Le bruit du silence

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Quand les acouphènes masquent le son d'un piano...

Et puis soudain le sol s'effondre, et je perds pied:
Les calmes prophétiques ont assez duré.
Une année passée dans un silence complet:
Seule la vie à mon oreille murmurait,
Mais brutalement de sa torpeur ressurgit
Ce démon qui ne sait qu'empoisonner ma vie.

Cet insignifiant stress qui se rapelle en moi
Tel une ombre collée bien trop près de mes pas
Vient me ronger jour après jour, nuit après nuit,
Et ce jusqu'à ce que je ne sois plus en vie.

Il suffit d'une pause pour qu'il manifeste
Sa présence, et il nous fait tomber sans un geste;
Un faible effort chez nous lui suffit pour détruire
Chacune de nos pensées, nous anéantir.
Oh pour ne plus l'entendre nous essaierons tout;
Même la musique à fond est au rendez-vous,
Mais il reste là, caressant notre panique,
Il nous fait rêver des mélodies amnésiques
Qui s'accordaient parfaitement, sans même un bruit,
Que l'on entend plus maintenant rythmer nos nuits.

Et tout à coup on craque, on lâche tout,
Et les larmes viennent consoler nos joues;
"Vais-je devenir sourde à m'échapper trop fort?
Vais-je devenir folle s'il devient mon sort?"
Des questions sans réponses il en passera,
Mais jamais la solution ne se montrera.

Alors on laisse choir notre esprit sous les sons
De ces notes qui nous bercent à l'unisson;
On profite des calmes qu'il veut nous laisser
Car on sait qu'il reviendra sous peu nous blesser,
Il n'y aura en nous que phrases d'impuissance:
Oh combien me manque le bruit du silence...

Phrases d'un jour...Where stories live. Discover now