Chapitre 4

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« J'aime les gens qui, pour briller, n'éteignent pas les autres. » Auteur inconnu

•Bonne lecture•

PDV Ephrème

Je m'asperge le visage d'eau claire et prends une grande inspiration. Il n'est que 6h du matin et pourtant je serai prêt à faire une seconde nuit. Bien que léger, le décalage horaire m'a empêché de dormir jusqu'à 1h30 du matin. C'était une nuit courte. Trop courte.

J'attrape un pantalon gris et un sweat bleu que j'enfile en vitesse avant de descendre déjeuner.

Tout le monde est réveillé, je salue mes frères et sœurs ainsi que ma mère. Mon père ne relève pas la tête de son bol de café je ne fais donc pas l'effort de le saluer. C'est toujours comme ça depuis que c'est arrivé. La honte ? La gêne ? La pitié ? Je ne sais pas si un jour je le saurai.

- Ephrème il y a des pancakes que j'ai faits, sers-toi. Déclare ma mère en poussant l'assiette en ma direction, elle semble fière de se calquer si bien à la vie américaine.

Je grimace légèrement, mais me force tout de même à prendre une petite crêpe épaisse, pour ne pas la contrarier.

Je préférai beaucoup plus des céréales ou bien des tartines biens dorées plutôt que ces trucs américains. Je ne vais pas faire mon prince alors que si nous sommes là aujourd'hui c'est en partie à cause de moi.

Pacôme est à ma droite et je peux remarquer que lui ne fait absolument pas le difficile. Il se goinfre de pancakes par paquet de trois et boit un peu de jus d'orange pour faire passer le tout.

Je crois que je n'ai plus faim...

- Comment ça avance l'aérodrome ? Demande ma mère pour tenter de percer le blanc qui s'est installé lorsque j'ai pris place à table.

Mon père relève lentement la tête du journal qu'il tient entre les mains et enlève ses lunettes.

- Lentement, j'ai réussi à recruter 7 pilotes pour l'instant. Il ne m'en manque plus que 3. Et des entreprises ont commencé à m'envoyer des candidatures pour les banderoles. Et même une université ! Dit-il enjoué.
En parlant de ça; Ephrème tu as réfléchi ? Dans quelle université souhaites-tu t'inscrire l'année prochaine ? Me questionne mon père qui m'adresse la première fois la parole depuis hier matin.

- Je pense retourner sur Paris. Déclaré-je simplement. J'entends mon père tousser dans sa serviette surpris par ma réponse, il a avalé de travers.

L'expression de ma mère pourtant si enjouée de voir une conversation entre mon père et moi se brise et est remplacée par une immense déception.

- Tu ne penses pas que ton temps en France est fini ? Peut-être devrais-tu prendre ce déménagement comme un nouveau départ. Une nouvelle chance. Dit-elle calmement en remuant son café qui semble être devenu trop amer pour qu'elle puisse le boire.

- Fini ? Je ricane malgré moi. Ce n'est pas parce que nous sommes ici maintenant, que je dois rester. Mon pays c'est la France. Mon pays c'est Simon. Je l'ai déjà abandonné une première fois. Si j'ai l'occasion d'y retourner je le ferai. Et personne ne me retiendra.

- Il en aurait pensé quoi Simon ? Mon père hausse le ton

Je brûle. Je m'enflamme. J'explose.

- Arrêtes de parler de lui au passé putain ! Hurlé-je en me levant brusquement.

Plus rien autour de moi n'a d'importance. Je vois pourtant du coin de l'œil ma mère qui fait signe aux jumeaux de sortir de table. Ils s'exécutent rapidement et pour une fois ne rechignent pas.

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⏰ Last updated: Aug 03, 2018 ⏰

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