Chapitre 13

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  Je sors en trombe de l'immeuble. Je n'arrive pas à réfléchir normalement. Je suis toujours sous le choc de ce qui vient de se produire. Je marche sans but précis avant de m'engouffrer dans la première bouche de métro. Perdue, je ne sais ni où aller ni qui je pourrais joindre. Je retiens avec peine les larmes qui menacent de couler. Adossée à la porte de sortie de la rame de métro, j'essaie de reprendre peu à peu mes esprits. Certains voyageurs me regardent quelques secondes de trop. Est-ce que quelque chose cloche dans mon apparence ? En tout cas, intérieurement, c'est la pagaille. Je descends à l'arrêt suivant. Consciemment ou non, mes pas m'ont conduite à quelques rues du QG d'Emmanuel. Quelles sont les probabilités qu'il soit présent sur les lieux ? Je décide de tenter ma chance. Hagarde, je cours presque pour atteindre l'entrée du bâtiment. Une fois dans l'ascenseur de la haute tour, je peux reprendre mon souffle. Je dois m'y reprendre à deux fois avant de trouver le bon étage. Bien vite, je me fais arrêter par des gardiens. Sans autorisation, je ne peux pas aller plus loin.

-Je dois voir monsieur Macron, s'il vous plait. Est-ce que vous pouvez au moins me dire s'il est ici ?

-Confidentiel. Vous êtes sur la liste ?, me demande l'un des deux hommes.

-Quelle liste ?

-Vous êtes journaliste ?

-Non.

-Il ne me semble pas vous avoir déjà croisée ici auparavant. Si vous n'avez pas d'autorisation d'accès vous ne pouvez pas rentrer.

-Mais il me connait.

C'est une forteresse. En même temps j'aurais du m'y attendre. Qu'est-ce qui m'a pris de venir ci ?

- Si il vous connait, vous n'avez qu'à l'appeler.

Bien sûr, je suis vraiment à côté de la plaque. L'agent de sécurité me regarde avec suspicion, il ne doit pas me croire. Ils doivent en voir beaucoup des gens qui essaient d'entrer dans les locaux sans motif valable.

-Oui, j'ai son numéro, je l'appelle tout de suite.

Je tombe sur le répondeur. Ce n'est vraiment pas mon jour.

-Il ne répond pas.

-Je suis désolé madame mais je vais devoir vous demander de quitter les lieux.

A ce moment-là, une petite femme d'un certain âge passe dans le couloir. Je saute sur l'occasion.

-S'il vous plait madame, l'interpellai-je.

-Oui ?

Le deuxième garde s'interpose.

-Cette dame prétend connaitre monsieur Macron. Nous avons interdiction de laisser passer quelqu'un qui ne travaille pas ici ou qui n'est pas attendu, comme vous le savez.

-Votre nom ? me demande la femme, ignorant la remarque de l'homme.

-Maria Montgomery.

Elle semble s'attarder sur moi un moment. Elle doit sans doute percevoir ma détresse.

-Suivez-moi. Et vous, venez également, dit-elle en pointant du doigt un des deux agents.

Au bout du couloir, nous débouchons sur un espace plus ouvert et plus lumineux. De nouveau, postés devant la porte, deux personnes en uniforme de sécurité. Je me sens mal à l'aise entourée de tous ces hommes.

-Je suis la secrétaire du mouvement. Je vais voir ce que je peux faire pour vous.

-Alors il est ici ?, demandai-je.

Une deuxième chanceWhere stories live. Discover now