Chapitre 3

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- Regarde mon chéri ! Nous arrivons enfin à la Maison Pony ! - S'écria Candy en montrant du doigt l'orphelinat, émergeant de derrière la colline au rythme de leur approche.

Arthur se jeta au cou de sa mère trop heureux qu'il était d'être enfin parvenu à destination. On lui avait tant parlé de cet endroit ! Il avait hâte de rencontrer ses petits compagnons. Capucin, debout et agrippé derrière le fauteuil de sa maîtresse, émit un grognement de bonheur en apercevant les toits de Pony à travers les feuillages des grands chênes qui cachaient la maison. Quand la voiture s'arrêta, il se mit à s'agiter en couinant, tournoyant d'excitation.

- Calme-toi Capucin ! - dit Albert en riant - Je vais t'ouvrir la portière ! Un peu de patience!

Les enfants qui jouaient dans la cour encerclèrent l'automobile avec des cris enthousiastes. Les trois occupants sortirent de la voiture, libérant ainsi le raton laveur qui s'empressa de s'échapper pour aller à la rencontre de ses nouveaux amis.

- Qui donc cela peut-il être ? - se demanda Sœur Maria en s'approchant de la fenêtre, alertée par les cris - Mais ! ... Mais c'est Candy ! Melle Pony ! Melle Pony ! Candy est ici !!!

La vieille femme se leva en hâte de son fauteuil, abandonnant l'ouvrage de couture sur lequel elle travaillait.

- Notre petite Candy est de retour ? ! - s'écria-t-elle visiblement émue en se précipitant vers la porte, Sœur Maria sur ses talons.

- Sœur Maria ! Melle Pony !!! - s'exclama Candy en courant vers les deux femmes - Vous m'avez tellement manqué ! - dit-elle en les serrant contre son cœur, retenant avec difficulté des larmes de joie.

- Comme tu es belle Candy ! Tu es si distinguée ! - fit la vieille dame admirative en s'écartant, examinant l'élégante toilette de Candy, un petit ensemble de coton de couleur rose cendrée, dont la jupe s'arrêtait à mi-mollet, dévoilant ainsi la finesse de ses chevilles, parées de ravissantes chaussures aux tons concordants - Je constate avec plaisir que tu as cessé de t'habiller comme un garçon manqué ! Mais qui vois-je ? - fit-elle en se courbant - Je suppose que c'est notre petit Arthur qui se cache derrière toi !

- Il est un peu intimidé ! - rit Candy en caressant la tête de son fils - Mais ça lui passera rapidement !

Capucin, s'étant faufilé entre leurs jambes, manifesta par un grognement plaintif sa présence.

- Mais tu es là toi aussi, mon bon vieux Capucin ! - s'exclama Sœur Maria en le prenant dans ses bras - Tu m'as l'air en pleine forme pour quelqu'un qui a dépassé depuis belle lurette l'âge de la retraite !

- Eh oui, déjà 18 ans !!! - fit Candy en soupirant - Il est rare pour un animal de sa race de vivre aussi longtemps !

- C'est parce que tu lui apportes beaucoup de soin et d'affection, comme à chacun des êtres vivants de cette terre d'ailleurs - répondit Melle Pony en voulant l'entraîner à l'intérieur - Venez donc vous reposer, vous devez être épuisés par ce voyage ! Mais j'y pense ! - fit-elle en se retournant vers la voiture - qu'est-il advenu de ton chauffeur ?

- Il va très bien, merci ! - s'exclama Albert, une pointe d'ironie dans la voix, la tête surgissant par dessus la porte relevée du coffre de la voiture dont il extrayait les bagages. Croulant sous le poids des valises, il s'approcha de ces dames tout en soupirant sur la tendance féminine à voyager avec plus que le nécessaire...

- Je suis bien heureux de vous revoir mesdames ! - fit-il en leur baisant à chacune la main - Rassurez-moi, nous nous sommes bien absentés pendant une dizaine d'années, car en vous regardant, je réalise que le temps n'a eu aucun effet sur vous. Vous êtes toujours ravissantes !

Un passé trop présentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant