Switch

32

Mark sourit doucement, d'un sourire triste et joyeux à la fois, ce genre de doux sourire un peu mélancolique. Les mains dans les poches, le brun marchait dans les couloirs du lycée, le regard perdu dans le vide et le cœur comprimé. Mark ne se mentirait pas à lui-même, il savait que jamais Minseok ne l'aimerait comme il l'aimait, et jamais ils n'auraient la chance de sortir ensemble.

Le brun le savait pertinemment, et comme toute déclaration d'amour qui se révélait être à sens unique, il se sentait un peu mal et un peu tristounet. Pourtant d'un autre côté, Mark avait l'impression qu'on lui avait ôté un poids des épaules, que son cœur était plus léger, même s'il était un peu meurtri. Il avait la conscience plus tranquille maintenant que les choses avaient été mises au clair.

Le brun poussa un soupir avant de relever le regard devant lui, souriant aux élèves de seconde qui passaient et qu'il connaissait, avant de lever la main pour les saluer également. Puis, rapidement, il pressa le pas pour finir de traverser le couloir, avant de toquer à la porte de l'infirmerie et de rentrer sans se retourner.

– Bonjour, lança-t-il en refermant la porte, avant de se retourner, vous n'auriez pas un remède pour les cœurs brisés s'il-vous-plaît ?

Mark lâcha un petit rire en relevant le regard, avant de se figer soudainement, ses yeux s'écarquillant face au regard surpris que lui lança Taeyong, penché sur la table face à lui. Le crayon coincé entre les doigts, le brun n'eut aucun mal à deviner que le décoloré était venu signer sa présence dans les lieux pour venir emprunter un lit, faisant croître sa surprise un peu plus encore. Pourtant, il n'eut à peine le temps de faire part de son étonnement à son aîné que ce dernier vola vers lui tel un courant d'air, ses grands bras fins se refermant sur son corps frêle.

Plus surpris encore, Mark écarquilla les yeux tandis qu'il réalisait que Taeyong l'étreignait contre lui, avant de finalement poser ses mains dans le dos de ce dernier, sentant son cœur se tordre dans sa poitrine douloureusement. Et, comme si c'était le signal pour craquer, le brun sentit les larmes lui monter aux yeux, avant qu'il n'éclate en pleurs dans ses bras. Alors les mains du décoloré s'activèrent dans son dos, le caressant doucement tandis que sa chaleur réconfortante et rassurante l'enveloppait dans le plus agréable des cocons. Et même sa voix, pourtant grave et cassée, sonna à son oreille comme la plus apaisante des berceuses pour son cœur blessé.

– Je suis là Minhyung, ça va aller, souffla Taeyong à son oreille doucement.

***