Chapitre 1

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« La maison est derrière, lemonde est devant. Nombreux sentiers ainsi je prend. »


Les seules mots de ma mère dont je mesouvienne. Nous sommes en l'an 789 au Royaume d'Archenfield. Jem'appelle Jeanne, jeune fille de 19 ans très charmante, attachanteet modeste. Ma vie n'a rien d'exeptionelle, j'habitais à la campagneavec mes parents et comme beaucoup d'enfants campagnards je suisorpheline. En effet, 17 ans plus tôt, notre royaume fut touché parune grande famine qui dessima une partie de sa population, en partien campagne. J'ai alors été envoyé chez mes grands-parents, quihabitaient à la capital. Ils dirigent un pressing, un des plusprestigieux et s'occupe de ce qu'on appelle les linges royaux. C'esta dire les habits du roi et du prince héritier.

Aujourd'hui est un jour de printempscomme je les aime. Ensoleiller, les oiseaux chantent et tout celadonne l'impression que tous les problèmes du monde se sont envollés.Alors que je suis à ma fenêtre entrain d'observer l'activité de larue, j'entend ma grand-mère m'appeller.

- Jeanne? As-tu repassé le linge du château ?

- Oui. Dis-je toujours accoudée à ma fenêtre.

Et j'imagine que l'as apporté ?

Ni une ni deux, jesaute hors de la chambre et cour vers la salle où je repassehabituellement le linge. J'y vois ma grand-mère accoudé à lacharrette qui me sert au transport de celui-ci. C'est un petit boutde femme bien conservé pour ses 50 ans. Elle à un fort caractère,tout comme l'avait son fils à ce que je sait et sait et aime dirigerles choses.C'est d'ailleur elle qui dirige notre affaire, même si cen'est pas forcement bien vu par la société.

- J'y cours tout de suite !

- Bien, et ne renverse pas tout dans la rue !

- Oui oui ! Dis-je déjà dans la rue.

Notre rue est unedes plus commercante, et j'ai le plus grand mal à effectuer macourse aussi rapidement que j'aimerai. Les échoppes plus attrayantesles une que les autres ne me font plus autant envie que depuis mafenêtre. Etre entourée de cette masse de gens m'angoisse. Je neprend jamais ce chemin à cause de ca mais c'est le plus rapide. Pourvous situer, je suis plutôt petite pour mon age, et fait assezjeune. Mes cheveux chatains sont souvent attachés en chignon car« une femme aux cheveux détachés est une femme de bonne joiepour un homme ». Je vous laisse imaginer ce que veut dire cediscours que m'a sans cesse rabaché ma grand mère dans ma jeunesse.

J'arrive enfin àl'arrière du château et sonne à la cloche. Une jeune servantevient m'ouvrir et d'un sourire m'indique de la suivre.

J'entre alors dansla laverie du château. Bien sur il en possède une, mais pour lelinge royal, ils préfèrent le donner à une laverie extérieur auchâteau hisrtoire de donner une image de « je travaille avecle peuple ».

J'aime bien venirici pour déposer ma course. Les fille qui y travaillent sont toutestrès gentilles. Elle me racontent les derniers potins et le sujetdérive très vite sur la nouvelle princesse.

- J'ai entendu dire qu'elle est fort belle !

- Et riche !

- Et qu'elle vient des pays du Nord, où on trouve les meilleurs joalliers ! Elle doit surrement en avoir des centaines !

- Allons les filles, ne croyaient pas tout ce que vous entendez ! Finit la plus agée. Vous avez surrement dut déjà entendre son nom Jeanne. C'est Clarisse De Monprésent.

- Ah oui effectivement, mais je ne l'ai jamais vu. Je ne sais pas à quoi elle ressemble.

Alors que nousdiscutions la porte s'ouvrit et un homme fit son apparition.

- Oh Jeanne ! Justement, vous allez m'éviter un déplacement ! Vous allez bien ? Dit-il d'un air enjoué.

Bien et vous Nathaniel ?

- Bien bien.

- Quelle est donc le sujet du déplacement ?

- Tenez. Dit-il en fouillant dans sa saccoche et en sortant une enveloppe. Je vous laisse, j'ai une autre course urgente à régler. A plus tard les filles ! Les votres sont dans vos casiers.

Il sortit par laporte de derrière. Nathaniel est le coursier du château. Il secharge de déléguer les dernières nouvelles et de donner lecourrier comme il vient de faire. C'est un beau jeune homme de deuxans mon aîné. Nous avons déjà eu l'occasion de passer du tempsensemble et il m'avait confié être un bon ami du prince.

J'ouvit l'enveloppeet découvrit une invitation pour le bal de présentation de lafuture princesse.

- Et bien, vous voyez Jeanne, vous aurrez l'occasion de la découvrire notre nouvelle princesse. Me dit la plus agée.

Toute contente, jequittai la laverie du château et rentrai à la maison, en empruntantdes chemins moins utilisés. Cette fois-ci, je prennais soin d'évitertoutes ces rues passantes. Je longe alors la rivière qui serpentejusque chez moi. Ce n'est encore que le début du printemps, et l'airreste frais malgres les rayon du soleil. Tout en avancant, jeregardais le paysage qui ne donnait en aucun cas l'impression d'êtreen ville.

Tout le monde ne lesait pas, mais suite à la grande famine, un « perimetre desécurité » fut établi plusieurs kilomêtres autour de lacapital. Quand cette catastrophe s'est abatut sur notre monde, elle aamené avec elle des maladies, des virus qui ont contaminé les êtreshumains tout comme les terres et les animaux. Les humains ontcommencés à mourir. Les terres à ne plus produir et les animauxàse transformer. On n'a jamais voulu me dire ce qu'il s'est passéensuite. Mais tout ce que je sais c'est que ce n'est pas joyeux. Jeregarde l'horizon, qui semble réelle alors que ce n'est qu'un murque nos inventeurs ont créé pour donner l'illusion d'un paysageinfinie, et d'une liberté qu'on nous a enlevé.

Plus loin, contreun arbre à côté de la rivière, j'appercois une des rare personnequi passe par ici. Elle est allongé, une flute et un tas de feuillesà côté de lui. Il porte une cape qui masque son visage. Un coup devent, et plusieurs de ses feuilles s'envolent dans ma direction. Jelache ma charrette et arrive à toutes les rattraper. C'est alors quej'entend un bruit qui ne dit rien de bon. Je me retourne et voit lacharrette qui commence à rouler vers la rivière qui est plusprofonde qu'elle ne laisse penser.

- Oh non !

A peine eu-je letemps de me précipité sur celle-ci que l'homme la rattrape dejustesse, et me la tend avec un sourire.

- Merci Monsieur. Tenez. Dis-je en lui tendant les feuilles.

En lui tendant lepaquet, je regarde la première et peux lire le titre.« Résistance ». Tout laisse penser que c'est un chant,mais la première ligne arrête mon geste. « La maison estdérrière, le monde est devant. Nombreux sentiers ainsi je prend. »

L'homme tend lebras et récupère ses feuilles, puis avec un sourire en guise deremerciement et un au-revoir, part.




Résistance {Lysandre}Where stories live. Discover now