Chapitre 9

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 Je dois faire vite, il ne va pas tarder à partir bosser. Je roule à tombeau ouvert vers son immense villa se trouvant en bord de mer. Il est tôt, il n'y a presque personne sur la route. Néanmoins, j'arrive trop tard, il n'est plus là. Pas grave, je sais où le retrouver mais je vais faire un tour chez lui. Détruire ce qu'il a construit avant de le détruire.

Je me gare dans la ruelle près de sa maison, fouille dans mes poches et en sort les clés de la maison que j'ai gardé, bien que j'ai quitté cette demeure depuis longtemps. J'ouvre la porte, éteins l'alarme dont le code est sa date de naissance. Les bons souvenirs se mêlent aux mauvais, me renvoyant violemment à un passé que je pensais avoir oublier. Ma rage monte d'un cran mais je me dois de garder un minimum la tête froide. Je vais dans son bureau, allume son ordinateur, entre ses mots de passe pour accéder à ses fichiers protégés. Ou plutôt à ses fichiers qu'il pense protéger. Il devrait pourtant savoir qu'il n'est pas prudent d'avoir le même mot de passe pour tout.

Je ne mets pas beaucoup de temps pour accéder à toutes les preuves mettant en avant toutes les magouilles auxquelles se prête l'entreprise dans laquelle j'étais. Fraude aux assurances, fausses factures, évasion fiscale et autres joyeusetés, autant de preuves que je m'empresse d'envoyer à divers organes de presse. Je sens que ça va fermer définitivement les portes de l'enfer mais je ne serais plus là pour le voir.

J'attends jusqu'à midi qu'il rentre chez lui, ça va être long d'attendre alors autant foutre le bordel dans ses comptes que je vide en envoyant les sommes je ne sais où, me contentant de taper des numéros de compte au hasard. Je sens que je vais faire des heureux, pour une fois.

La porte du bureau s'ouvre, j'étais tellement occupé que je ne l'ai pas entendu arrivé. Il est surpris. Normal au bout de neuf ans d'ignorance.

— Salut papa, dis-je dans un sourire.

— Qu'est-ce que tu fais là ? me demande-t-il sèchement.

— Te détruire. Je te laisse regarder ce que j'ai fait, conclus-je en lui montrant son ordinateur du doigt.

Je sors de la maison. J'ai fait tout ce que j'avais à faire. Je marche au bord de la falaise. Les flots sont déchaînés, je saute.

Nervous BreakdownOù les histoires vivent. Découvrez maintenant