19: Confiance ou trahison

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Je tire un peu plus la couverture dans laquelle je suis lové

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Je tire un peu plus la couverture dans laquelle je suis lové. Ma tête est toujours dans un étau de confusion qui brouille ma perception, m'empêchant d'établir une explication logique. J'ai exploré toutes les pistes rationnelles face à ce qui s'est passé, mais aucune n'arrive à éclaircir ce phénomène obscur. La nouvelle question omniprésente qui me brûle les lèvres est : Que s'est-il réellement passé ?



Je revois ses ailes beaucoup trop sombres pour que je puisse en déceler la couleur, battre faiblement dans l'air. Il semblait me connaitre alors que pour ma part il n'est qu'un inconnu. Le plus surprenant dans toute cette affaire est l'oppression que j'ai ressentie en sa présence. Comme si je savais au plus profond de moi qu'il fallait que je me méfie de lui.



Le phénomène terminé, l'herbe autour de moi est repassé d'une seconde à l'autre de l'état de cendre à une végétation aussi verdoyante qu'au printemps. Il semblait ne jamais avoir eu la présence d'un quelconque feu. Ma première réaction logique a été de penser que ça puisse être un rêve, mais une fois l'esprit plus clair j'ai dû me rendre à l'évidence que c'était beaucoup trop réel pour avoir rêvé. Alors qu'étais-ce ?



Depuis que je suis entrée dans la vie des Owens tout un tas de choses étranges s'est produite. Je ne parle pas seulement à cause d'Ezra, mais aussi de moi. Je me sens différente. J'ai la sensation que quelque chose en moi a changée...


Assise au comptoir de la cuisine j'entends les membres des deux familles batailler sur le grand sujet du siècle : Que va-t-on faire du boulet que je suis ?


— Comment tu te sens ?


Je lève la tête sur Gavan qui entre dans la cuisine toujours le sourire aux lèvres. Il doit sûrement chercher à me faire croire que la situation n'est pas aussi inquiétante qu'elle ne l'est réellement.


— J'ai froid.


Ma température est littéralement passé d'un feu de cheminé à un hiver glacial de Sibérie en moins de cinq minutes.


— Je crois que je peux arranger ça.


Il me rejoint derrière le comptoir pour s'assoir sur une chaise à mes côtés. Il frictionne gracieusement ses mains entre elles faisant apparaitre des étincelles. J'ai un mouvement de recul.


— Ne t'inquiète pas je ne vais pas te cramer. (Il arbore un sourire insidieux) Quoi que...


Si j'avais assez de force je lui aurais asséné un petit coup à l'abdomen, mais je me contente d'une chiquenaude. Son humour me redonne tout de même le sourire - chose rare ses derniers temps.


Il passe son bras autour sur mes épaules et me frictionne tendrement les bras de ses mains, émanant une chaleur semblable à celle d'un feu. J'ai l'impression de revivre sentant mes membres revenir doucement à moi.


— Merci beaucoup.


— Y'a pas de quoi, Blacky.


À l'autre bout de la maison j'entends des bribes de phrases mais pas suffisamment pour en comprendre le sens. De toute façon je crois que je ne préfère ne pas savoir dans l'immédiat.


— Qu'est-ce que ça fait d'avoir deux gars qui se battent pour toi ?


Mes yeux s'agrandissent interrompu en pleine réflexion. Je tourne le visage vers Gavan en arquant un sourcil étonné.


— Tu vas pas me dire que t'a rien remarqué.


— Ils ne se battent pas pour moi. C'est juste le lien de Klein qui complique les choses...


— Mon dieu ! Tu es pire qu'une aveugle, s'indigne-t-il.


— Comment ça ? demandé-je en écarquillant les yeux. Tu es au courant de quelque chose ?


— Ah ah... Tu oublies que Klein est moi sommes lié. Un peu comme toi cela dit. Mais moi je peux ressentir ce qu'il ressent, ajoute-t-il d'un large sourire dévoilant toutes ses dents blanches contrastant sur sa peau hâlée.


— Et alors ?


Il hausse un sourcil, inquisiteur.


— Et bien depuis que tu es arrivé il me bloque cette capacité.


Je prends un air surpris.


— C'est possible ?


— Je ne suis que le protecteur. Lui, il peut tout faire. Cela dit avant qu'il le fasse j'ai ressenti beaucoup de sentiment contradictoire.


Se pourrait-il que... Non jamais. Ce doit sûrement être son lien mystérieux qui afflue sur ses sentiments comme il me l'a précédemment dévoilé. S'il m'appréciait vraiment il ne m'aurait pas demandé de couper tout contact une fois retrouvé nos vies respectives.


— Je m'intéresse aussi au problème de coeur figure-toi, continu-t-il de son grand sourire à mon intention.


— Un problème de coeur ? Je n'en ai aucun.


— T-t-t pas de mensonge avec moi s'il te plaît. Avec les deux lascars là-bas tu peux mais pas avec moi.


— Et pourquoi ça ?


Il me regarde en biais.

🦋C É L E S T E 🦋Where stories live. Discover now