One Last Month

Chapitre 1

En me réveillant ce matin, je me suis sentie mal. Comme tous les matins d'ailleurs. J'étais désespérée de voir ma chambre aussi vide de décorations, blanche et aussi impersonnelle même si c'était moi qui avais décidé de la rendre ainsi. Ensuite, après avoir tari mes larmes et avoir pris une bonne douche froide pour bien me réveiller, je me suis préparée machinalement pour aller à l'école. À présent, je suis devant une porte de l'école. Je n'entre jamais par la porte principale pour ne pas avoir à croiser ces regards de dégoût et de haine dès le début de la journée. La porte que j'utilise habituellement, celle juste en face du bureau du directeur, donne accès au couloir où se trouve mon casier. Je pousse la porte et entre dans le bâtiment. Je ne croise personne jusqu'à mon casier et franchement, ça m'arrange vraiment.

Hier, j'ai entendu parler d'une rumeur concernant un nouvel élève qui devrait arriver au courant de la semaine. Les gars espéraient une fille aux grandes jambes, au cul et aux seins refaits, blonde et aux yeux bleus. Une fille ''bonne'' si je reprends leurs mots. Quant aux filles, elles espéraient qu'il s'agisse d'un homme sexy, grand et qui, miraculeusement, tomberait amoureux de chacune d'elles au premier regard. Cependant, moi, je ne fais pas partie de ces groupes de filles. Je ne me fais aucune attente pour ne pas être déçue plus tard. Je sais que tôt ou tard, même si ce nouvel élève commence par être gentil avec moi, il finira par devenir comme tous les autres et me lancer des piques désagréables et des remarques cinglantes chaque fois qu'il me verra. Les gens ne me détestent pas parce que je suis méchante ou qu'ils sont tous jaloux de moi, non, eux, ils me prennent pour une folle parce que je ne parle jamais et que je passe mon temps à éviter toute personne humaine. Après tout peut-être que c'est ce que je suis, une folle? Il n'y a que les fous qui veulent mettre fin à leurs jours.

La première période se passe plus ou moins bien, le prof ne me force pas à répondre à ses questions stupides et j'ai l'impression de recevoir moins de répliques désagréables que d'habitude. La deuxième période est presque une copie conforme à la première alors ça va. De plus, il n'y a pas de nouvel étudiant ou étudiante en vue alors j'imagine qu'il ou elle ne débarquera pas aujourd'hui.

Cependant, à la quatrième période, alors que nous étions en train d'écouter Mme Cliche nous parler de la guerre de Cent Ans, quelqu'un cogne à la porte. Un élève se lève pour aller ouvrir, et le directeur entre à moitié dans la classe. Je fronce les sourcils. Ce n'est pas vrai.. Pas maintenant...

- Je suis désolé de vous déranger au beau milieu de votre cours, mais vous devez sûrement savoir de quoi il s'agit. En effet, certains d'entre vous doivent avoir entendu parler d'un nouvel élève qui arriverait cette semaine. Eh bien c'était tout à fait vrai et je vous prierais de souhaiter la bienvenue à votre nouveau camarade.

En à la fin de son petit discours, il fait un petit signe à la personne qui reste derrière la porte pour lui montrer qu'il ou elle peut maintenant rentrer. Puis, un jeune homme à la peau basanée, probablement un métis, et aux yeux verts entre dans la pièce. Après l'avoir regardé qu'une ou deux secondes, je détourne les yeux. Il est beau, certes, mais je m'en fiche.

- Je vais le laisser se présenter tout seul et comme je viens de vous le dire, je compte sur vous pour le mettre à l'aise et être gentil avec lui. N'oubliez pas que vous pouvez toujours venir à mon bureau si vous avez un problème.

Sur ces mots, notre cher directeur tourne les talons et sort de la classe. Le nouveau semble très à l'aise là où il est. C'est-à-dire devant tous ces gens qui le regardent comme une bête de foire. Je dirais même que certaines filles bavent devant lui. En le voyant ainsi, je ne peux m'empêcher de penser qu'il ne tardera pas à se faire accepter dans la bande de populaires.