~ Chapitre 8 ~

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Nous sommes lundi. Aujourd'hui j'ai senti de nombreux regards dans mon dos. J'entends le bruit des rumeurs.
《Eh c'est elle !! Mais si tu sais celle qui à joué du piano vendredi 》
《On dit qu'elle joue hyper bien》
《Apparement c'était une artiste mais un jour elle a tout plaqué》
《Il parait qu'elle a même fait son premier concert à 10 ans》
《T'as vu quand elle a engueulé Emma ? Ouais je te jure Emma Smith !! 》

Je me sens timide. Je n'aime pas être sous les projecteurs, encore moins au lycée. Certains disent que je devrais avoir peur de la réaction d'Emma. Mais moi je ne pense pas. Je doit lui parler. Comprendre. Avant, nous étions amies. Et même les meilleures amies du monde. Elle était tout pour moi. Elle était la soeur que je n'avais pas eu. Et puis un jour, le jour où j'avais le plus besoin d'elle, elle m'a abandonnée. Les jours précédents, je n'était pas venue à l'école. Quand j'y suis retourné, elle ne me connaissait plus. Quelques semaines plus tôt, maman était partie. J'ai pleuré. Je n'ai pas compris. Je demandais pourquoi, pourquoi est ce que maman était morte, pourquoi mon Emma m'avait laissée, pourquoi deux être chers à mon coeur m'avait abandonnée.

Et puis je me suis renfermée. J'ai abandonné le piano, je n'ai plus vu Emma, je n'ai plus vu aucun de mes amis. Seul Josef est resté. Ce n'était pas mon ami, c'était mon frère. Il ne pouvait pas disparaître ainsi de ma vie. Il s'est accroché, il m'a empêché de tomber.

Et puis Gaëlle est arrivée. Elle a été transférée dans mon collège de Jackson Hole en mai. Je m'en rapellerai toujours. Le 7 mai, quelques mois après l'accident de ma mère. Le jour de mon anniversaire. Notre professeur d'histoire (mon prof principal) nous l'a présentée. A l'instant où nos regards se sont croisés, je lui ai sourit. Ses yeux se sont illuminés. La place à côté de moi était vide. Avant même que Monsieur Baker ai fini de la présenter, elle était déjà assise près de moi. Nous n'avont pas parlé. Je l'observais, elle me regardait. On se souriait. Qu'elle était belle ! Je me souviens de sa belle jupe rose pâle, de son chemisier blanc aux manches courtes. Et ses cheveux... ses belles boucles blondes lui tombait alors dans le dos très bas, jusqu'au bas du bassin. Elle était magnifique ce jour là. Et elle l'a toujours été.
L'heure suivante, nous avons changé de salle, et elle m'a proposé de s'assoir à ses côtés. J'ai aussitôt accepté. Nous avions anglais. Je suis forte dans cette matière, alors je n'ai jamais écouté. Nous avons parlé durant tout le cours. Et nous sommes devenues amies. Elle était la seule. Elle et Josef. Mes deux amis. Mon soutient. Ma deuxième famille.

Encore une fois, je me suis perdue dans mes pensées. Je m'en tire grâce à la sonnerie. Elle annonce la fin de la récréation. Gaëlle, accrochée à mon bras m'interrogé :《À quoi songes-tu ?》
Je lui répond en souriant
《À toi... au jour de notre rencontre à ma meilleure amie...》
Je sens son regard interrogateur. Gaëlle se pose des questions. Je devrait sans doute tout lui dire, à propos d'Emma. Qu'elle a été mon amie tout autant que Gaëlle l'est en cet instant, lui expliquer pourquoi elle me déteste... mais j'ai trop peur. Peut qu'elle me haïssent aussi. Elle n'aurait aucune raison bien évidement, mais je ne veux pas qu'elle m'abandonne. J'en mourrais.

Parce que oui, je sais pourquoi Emma m'a détestée du jour au lendemain, pourquoi elle me hait si profondément. Je l'ai découvert il y a peu, il y a à peine 4 mois. Ça a été un choc.

Il y a trois ans, maman est morte. Il y a trois ans, en rentrant de chez ses parents, sur la route enneigée qui mène à notre maison, une voiture, dans sa course effrénée, a percutée celle de ma chère maman qui était elle même entraînée par le verglas. Quelques minutes plus tard, nous avons appris.

La personne dans la voiture en face est morte plus tard, a l'hôpital. C'était un homme. Il était gravement blessé. Papa n'a jamais voulut me dire son nom.
Emma ne m'a jamais dit son nom. Je n'ai jamais été au courant. Son père est mort, le 28 décembre, dans la route enneigée qui conduit à notre maison. Le même jour que maman.

Le père de ma meilleure amie avait tué ma mère.
Maman à tué le père de mon amie, qui alors était une soeur.

《Tu vas aller la voir ?》
La voix de mon ami me tire encore de mes pensées. Je suis assise à côté de Josef, et nous sommes en cours de mathématiques.
《N'est ce pas ?
- ...
- Ambre t'es là ?
- Oui pardin jetait dans mes pensées ...
- Tu ne m'as pas repondu. Tu vas aller lui parler hein ?
- Je ne sais pas... C'est ce qu'il y aurais de mieux à faire.》
Sans aucun doute. Depuis vendredi soir, Emma était accablée par de nombreuses personnes. La reine du lycée a été détrônée par la fille du piano. Non, je n'ai pas fe nom évidement, personne ne me connaît. Je suis la ''fille du piano'' la ''pianiste'' ou encore ''l'autre qu'à osé gueuler sur Emma''. Certains me haïssent à cause de ça.

《J'aurais mieux fait de rester dans l'ombre, de rien faire. De ne pas rejouer.
- C'est trop tard maintenant. Tu l'as fait et tu ne peux pas enlever ça. Tant pis pour toi, tant mieux pour tout le monde. Et arrete de marmonner et de parler aussi fort le prof nous regarde tout le temps.》
Je lève des yeux surpris vers Josef. J'ai parlé à voix haute ? Je pensais être encore dans ma tête, ou alors, avoir murmurer.

《Au lieu de perdre ton temps avec Emma, fait des choses utiles, y en a peut être d'autres avec qui tu doit t'expliquer...》
Je fixe mon ami. Avec toutes ces histoires, j'en avais oublié Gabriel. Est ce que Josef fait allusion à lui ? Dans ce cas, est ce qu'il est au courant ? Est ce lui qui lui a demandé de venir le parler ? Je m'en fiche. Je m'en contre-contre-fiche même. Je n'ai plus rien à lui dire, je n'ai plus rien à faire avec lui. Si l'envie lui prend de me parler, alors il n'aura qua se bouger, moi j'en ai déjà trop fait pour quelqu'un que je ne c on ait même pas !
J'observe Josef et prend un air innocent et étonné. Et toc ! Prend ca Gabriel ! Si Jojo te raconte ma réaction, tu pensera que je n'y pense plus et bien tant mieux !
Je hausse les épaules et me lève pendant que la sonnerie stridente retentit dans les bâtiments. C'est déjà la fin de la journée et j'ai très envoyé de rentrer. Mais il faut d'abord que je parle.

Je prend mon temps pour ranger mes affaires et sort la dernière. Elle est là. La porte est grande ouverte et elle est adossée contre le battant. Au moins, je n'aurais pas besoin de la chercher...

Emma m'attends.

EspoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant