Keiji B&B

Chapitre 1

Je me réveille. Il est 6h 30. J'ai mal à la tête.

Je me lève. Première chose que je vois, un œil au beurre noir. Génial.

Quel vie de merde.

Il faut que j'aille en cours. Que je revois les gens que je déteste. Les gens qui me frappent. J'ai hâte.

Je ne veux pas y aller. Pas encore une fois. Pourquoi... Pourquoi moi? Pourquoi toujours moi.

C'est toujours la même chose. Depuis des années.

Toujours les forts qui surpassent et maltraitent les plus faibles.

Pourquoi suis je faible. J'aimerais être fort. Savoir me défendre. Ou au moins en avoir la force. Je n'ai plus la force de rien. Je n'ai plus la force de vivre.

Chaque jour ne mène à rien. C'est une perte de temps.

Je saisis un pantalon et un tee shirt au hasard et les enfile. Je prend mon sac, met mes baskets boueuses et prend le chemin du lycée.

Rien que de voir le grand portail, j'ai envie de faire demi tour et de m'enfermer chez moi pour toujours. Mais j'ai pas le choix.

J'entre, je baisse les yeux, j'essaye de passer entre les gens pour arriver à ma salle le plus vite possible. Bien sûr, ça serait trop beau pour que cette technique fonctionne. C'est là que je le vois, je le reconnais à sa tenue, même pas besoin de voir son visage. Je fais demi tour, pour prendre un autre chemin. Heureusement, il ne m'a pas vu.

J'entre enfin dans ma classe, pour assister à ce cours inutile. Je mets mon sac sur la table, et je pose ma tête dessus. Peut être qu'en dormant ça passera plus vite?

La journée s'enchaîne, rien de neuf, enfin une journée tranquille. Vient le cours de sport, le pire cours qui peut exister. Dans les vestiaires, avec les autres garçons, les critiques fusent, les insultes. Je n'y prête pas attention. Et le voilà qui arrive, il s'approche de moi, et me regarde dans les yeux. Pourquoi? pourquoi je ressens ça à chaque fois que je le vois, à chaque fois que je le regarde. Comme habituellement, les coups fusent. Je n'ouvre même plus les yeux, je suis habitué. Quand c'est enfin fini, je me relève, je prend mes affaires, je m'en vais. Je rentre chez moi. Mon cœur bat à tout rompre, mon visage saigne, mon corps est couvert de bleu. Mais il m'a regardé dans les yeux, et ça, j'arrive pas à l'oublier.