sac à dos ❁ joshler

salle 103

Une marée humaine se pressait au portail de l'étrange bâtiment. N'importe quel élève qui suivait une scolarité normale depuis l'enfance ressentait devant cet endroit banal aucune grande impression. Pour une telle personne cela était une chose banale le regroupement de temps de gens dans un même lieux, à la même heure, dans une même construction. Mais pour Tyler le nouvel arrivant c'était tout le contraire, il nageait dans un grand bain de découvertes et de nouveautés surprenantes. Certes il avait déjà fait de nombreuses recherches sur internet, rien n'égalait la réalité. Sa première impression avait été celle qu'il ne se sentirait jamais à l'aise dans ce lieux. Trop de monde, il détestait la foule. Alors pour se donner un semblant de courage quoi de mieux que de se concentrer sur soi-même et d'avoir une petite discussion avec son ami interne.

Dora qu'est-ce qu'on fait là? Je regrette déjà...

Ty, calme toi merde! La journée n'a même pas commencé, puis c'était le deal avec Mme Dun: si tu intégres un lycée elle t'accorde ton indépendance, tu es bien content non d'avoir ton studio? Bon tu as raison cet endroit à l'air horrible mais on ne sait jamais les apparances sont parfois trompeuses, tu le sais bien.

C'est censé me remonter le moral?

Bah euh... Ouais! On s'ennuie à longeur de journée, tu sais très bien qu'ici tu apprendras plein de choses et que ça meublera nos journées pleines de vide. Allez magne toi! Souviens toi de ce dont Mme Dun a dit, va voir le principal.

Génial...

Ce n'était absolument pas comme si le jeune homme était déjà rempli à ras bord d'angoisse, de doutes et de stress, il fallait en plus qu'il s'entretienne avec le chef et gérant de l'établissement. Il n'eu aucun mal à trouver le bureau de l'administration. Resserant encore une fois les bretelles de son sac, inspirant profondement comme pour évacuer un peu du trop plein de ce début de matiné, il resta un instant planté devant la grande porte blanche inscrite du nom du principal. Toc, toc, toc, trois petits coups timides contre le bois. Puis un grave "Entrez". Un papier inscrit d'un emploi du temps distribué, un numéro de classe donné, quelques ordes énnoncés, une autorisation de quitter le bureau: ce fut les seules choses que le cerveau embrumé de Tyler pu retenir de cet entrevue. Le principal connaissait son cas, avait tout préparé, il ne voulait pas que le petit nouveau se sente largué, il était conscient que ce n'était pas une simplicité d'arriver en cours d'année, dans une classe plus vielle. Il resentait surtout une certaine pitié que Tyler ne su distinguer, trop concentré à essayer de se calmer, de dénoué des pensées claires du noeud de son cerveau. Dora pourtant la perçut dans le comportement de l'homme en costume, ce qui l'énerva violemment, le dégouta amérement du personnage devant lui.

Il a pitié de nous ce petit con, je me demande ce que Mme Dun a bien pu lui dire! C'est toujours comme ça de toute façon. La pitié, la pitié, la pitié. C'est donc le seul moyen que l'homme a pour être gentil et sympathique?

Tais-toi s'il te plaît Dora...

Tyler réuissit à reprendre le contrôle entier des abysses de son esprit. Quelque chose avait été touché en lui, quelque chose que la pensée de Dora ne faisait que faire saigner encore plus mouillant ses yeux de larmes. Quelque chose qui maintenant était la cause de certains questionnements qui se bousculaient sous son crâne. Est-ce que cela allait être ainsi toute sa misérable vie? Le monde entier n'éprouverait donc à son égard pour toujours que de la pitié? Muni d'une volonté de fer, faisant taire la voix dans son esprit, il se dirigea timidement vers sa salle de cours, des tergiversions plein la tête, les yeux brillants. Tyler était pourtant résolu, il allait passer le cap de cette journée, en restant discret, en se fondant dans la masse, avec ou sans l'aide de Dora. Il n'était pas ici pour se faire d'amis, mais pour apprendre, apprendre plus, il adorait ça. Enfin c'était plus comme un passe-temps, une manière de libérer une partie de son esprit des chaines de ses démons.

