Chapitre 4

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Nous sommes mercredi et la matinée se déroule comme toujours. Heureusement que le centre de loisirs existe car sinon je ne sais pas comment j'aurai fait avec Enzo. Et puis lui, de toute manière il aime beaucoup y aller. Cela lui permet de rester jouer un peu plus longtemps avec ses amis.

J'avoue qu'une bonne nuit de sommeil m'a fait du bien. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu une nuit aussi longue. Lorsque mon réveil a sonné, ça m'a quand même un peu déçu mais bon, je n'étais pas non plus fatiguée au point de ne pas pouvoir me lever.

Nous venons de finir de prendre notre petit déjeuner et je suis en train de ranger les dernières petites choses pendant qu'Enzo met ses chaussures.

Une fois que j'ai fini ce que j'avais à faire je mets à mon tour mes chaussures et mon gilet. Je prends ensuite mon sac et aide Enzo à mettre le sien. Je fais mon petit rituel et nous partons.

Nous arrivons un peu en retard aujourd'hui à cause de la circulation qui ne nous laissait pas traverser. Je l'ai expliqué à sa maîtresse et elle a accepté pour cette fois-ci. Je n'ai rien dit mais, franchement, elle n'avait pas à se plaindre car depuis que nous sommes là, nous avons jamais été en retard mis à part aujourd'hui. Ce qui n'est pas le cas de tout le monde.

Enfin bref, je pars en direction du travail. Aujourd'hui j'ai trois clients, si je puis dire. Ça devrait aller, ils sont gentils et ne me prennent pas la tête.

...

Ma journée de travail est fini. En tout cas, ça se voit que l'hiver commence à arriver et que les températures changent. Un de mes clients, le dernier était bien malade. Il était tellement faible que je lui ai fait à manger. Je ne pouvais pas le laisser comme ça.

Ça me fait penser que je vais devoir acheter des vêtements pour Enzo. Il a grandi depuis la dernière fois. Et puis comme on changeait d'endroit pas mal de fois, on gardait le peu de choses dont nous avions vraiment besoin. On ne peut pas s'encombrer de vêtements.

Quand à moi, je ferais avec ce que j'ai et puis j'ai assez difficilement froid. Enfin bref, je me mets en route car comme tous les jours, et tout étudiant, j'ai des leçons à voir et des devoirs à faire. Franchement, il faut avouer que c'est très chiant mais il faut bien avoir un diplôme dans la vie.

Tout comme ces derniers jours, je passe par la forêt. C'est vrai que ces derniers temps elle m'attire un peu plus que d'habitude même si elle m'a toujours attirée. Je le fais même si je sais pertinemment que je ne devrais pas le faire.

Surtout qu'il y a, d'après ce que j'ai vu, un nouveau loup en ville. C'est sans doute un loup solitaire mais s'il est venu ici, peut-être que d'autres viendront après. Et cela n'est pas du tout envisageable.

Je passe donc par la forêt et décide de rentrer directement chez moi cette fois-ci. Je mets ma musique et fil droit. Sauf que bien évidement rien ne se passe jamais comme prévu. Il a fallut que le loup, enfin, ce loup, passe pas loin de moi. Et d'un fait que je ne peux pas expliquer, je me suis senti obliger de le suivre contrairement à la dernière fois.

De plus, je n'ai pas peur, ni même de crise de panique. Alors que d'habitude j'en aurai eu une sans même l'avoir vu apparaître. Mais bon tant mieux pour moi. Peut-être que mon traumatisme commence à disparaître.

Mes pieds le suivent dans un silence légé. Comme on me l'a appris. Il y a des réflexes qui reviennent sans même réfléchir. Je me demande d'où il vient pour marcher aussi longtemps. J'espère qu'il n'habite pas la ville à côté car le temps que je rentre il fera nuit.

Je pense à prendre ma forme lupine pour aller plus vite et être en meilleure posture s'il me remarque mais, comme à mon habitude je n'ose pas. Je ne sais même pas si un jour j'y arriverai.

Sans même m'en rendre compte, je me suis stoppée à cette pensée, le regard vide dirigé vers le sol. Je reprends mes esprits après quelques temps et me dis qu'il a sans doute continué sa route mais non. C'est comme s'il m'avait attendu. Mais je sais très bien qu'il ne peut pas me voir. Il reprend sa route et je le suis.

Après ce qu'il me semble une heure de marche, on aperçoit un petit chalet plongé au milieu de la forêt. Il faut vraiment se perdre ou savoir qu'il est là pour tomber dessus.

Comme je le pensais, il reprend sa forme humaine. Il est grand et bien musclé de ce que je peux voir. Il a les cheveux très court et brun. Je me retourne puisqu'il est nu. J'entends qu'il s'habille et qu'il ouvre la porte.

- Tu sais, je sais que tu es là et que tu m'as suivie. Je tiens juste à te dire de ne pas t'approcher de moi ou de m'embêter. Tu fais ta vie et je fais la mienne. Tout ce passera bien. A moins que tu ne le veuilles pas.

Je n'en reviens pas. Je n'ai même pas pu réagir. Sans même me laisser le temps de répondre il entre dans la maison. Qui je pense est sa maison.

Bon bah au moins il a été clair. Mais cela me rassure, c'est bien juste un loup solitaire et non une des personnes à ma recherche. Je me demande tout de même comment il a fait pour savoir que j'étais là. A moins que j'ai mal masqué mon odeur. Après des années sans pratique c'est bien possible.

C'est pas pour, mais j'ai quand même plus d'une heure de retour et cela en marchant. Sans plus attendre, je me mets en route et marche d'une manière soutenue. Je dois vite rentrer et j'ai envie de m'éloigner au plus vite.

DisparaîtreWhere stories live. Discover now