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Mes pas sur le sol étaient légers comme l'air. J'allais l'avoir, ce fichu écureuil ! Je le voulais. Mon ventre me le faisait bien comprendre.

L'herbe humide de rosée me chatouillait le museau. Le vent, face à moi, ne mettait pas ma proie au courant de mon existence, mais je sentais son fumet alléchant. J'avais toute les chances de l'attraper.

Je le vis, là, en train de manger des noisettes tombées d'un arbre, au creux de ses racines. Je me plaquai un peu plus contre terre, lentement.

Plus que trois pas. Au contact de ma patte contre le sol, l'écureuil leva la tête et renifla. Je retins mon autre patte en l'air en grimaçant.

J'espérais tellement avoir une bonne proie à manger pour mes six lunes que ma concentration en était développée.
Je le voulais. Je l'aurais.

La petite bestiole reprit son travail après avoir minutieusement vérifié aux alentours qu'aucun prédateur ne la cherchait. J'étais en confiance, mais pas trop. Qu'est-ce que les petits animaux pouvaient être des cervelles de souris.

Et ça tournait à mon avantage.

La queue battant l'air, sans émettre aucun sons, je sautais le plus silencieusement possible vers ma proie.

Elle le remarqua et détala vers le tronc, mais - trop tard - je lui atterissais dessus et l'achevais d'un simple coup de croc.

L'écureuil n'avait même pas eu le temps de couiner pour la dernière fois.

Je pris le gros cadavre dans ma gueule et regardais derrière avec dégoût les morceaux restants de noix qui jonchaient le sol.
Je les chassais d'un revers de la patte, ils pouvaient très probablement pousser d'autres bestioles à se terrer, à l'abri d'un quelconque prédateur - en l'occurrence moi.

Je pris joyeusement la direction de mon terrier. Un terrier abandonné par des lapins il y a un bout de temps, avec lequel ma mère avait fait son refuge.

Pour me le céder à sa mort.

Je ronronnais de plaisir. La petite proie dans ma gueule me faisait parvenir une odeur alléchante, et j'eus du mal à ne pas la manger tout de suite, malgré ses poils.

Après avoir traversé un buisson en rampant, j'accédais à l'entrée cachée du terrier.

Ma queue faisait des va-et-vient joyeux.
Je rentrais tranquillement dans le trou et déposais le cadavre poilu d'un côté.

Je m'étirais en arrondissant le dos et en tendant les pattes sur mon lit moelleux fait de feuilles.

Lâchant un bâillement, je ramenais vers moi d'un coup de patte le bébé écureuil.

- Miam ! Ronronnais-je de plaisir.

Je commençais à mâcher la proie à l'aide de grand coups de dents.

Je n'étais pas censée y être [ Fanfic LGDC ARRÊTÉE ]Where stories live. Discover now