Le cent-vingt-et-unième jour

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Plus d'un mois avait passé.

Je n'avais pas adressé la parole à Judith, puisque de toute manière je passais tout mon temps chez Maxence.

Deux coeurs qui se sont trouvés, il pensait, moi je disais deux coeurs dévastés par l'amour qui tentent vainement de s'assembler.

Il a toujours été doux avec moi, ne m'a jamais forcée, puisque c'est toujours moi qui cherchait désespérément de la chaleur dans ses bras, quitte à ce que tout le monde finisse par me détester.

À quoi bon ? Je n'avais pas demandé aux gens de m'aimer.

Des jours entiers à m'apitoyer sur mon sort, cherchant refuge dans ce que les adultes appellent le sexe et l'alcool.

M'as-tu vue seulement à ces moments là, Judith ?

Même récemment encore, je pense que tu ne réalisais pas à quel point j'étais brisée.

D'à quel point tu m'as brisée.

Mais les cœurs meurtris sont trop purs, les cœurs meurtris cherchent toujours leur amour perdu.

Alors j'ai pardonné.

J'ai oublié.

J'ai accepté l'amour de Judith venue s'excuser, j'ai voulu croire qu'elle aussi m'aimait.

J'ai parlé, j'ai expliqué. Je voulais être la seule, son unique. Qu'elle n'ai d'yeux que pour moi.

Et Maxence, me direz vous ?

Trop gentil.

Trop bienveillant.

Trop aimant.

Et il a accepté de nouveau que Judith soit la seule dans ma vie sans ciller, compris que lui et moi n'avait jamais existé, appris à m'aider comme il l'avait toujours fait.

Ah, qu'elle est douce, cette sentation d'être aimée...

Le bonheur de la recevoir de plusieurs personnes est incomparable.

Quel sentiment égoïste.

L'amour, l'amour, encore l'amour...

Qu'est-ce que l'amour, sinon un sentiment aussi beau que dévastateur ?

Et je voyais, encore, toujours, les sentiments de Maxence sans réellement les voir.

Comme j'ai pu être stupide...

Stupide et égoïste. Stupide et heureuse. Heureuse avec Judith.

Depuis ce jour où elle était revenue me parler, le monde était redevenue comme avant. Je voyais le soleil briller à nouveau, je redécouvrait la nature qui m'entoure.

Belle journée. Terrible journée.

Ce jour là, Judith est redevenue une part de mon cœur.

Pour les jours où nous nous sommes aiméesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant