu qui avait voulu me sacrifier, qui avait tué mes proches, mais une autre me disait que je devais aller les aider, que si j'avais une aussi puissante magie, c'était pour aider les gens.

J'étais partagée entre les deux décisions et je ne savais pas quoi faire. C'est lorsque la deuxième voix me dit : "Si tu les abandonnes, tu seras comme ton père" que je me décidai à aller les aider. 

Ces quelques mots m'avaient fait décider. Je n'allais pas les laisser mourir. Je n'allais pas être comme mon père.

- Très bien, allons sauver le monde, soufflais-je.

Prisonnière T2 [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant