« L'intrépide milliardaire »

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Samara n'avait osé bouger ne serait-ce qu'un petit doigt de peur d'abîmer le luxueux siège en cuir de la Berline. Le silence pesait le trajet. L'homme avait remarquer qu'elle ne cessait de se triturer les mains.

-Pourquoi passer vos soirées dans un orphelinat ? Questionna-t-il curieusement, mettant fin à ce lourd silence.

-J'aime les enfants. Répondit-elle simplement, le regard rivé sur la route.

-Vous ne sortez pas avec vos amis ? Votre fiancé ?

Elle s'empourpra...

-Quelle question... Je n'ai pas de fiancé. Murmura-t-elle embarrassée.

Comment une aussi ravissante femme pouvait être seule ? L'éclat de son visage reflétait l'innocence, ses cheveux de jais auréolés son visage, saillante comme ses yeux azuréen, l'art du tracé de ses lèvres avait été dessiné avec précision et coloré de ce rouge cerise affriolant... Sa beauté était unique, semblable à Vénus, songea-t-il.

Le flux d'émotions qui le traversait était inexplicable...

-Vous aviez l'air attachée à cette petite fille. Fit-il remarquer en voulant engager la conversation.

Un sourire attendrissant se dessina inconsciemment sur son visage harmonieux...

-Élira...

-Quel âge a-t-elle ?

Visiblement, il semblait intéressé par cette conversation, pensa-t-elle.

-Deux ans, elle est ici depuis ses premiers mois...

-Comment se fait-il que personne ne l'ait encore adopté ?

-Elle est trop petite d'après certaines familles... Et sérieusement, je préfère qu'elle se sente heureuse ici plutôt que dans une famille d'accueil qui pourrait la rendre malheureuse.

-Il va bien falloir que vous lui trouviez un foyer et puis il y a de très bonne famille d'accueil.

Toujours tête baissée, elle secoua doucement la tête...

-J'ai voulu l'adopter lorsque je l'avais trouvé, j'étais la seule à m'occuper d'elle...Confessa-t-elle en grimaçant.

Alec sentit un sentiment étrange lui étreindre le cœur.

-Mais je n'ai aucune situation stable, je vis encore chez ma tante et puis je ne gagne pas des masses... Surenchérit-elle.

-Pourquoi ne pas avoir fait des études ?

Un léger rire nerveux s'échappa de sa gorge...

-Oh mais j'ai voulu en faire, sauf que la vie ne va pas toujours dans le sens que l'on souhaite.

Il demeura silencieux jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination.

-Eh bien...Merci. Dit-elle doucement.

Elle saisit son sac et s'apprêta à sortir du véhicule, mais sa grande main se posa sur son bras... Un long frisson provoqua une décharge dans tout son corps.

-Je n'ai pas l'habitude qu'une femme m'invite à déjeuner. Lâcha-t-il de sa voix toujours aussi séduisante.

Samara grimaça avant de pivoter sa tête vers lui...

-Oubliez cette histoire, j'ai été...

-Alors je préfère que l'on recommence dans les règles. Coupa-t-il en la laissant dans l'incompréhension.

Elle arqua un sourcil en soutenant, malgré tout, ses yeux sombres.

-C'est moi qui vous invite. Rétorqua-t-il difficilement.

Au fond, Alec avait peur qu'elle lui rende la monnaie de sa pièce... Il l'avait rejeté, Samara pouvait très bien se venger...

-Avez-vous réellement l'envie de dé...

-Si je vous invite, c'est que j'en ai envie. Coupa-t-il à nouveau, cette fois en fuyant son regard azur.

Il semblait déstabilisé ? Elle ne sait pas, mais sa pomme d'Adam bougeait difficilement... Serait-il impatient de connaître sa réponse ? Ou se montrerait-il encore indifférent ?

-Vous m'avez rejeté ce matin... Reprocha-t-elle d'une petite voix.

-J'admets avoir été odieux.

-C'est d'accord... Répondit-elle en rabattant une mèche à l'arrière de ses cheveux.

-Demain, midi. Annonça-t-il d'un ton froid malgré lui.

Samara souffla légèrement en levant les yeux au ciel.

-Pourriez-vous, vous montrer un peu plus sympathique ? Demanda-t-elle désespérément.

Il darda un dur regard sur elle.

-J'essaierai. Promet-il d'un ton plus amène.

Samara était surprise par ce timbre nouveau...

-Vous m'envoyez ravis, monsieur Kostas. Dit-elle souriante.

Seigneur ! Si elle continuait, Alec n'était pas sûr de pouvoir contrôler ce désir impétueux qui venait de s'éprendre de lui. Jamais, de toute sa vie, il n'avait ressentit cette sensation de cette manière...

-Alec, appelez-moi Alec.

-Oh... très bien, Alec. Dit-elle de sa voix mélodieuse.

Entendre son prénom venant de sa bouche, l'avait rendu toute chose... Cette femme venait de lui jeter un sort, ce n'était pas possible !

Une fois qu'elle fut à l'intérieur du bâtiment, Alec s'empressa de rentrer chez lui.

Seul, dans cet appartement sombre en rapport avec son être. Installé sur son fauteuil près de la fenêtre, où seul le reflet de la Lune éclairé le salon, verre de whisky à la main, les douleurs du passé refaisait surface... Cette âme mortifère au cœur saignant était devenue spectatrice de ce destin désastreux. Lui, qui pendant un laps de temps avait atteint le sommet de la gloire, se sentait désormais asphyxié dans ce bain emplit de chagrin. Alec en arrivait même à éprouver cette lypémanie. Cet état dépressif caractérisé par cette profonde mélancolie, cette folie dépressive. Son cœur brûlait de solitude comme si son essence était destinée à être châtié au fin fond des profondeurs de l'enfer.

Samara était une jeune femme remplit d'espoir, à l'inverse de lui qui n'aspirait qu'au pessimisme. Il se considérait comme un malheureux mortel engouffré dans cette psychose incurable, un être en émoi rongé par la haine. Cette soif de vengeance avait forgé un cœur semblable à un sérac entraînant cette essence obscure où le Yin embrumait son Yang.

Sept années de souffrance pour un crime qu'il n'avait pas commis, il se rappelait ce soir là où sa vraie nature avait ressurgit. Ce soir, où il s'était juré de ne plus jamais introduire une femme dans sa vie.

Samara, était une rencontre inattendue, mais il avait mûrit et Alec savait que ce rare sentiment le pousserait à la curiosité de comprendre ce qui lui arrivait....