Les Agents

64 11 0
                                    

Ce n'était pas les adultes. Ce n'était pas Val, ni Maude, ni Léon, et encore moins Quentin.

Ce n'était pas des Raffleurs.

C'était bien pire.

Des envoyés du Centre de Recherche.

Impossible de s'y tromper : ils portent, cousu sur leurs uniformes, le logo du Centre de Recherche; une seringue croisé d'une échelle d'ADN.

Je ne pouvais espérer passer inaperçue, plantée en plein milieu de l'usine. Je savais que je ne pouvais pas non plus compter sur Jojey, Sandrine ou même Fiona, car elles étaient cachés quelques part et préférerait sûrement sauver leurs peaux que d'essayer de sauver la mienne.

- Ne bouge plus ! A hurlé un des agents.

Je ne comptais déjà pas bouger.

- À genoux !

Je me suis exécutée, sans me rendre compte que des larmes coulaient sur mes joues.

- Mains en l'air !

Elles l'étaient déjà.

Les agents se sont séparés pour chercher d'éventuels rebelles, tandis que trois s'approchaient de moi, armes en joues.

- Il n'y a personne, soufflais-je. Je suis seule.

- C'est ce que nous avaient dit tes petits copains, dit un des agents. Mais on les a tous trouvés, les uns après les autres.

Ils bluffent. Quentin, avec son pouvoir sur les os, les auraient tués. Val, avec son regard meurtrier, auraient fait fondre leurs cervelles. Léon les auraient gelés. Maude aurait répandu des radiations.

- Je n'avais pas de petits copains, murmurais-je. Je suis seule depuis trois ans.

- Tu dois d'ailleurs être vachement forte, pour avoir tenue aussi longtemps, ricane l'agent.

Deux agents passent derrière mon dos, et, plus venimeuse que la bave de Laurie, je crache :

- En effet. Vous n'allez pas tarder à comprendre pourquoi je suis encore en vie.

L'agent, contre toute attente, rit :

- Je vois la moindre chose qui bouge, je ressens la moindre chose, je t'éclate la tête.

Les deux agents approchent dangereusement leurs mains de mes poignets, et pour la première fois, je regrette d'avoir des mitaines. Je souris et dit :

- Vous avez de la chance...

Je regarde ostensiblement mes mains, et l'agent fait un vague signe vers elle :

- Enlevez-lui ces gants !

C'est plus simple que je ne l'aurais pensée. L'un des agents avance sa main, et du bouts des doigts, retire ma mitaine. Il ne m'a pas touchée la peau, mais ce n'est qu'une question de temps. J'entends des bruits de lutte, et un cri retenti.

Il est horrible, et l'agent lâche son arme pour poser ses mains sur ses oreilles. J'hurle également, car j'ai l'impression que l'on me perce les tympans. Je gigote au sol, pleurant de douleur. J'ai des crampes de partout, paralysant mon corps. À travers une mers de cris de douleurs, j'entends un coup de feu, un seul. Et le cri cesse instantanément.

Elia Strickland 1.RecherchéeWhere stories live. Discover now