Première 02, salle 103, cours de littérature de 8h à 9h. Les yeux du jeune brun passaient et repassaient sur la feuille pour être certain de ne pas avoir fait d'erreur. En faire serait fatal pour lui, l'idée de débarquer dans la mauvaise classe le térifiait. Salle 103. Inspiration. Expiration. Balons de beaudruches qu'était ses poumons. Gonflés. Dégonflés. Toc, toc, toc, deuxièmes de la journée. Au moment où la porte s'ouvrit, en un eclair il remit en question son apparence. Il savait qu'il avait une mine pitoyable, des cernes creusant doucement sa peau, avec ses cheveux en bataille non coiffés mais surtout incoiffables, son sweat mille fois trop grand pour lui, ses baskets négligées. Il n'y accordait jamais grande importance mais au moment où une trentaine de regard allaient se poser sur lui cela lui noua la gorge en plus du ventre.

"Entre Tyler..."

Une vois féminie, qui se voulait douce, brisa le court de ses pensées rapides et déchainées. Alors qu'il avait la tête baisée, fixant le sol du couloir, il entendit des murmures parcourir la classe. Tétanisé, il était paralysé mais s'executa sans relever le visage. La professeure prit la parole permettant au jeune homme de se racrocher à autres choses qu'au chuchotements ,qui menaçaient de faire exploser son cerveau, de ses nouveaux camarades.

"Voici donc le nouveau, qui va intégrer cette classe de première, dont je vous ai parlé" Elle se tourna vers le concerné et lui adressa un petit sourire. Une esquisse qui fit rougir Tyler. "Tu veux bien te présenté rapidement?"

Timidement il hocha la tête, se tourna vers l'assemblé d'adolecsents désabusés, et parvint, par il ne savait quel miracle, à affronter le regard des autres et embrasser la salle du regard.

"Je m'appelle Tyler. Tyler Joseph"

Quelques simples mots lâchés, ce fut tout ce qu'il put et avait à dire. Que dire d'autre? Son âge? Impossible. Du haut de ses 15 ans il se voyait mal l'annoncer à sa nouvelle calsse qui comportait principalement des gens de 16, 17 ou même 18 ans. De plus sa jeunesse devait être aparante sur son visage, puis avec sa taille, sa carrure, ce n'était pas en plus la peine de dire qu'il avait une année d'avance de peur de se ridiculiser et de passer pour un "cerveau ambulant". Il préférait que les gens se fassent des fausses idées à partir de ce qu'ils avaient devant les yeux, libre eux de faire vagabonder leurs imaginations. Il n'avait jamais désiré sa précocité intellectuelle, jamais, en plus elle n'était pas seulement synonyme d'avantage pour lui, bien au contraire. Aurait-il du expliquer sa présence ici? Impossible également. En somme, de part sa timidité et car ce genre de choses ne se prononcent pas, il se voyait mal dire:

"Bonjour, je m'appelle Tyler Joseph. J'ai 15 ans, je suis surdoué. Je suis orphelin depuis une dizaine d'année alors c'est pour ça que je ne peux pas tenir le discours type que les personnage de films disent, ce qui m'aurait bien arangé pourtant: salut moi c'est le nouveau et mes parents et moi on vient d'aménager ici. La directrice du foyer pour jeune où j'étais m'a inscrite ici en échange d'indépendance. Je ne suis jamais allé à l'école auparavant,  c'est la première fois que je mets les pieds dans ce genre d'endroit. Ravis de vous connaître..."

Même s'il ne s'était pas présenté ainsi, il y avait sous ses yeux, sans qu'il ne s'en douta une seconde, quelqu'un qui savait déjà tout cela de lui. Tout cela et bien plus.