Embers - [Tome 2]

7 : Ash

- Son... quoi ? Articulais-je à demi voix.

J'entends vaguement des cris d'excitation venir de la classe, les filles semblent émoustillées par cette révélation. Sous l'agitation, le brun s'écarte du cendré pour le libérer et sourit amicalement à la classe qui se met à l'entourer et à lui poser plein de questions. Katsuki rage et engueule tout le monde. Certains rient, d'autres restent perplexes. Moi je titube et recule d'un pas, le regard tremblant, fixant droit devant moi.

Mon cerveau ne capte plus aucune information depuis la dernière phrase d'Ash qui m'a complétement déconnecté. Je le toise sans ciller, le détaillant sans le voir, le temps que l'analyse de la situation se fasse dans mon esprit j'avais cessé de fonctionner. Puis l'afflux de pensées me donne un coup de fouet, me faisant hoqueter.

Quoi ? Quand ? Pourquoi ? Pendant combien de temps ? Depuis combien de temps ? Comment ? Pourquoi je ne l'ai jamais vu ? Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Combien d'autres avant lui ? Je ne le connais pas ! Pourquoi Kacchan le rejette ? Ça fait longtemps ? C'est récent ? Je ne l'ai jamais vu ! Pas avec Kacchan ! Pourtant je connais Kacchan, on se connait depuis longtemps ! mais lui, lui je ne l'ai jamais, jamais vu.

Mon esprit s'embrouille tout seul comme il sait si bien le faire, m'amenant à la conclusion que mon ami d'enfance m'était inconnu sur un des aspects les plus importants de sa vie. Ma poitrine se serre, j'ai l'impression d'avoir du mal à respirer. Un nouveau sentiment s'empare de moi, un mélange de colère et d'incompréhension.

Je recule encore jusqu'à être brutalement réveillé par une main qui s'appuie sur mon épaule.

- Izuku ! Ça va mec ? S'inquiète Historia qui a assistée à ma remise en question.

- Je- Je sais pas... Je me sens bizarre. Balbutiais-je en essayant de sourire. Je reviens !

- Hein ? Izuku attend !

Je ne l'écoute pas et commence déjà à partir d'un pas assez pressé, entendant le brouhaha s'arrêter derrière moi, me laissant deviner que j'ai attiré l'attention de mes camarades qui m'observe surement m'éloigner actuellement. Pour une raison que j'ignore, je sens le rouge me monter aux joues, mes jambes réagissent d'elles-mêmes et me font partir en courant dans les couloirs.

- Midoriya ! Où est-ce que tu vas !? M'appelle l'un d'entre eux.

Mais je l'ignore. Je ne sais pas ce qui m'arrive, ou plus précisément si, je sais ce qui m'arrive et c'est encore pire que ce que je craignais : Je suis blessé. Kacchan a réussi à me blesser sans le vouloir, juste parce que j'ai laissé parler mes sentiments et qu'à cause de ça, je suis déçu, piqué au vif par cette nouvelle, par l'éventualité que je n'étais pas le premier et peut être pas le dernier... Je grince des dents et essuie mes yeux d'un revers de la manche, déambulant dans les couloirs, m'arrêtant de courir quand je me trouve enfin un endroit isolé. Après quelques pas, je me sens mal, lourd à l'intérieur et ce n'est pas par choix que je finis par m'appuyer contre le mur le plus proche, glissant contre ce dernier pour m'assoir.

Tu parles d'un sens héroïque, s'enfuir comme un lâche à la moindre contrariété. Surement pour ça que je n'en veux pas de tous ses sentiments, trop de contrainte, de douleur. Je replis mes genoux contre moi, posant mes bras dessus pour y enfouir mon visage.

- T'as vraiment trouvé un bon moyen de me faire souffrir Kacchan... Soupirais-je en reniflant.

- Et toi de me faire chier !

Je redresse brusquement la tête, croisant un regard passablement énervé. Katsuki me surplombe, haletant fortement, puis pose les mains sur ses hanches en soufflant longuement.