Mon prof, mon amour. [TERMINÉE]

Bombe

Simon démarre la voiture et m'explique.

Les lumières s'éteignent.  Les applaudissements surgissent et pourtant, je m'en vais presqu'en courant.  Chloé s'est levée également et elle est sans voix. Marco,  quant à lui,  se frotte la joue.  La porte de la salle rouge reste ouverte,  l'autre pour descendre de l'étage se claque violemment. Marco essaye de me rejoindre mais Simon intervient. Il a compris. Il s'est levé et à fermé la porte, l'empêchant de me suivre. 

- Comment tu as su que ce n'était pas voulu ? 

- Depuis quand, Juliette gifle Roméo et s'enfuit ?  Je sais que je vous avais demandé une version contemporaine mais pas à ce point là. Et puis il n'avait qu'à voir ta réaction.  Et celle de Chloé...

- Tu ne m'as pas dit,  comment a-t-elle réagit ? 

- Elle était nerveuse lors du second acte que vous avez présenté.  Cela ne se passait pas comme prévu.  Même toi, tu semblais anxieuse.  Je pensais que c'était parce que l'étape du bisous serait nécessaire.  Et que tu ne voulais pas que je vois cela.  Mais j'ai compris quand il s'est approché de ton visage..  Tu as eu un mouvement de recul. Et Chloé s'est raidie.  La tristesse s'est installée sur son visage. 

- Oh non...  Je savais que je n'aurais pas dû accepter sa proposition... Je l'ai blessée. 

- Ce n'est pas toi qui l'a blessée.  C'est la vérité. 

- Quelle vérité ? 

- Nous sommes arrivés chez toi.

Il gare la voiture. 

- Tu ne descends pas ?  Me demande Simon.

- Pas tant que tu ne me diras pas de quelle vérité il s'agit. 

- Tu ne vois vraiment pas de quoi je veux parler ? 

Je ne réponds rien et le fixe du regard,  sans vaciller d'un cil. Il soupire, lève les yeux au ciel.  Prend une respiration et sort d'une traite :

- C'est dur de voir que le garçon que tu aimes en préfères une autre.  Surtout quand cette dernière est ta meilleure amie... 

Je rigole. 

- Mais non,  Marco n'est pas amoureux !  Il s'est juste fait entraîner par son personnage. 

- Juliette...  Il l'est depuis le début.  Pourquoi crois-tu que j'ai du mal avec lui depuis un petit temps ?  Je sais que je suis censé être impartial,  mais vous voir à deux me rend parfois...  Comment dire...

- Jaloux ?  Dis-je en faisant les yeux de l'innocence.

- Même si je n'aime pas ce mot, car il désigne un terme à consonance excessive, je crains que oui.  Je me suis montré jaloux. 

- Marco est un ami. 

- Oui, de ton côté. Cependant, ses sentiments à ton égard sont loin d'être aussi définitifs. Bon allez,  assez discuté de tout cela, ta grand-mère t'attend. Je la vois à travers la vitre.

Je me retourne vers la fenêtre mais à ce moment là,  les rideaux se referment.

- Tu ne restes pas un peu ?  Je lui demande en clignant des yeux.

- Non, J'ai des distributions de rôle à organiser assez rapidement. 

- Et les choses non catholiques..?   Dis-je en lui prenant la main.

- Je les remets à plus tard... Dis  bonjour à ta grand-mère de ma part. 

- Comme tu voudras...