Chapitre 1 Capucine

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J'ai peur! Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressentie ce sentiment ! Cette peur qui s'infiltre au plus profond de vous au point de vous tenir immobile, de paralyser vos membres et de ne plus pouvoir penser.  Mais il faut que je la combatte, je ne dois pas me laissé aller. Je ne peux pas. Pas cette fois. Il ne m'aura pas. Il est là, dehors, il rôde près de moi. Je le sens, il m'a promis de venir se venger dès qu'il le pourrait.

J'ai réussi à reconstruire ma vie, seule , et je ne lui permettrai pas de tout foutre en l'air une seconde fois . Je dois partir . Le plus tôt possible . Pour un moment, le temps de trouver une solution . Mais pour aller où ? Je n'ais plus personne à part ma tante . Elle habite assez loin pour que je puisse me sentir en sécurité le temps de trouver la force de me mesurer à lui . Il faut que je lui téléphone. Et si elle me rejette ?

Depuis toute ses années où je ne lui ai pas donné signe de vie . Tout c'est sa faute à lui . J'aurais dû trouver un moyen de garder le contact . Mais il l aurais su et j'en aurais subi les conséquences. Mais je ne pouvais pas, et ensuite j'avais trop honte. Alors je me suis prise en main toute seule après cette terrible tragédie. Et au vu de ce que j'ai accompli et de ce que je suis devenue, je peux être fière de moi .

J'avais été contrainte d arrêter mes études à l'école des beaux arts! Je n'avais donc pas pu obtenir mon diplôme, mais j'étais plutôt douée . Depuis toute petite, je ne faisait que de dessiner, tout le temps. Il ne se passait pas une seule journée sans que je ne dessine. Encore maintenant, j'ais toujours sur moi un calepin et des crayons. Sans diplôme, sans avoir travaillé et livrée a moi-même, je ne savais pas vers quoi me tourner ni vers qui ! Il me fallait un salaire pour pouvoir me prendre un appartement et subvenir à mes besoins. Je ne pouvais pas éternellement puiser dans le reste de mon héritage .

Un matin, en passant devant un salon de tatouages, je vis une affiche indiquant qu'ils recherchaient un apprenti tatoueur. Je m'étais dis : après tout , pourquoi pas essayer ? Au pire ils me disent non, au mieux je suis prise et ma nouvelle vie pourrait commencer . Mais qui étais-je pour prétendre pouvoir tatouer ? Savoir dessiner ne veut pas forcement dire être douée pour le tatouage . J'avais donc pris mon courage à deux mains et étais rentrée dans le salon,montré le peu de dessins que j'avais sur moi. Le patron m'avait demander de lui faire un croquis d'après ses explications. J'avais d'abords été intimidée par cet homme . Imaginez-vous une bête d'un mètre quatre vingt dix de haut et une centaine de kilos . Mais attention . Pas de la graisse, non, tout du muscle . Le crâne rasé, une barbe d'au moins vingt centimètres ! Un regard froid à vous faire avoir la chair de poule . Des tatouages partout . Dû moins sur les parties visible de son corps .

Mais j'avais commencé mon croquis et alors plus rien autour de moi n'existé . Je m'étais enfermée dans ma bulle comme a chaque fois que je dessinais. Il avait alors été conquis par mon talent et contaminé par ma motivation plus qu'évidente de vouloir décrocher le job .

Et me voilà 5 ans plus tard à la tête de mon propre salon, avec, sous mes ordres, quatre employés en qui j'ais une pleine confiance et une réputation qui va au-delà de mes espérances . Mais pour le moment il faut que je me ressaisisse . Il faut que je téléphone à Martha , ma tante que j'aime tant . La seule personne de ma famille encore en vie . Et si elle ne veux ni me parler ni me voir, je comprendrais et trouverais une autre solution . Je n'aurais qu'à m'exiler en Alaska ou à l'autre bout du monde .

Mes mains sont moites et se mettent a trembler, mon cœur à palpiter de plus en plus vite ! Je stress, je stress a l'idée de l'avoir déçue et qu'elle m'en veuille au point de ne plus vouloir me voir .

 - Respire et prends ce foutu téléphone ! Je m'encourage à voix haute en faisant les cent pas dans mon salon !

J'inspire profondément et expire lentement tout l'air contenu dans mes poumons . Je recommence le même manège encore deux ou trois fois et prends mon courage à deux mains . J'attrape mon téléphone et mes doigts flottent sur son nom. Depuis toutes ses années, j'ais conservé son numéro en espérant qu'elle n'en ai pas changé . J'appuie enfin et écoute les sonneries retentir dans le vide sans que personne ne décroche. Alors que le répondeur se met en route je raccroche sans laisser de message et de colère ou de peur, je ne sais pas, je jette ce maudit appareil sur mon lit .

- Et merde, ça aurait été trop facile . M'écrié-je !

Reprenant mon souffle, je me force à récupérer mon téléphone et à composer le numéro de son lieu de travail, en refoulant mes souvenirs d'enfances dans un coin de ma tête . Et priant pour qu'elle y exerce toujours . Au bout de trois sonneries, j'entends la voix de ma tante, qui par le passé m'a tant rassurée .

-Résidence Carver, Martha à l'appareil, que puis-je faire pour vous ? - TanteMartha ? C.. c'est Ca. Capucine . Bégayé-je .









Violette ( Dispo Sur Toutes Les Plateformes Chez Rouge noire Editions) Where stories live. Discover now