INTRODUCTION

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Depuis l'âge de mes 14 ans, je m'intéresse aux rêves. Cette première phrase n'est peut-être pas celle à laquelle vous vous attendiez avant d'avoir ouvert ce livre. Mais sachez le – j'aurais très bien pu dire retenez le bien – pour une première phase elle en dit beaucoup sur moi. Vous ne savez pas quel est mon nom ni même quel âge j'ai – pour en conclure vous ne savez rien sur moi – mais vous savez néanmoins que depuis l'âge de mes 14 ans je m'intéresse aux rêves. N'allez surtout pas croire que je m'intéresse aux rêves comme une quelconque ado de 15 ans s'intéresserait aux émissions de télé-réalité – ce n'est d'ailleurs pas le sujet – ce que je veux dire c'est que je m'intéresse aux rêves comme un roi s'intéresse à sa progéniture. Les rêves n'avaient aucun secret pour moi – c'est du moins ce que je pensais encore la veille. Comme vous pouvez le constater, s'intéresser aux rêves autant qu'un roi s'intéresse à sa progéniture, ça craint. Je suis – et je vous le dit sans vous surprendre – l'une des fille faisant partie des moins populaires de ce lycée. Vous voyez cette fille qui mange seule au bout d'une table, n'adresse la parole à personne, qui se trouve à l'écart dans la cour, un bouquin à la main ? Pas besoin de vous en dire plus je pense que vous voyez étrangement bien quel genre de personne je suis... Bref ! Pour tout vous dire ma vie était parfaite – elle en avait tout l'air comme avant n'importe quel événement qui change votre vie à tout jamais – j'étais l'opposé de celle que je suis aujourd'hui. Laissez moi vous dire une chose – attendez vous au pire – tout ce que je vous ai dit depuis la première phrase est faux ! Du genre totalement faux ou presque... Je ne connais rien aux rêves – ni même aux cauchemar - je ne suis pas la fille toujours seule dans son coin ?A vous d'en déduire. La seule chose qui est vrai – de mon point de vue – c'est que ma vie a réellement basculée. Je vais en venir aux faits car je ne voudrais pas que vous vous désintéressiez aussi vite de moi. Ne suis-je pas quelqu'un d'égoïste en disant cela ?


Au plus profond de moi – n'est-ce pas cliché comme phrase – j'ai toujours eu cette sensation désagréable de solitude. Ce n'était pourtant pas le cas, j'étais entourée de ma famille, mes amis, ma vie était - en un mot – parfaite. J'ai toujours été très sociable – il faut dire qu'avec les activités extra-scolaires, ça aide énormément. J'avais la vie rêvée pour une gamine de 8 ans.Mais a l'âge de dix ans, j'ai commencé à faire d'affreux cauchemars, le même à chaque fois que je fermais les yeux. Il repassait en boucle. Dans ce cauchemar, il y avait cette maladie qu'on appelle le cancer. Pour moi, la définition du mot cancer était la suivante : « Être abominable et égoïste qui se nourrit de la souffrance des uns et de la pitié des autres. Il devrait probablement avoir honte de se promener parmi nous et de détruire nos familles, mais à la place, aussi égoïste qu'il puisse être, il se moque et épuise les personnes jusqu'à les détruire ». C'était une définition telle qu'elle était vue par un enfant de dix ans en plus construite - j'imagine. Cancer s'amusait à terroriser des enfants, des adultes, des personnes âgées, et le pire de tout ça - et oui il y a tout de même quelque chose de pire que la maladie en elle-même - c'est que ça lui plaisait. Il aimait faire crier de douleur, de peur, de souffrance,et encore... les mots me manquent pour décrire toute cette passion acharnée pour le mal. Cancer était mauvais. Vous le saviez déjà ?Et bien moi non. Parce que quand tu as dix ans – bien que tu ne sois pas si innocente qu'on le dise - tu crois que toutes les personnes meurent lorsque elles ont une centaine d'années - c'est ce que je croyais moi. Un jour, ce cauchemar est devenue réel. La vie de rêve – tellement clichée – que je vivais à finit par s'épuiser, à bout de souffle entre la vie et la mort. Ma mère est tombée malade, c'était Cancer qui l'avait décider et personne ne pouvait le contredire.


Lorsqu'elle a finit par mourir, après avoir longuement lutté – les gens aiment bien dire cela – j'étais perdue et j'ai essayé de trouver du réconfort auprès d'une personne. Elle était si chère à mes yeux – je ne parle plus de ma mère – que j'ai commencé à lui raconter des histoires. Des histoires sur tout et rien, rien d'extraordinaire, j'inventais parfois, comme lorsqu'on ajoute de la couleur à notre tableau pour l'embellir– n'est-ce pas ça le principe même d'une histoire ? Mais elle a finit par exploser et hurler au monde entier ce que je ressentais et pensais tout bas.Des choses aussi mauvaises que ce que cancer pouvait faire. Elle disait que je lui racontais tellement de conneries qu'elle en devenait folle et qu'elle n'arrivait plus à retenir sa colère.Évidement comme n'importe qu'elle personne vide de sens et ne voulant admettre que ce que l'on dit sur soi est vrai, j'ai dit qu'elle mentait! Il est possible – que je vous ai à nouveau menti– que je lui ai dit tellement de choses peu ordinaires qu'elle ait pu en devenir folle mais de là à dire qu'elle ne contrôlait plus sa colère par ma faute... Je ne pense tout de même pas. Les nouvelles se répandant aussi vite et étant aussi ravageuse que la peste, j'ai vite été mise à l'écart de ce qu'on appelle la sociabilité. Chaque tentative d'approche avec une personne du monde extérieure échouait. Je ne sais pas si avoir des amis dans sa tête fait parti de la sociabilité mais si c'est le cas, on peut dire –je crois – que je suis sociable !


Voilà,vous savez une partie de ma vie à présent – du moins si vous arrivez à démêler le vrai du faux – et je peux vous certifier une chose ; Je ne suis pas cinglée. Je sais que dire que l'on est pas cinglée donne l'impression que l'on est cinglée car c'est ce que dirait toute personne cinglée mais je ne suis pas CINGLEE. Qui suis-je au juste ?

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⏰ Last updated: Oct 31, 2017 ⏰

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