Chapitre 19

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Je me laisse tomber sur mon lit.

Je suis épuisée. Je suis épuisée d'être enfermé dans ce stupide chalet. Je suis épuisée d'être surveillé 24 heures sur 24 par Dimitri. Je suis épuisée d'entendre mes parents me demander : « Tout va bien, chérie ? » ou encore « Qu'est-ce qui ne va pas, mon ange ? ».

Rien ne va ! On m'a cloitrée dans un chalet de montagne au milieu de nulle part. Mais, c'est vrai pourquoi donc je ne vais pas bien ? Peut-être que j'aimerais avoir un peu de liberté. Peut-être que je veux un peu profiter de mes vacances.

Soudain, quelqu'un frappe à ma porte (ce qui me fait sursauter). Je me redresse en soupirant.

- Entrez !

La porte s'ouvre sur Eléonore. Elle me sourit faiblement.

- Je peux te parler une seconde, Mia ?

- Qu'est-ce que tu veux ?

Oui, c'est toujours très compliqué entre Eléonore et moi. Elle m'a plantée un couteau dans le dos. Et elle prétend être ma meilleure amie. Mais n'importe quoi !

- S'il te plaît. Je veux juste que tu m'écoutes, Mia.

Je soupire.

- D'accord, viens.

Elle s'assoit à côté de moi, sur le lit.

- Donc qu'est-ce que tu voulais me dire ? je lui demande.

- Je suis désolée. Je suis désolée pour toute cette histoire de vacances « surprise ».

- Tu parles de « surprise » !

- Je suis sérieuse, Mia. Je suis tellement désolée. Je sais que j'aurais du t'en parler, mais tes parents m'avaient dit de rien te dire. J'en ai marre qu'on soit fâchés. Je veux qu'on redevienne les meilleures amies qu'on était. Enfin, si tu le veux, bien sûr...

Je réfléchis un instant. C'est vrai, elle m'a trahie. C'est vrai, je suis fâchée contre elle. Mais je connais Eléonore depuis que j'ai trois ans. On est les meilleures amies du monde. On ne peut pas renoncer à ce genre d'amitié. Et puis, au fond, elle reste ma meilleure amie (même si je me suis sentie trahie par son geste).

- D'accord. Je te pardonne.

- Tu me pardonnes ? Comme ça ? Wow ! Merci, Mia ! Merci infiniment ! Tu m'as tellement manquée. Nos conversations m'ont manquée !

Elle me prend dans ses bras en me serrant contre elle de toutes ses forces. Elle manque même de m'étouffer.

- Si tu continues à me serrer comme ça, tu vas me tuer, Eléonore.

Elle me lâche aussitôt.

- Ah, désolé ! Je suis juste trop contente qu'on soit plus fâchées.

- Moi aussi... je lui dis en souriant.

Eléonore se redresse et me dit :

- Tu ne sais pas ce que j'ai entendu dire ? Il y a une fête dans le coin.

- Une fête ? Je pensais qu'il n'y avait personne sur des kilomètres ?

- Moi aussi. Mais, hier matin, j'étais parti faire une marche, et j'ai rencontré deux mecs super canon. Je crois qu'ils sont en vacances scolaires ici ou un truc comme ça, alors ils organisent une fête pas très loin d'ici. Et ils m'ont invité. Donc on peut y aller !

- Eléonore, je te rappelle que Dimitri est tout le temps sur mon dos.

- Ben, on a qu'à lui demande, Mia.

La Malédiction & La VengeanceWhere stories live. Discover now