Angus - (BxB)

Chapitre 12 ~ Droit dans le mur

Je ne regrette pas de lui avoir dit. Je regrette seulement, peut-être de ne pas lui avoir dit entièrement la vérité.

Jo' avait raison, le moment venu, je me sentirais à moitié soulagé. Comme actuellement.

Je n'ose même pas croiser son regard. Je présume que j'ai trop peur pour ça.

Angus, le plus vaillant de tous les bonhommes.

« - Tu...Tu es amoureux ? »

Oui. Je le suis. Très honnêtement, je le suis depuis des années maintenant.

Je suis amoureux de toi.

« - Mais c'est vachement cool mec ! »

Oh pitié.

Je pensais que Parker me connaissait suffisamment pour savoir que derrière ça, il y avait une vérité dissimulée. Je pensais qu'il comprendrait.

« - Alors ? Qui est l'heureuse élue ? »

Heureuse élue ? C'est une blague ?

Va-t-il jouer l'autruche longtemps ? Va-t-il m'ignorer encore longtemps ?

Je le sens alors s'asseoir sur le bord de mon lit. Enfin s'asseoir...Se jeter allégrement.

Du Parker tout craché.

« - Hé Angus ! Dis-moi ! C'est une fille du lycée ?

- Plus ou moins...

- Comme ça « plus ou moins » ? C'est plus ou c'est moins ? Vu que tu ne sors pas beaucoup à part pour squatter le bar de ma sœur, ça ne peut quand même pas être une fille de l'extérieur. »

Non, ça clairement pas. C'est vrai que je ne sors pratiquement pas.

« - C'est pas une fille. »

Merde.

Ça m'a échappé.

À cet instant, je croise son regard, perplexe. On dirait qu'il cherche à enregistrer l'information.

C'est vrai, parfois j'oublie que Parker n'est pas que blond de couleur de cheveux.

« - C'est pas une fille... »

Non. Clairement pas.

« - Attends...

- Bravo petit génie, tu viens de découvrir que je suis gay. Félicitations. »

Je sais que mon ton est agressif, mais j'en ai marre. Il m'énerve. Autant des fois je l'adore, autant là, il le fait exprès pour me sortir de mes gonds.

« - Et ne me regrette pas comme ça.

- Comment ?

- Comme tu le fais. Ce n'est pas une maladie. Je ne souffre de rien, ok ? J'aime c'est tout. Comme toi t'aimes Mona. D'ailleurs, tu devrais aller la retrouver. Je ne me sens pas très bien. »

J'aurai dû m'en douter.

Il ne comprendrait pas.

Honnêtement, j'avais un semblant d'espoir. Je pensais que lui au moins, il serait différent. Différent de tous ces autres. Différent de ceux qui vous regardent malgré eux, comme si vous étiez porteur d'une étrange maladie ou d'un handicap physique quelconque.

Je ne suis ni l'un, ni l'autre.

Pourquoi ? Pourquoi faut-il que ce soit comme ça pour nous ? Pourquoi les gens ne pourraient pas se réjouir pour nous ?

« - Angus.

- Sors. Vraiment. S'il te plait.

- D'accord. »

Ce n'est qu'au moment où je l'entends refermer la porte de ma chambre derrière lui que j'ai l'impression que l'on me poignarde le cœur.

J'ai mal.

Putain, oui, j'ai mal.

J'ai si mal.

Pourquoi est-ce que ça fait si mal ? Pourquoi ?

Je déteste l'amour.