La fin

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On sait qu'elle existe, qu'elle va arriver. Pendant un événement on sait quand sera la fin, on peut s'y préparer pour la rendre moins douloureuse, plus supportable. Mais la fin de vie elle ne donne pas sa date d'arrivée, on ne peut pas y être préparé.

Quelle sorte de fin est la plus douloureuse ? Celle qui arrive dans prévenir ou celle à laquelle on peut se préparer ?

La fin prévisible est vicieuse. On a beau y être préparé elle reste douloureuse. La douleur est peut-être même une fonction croissante de la préparation. Plus on se prépare à vivre une fin, plus on explore intellectuellement toutes les possibilités, à quel point on pourrait avoir mal et plus on souffre.

Par exemple quand on reste pour une période déterminée avec une personne qu'on aime. On garde forcément, malgré nous, un genre de compte à rebours dans nos têtes. Un peu comme une petite voix intérieure qui nous dirait "il vous reste 2 jours ensemble, bonne chance". On est préparé à ce que dans 2 jours on ne soit plus ensemble. Du coup on essaye de se préparer, de se dire qu'on se revoit bientôt, que ça va passer vite. La blague. La fin est là, à se moquer des personnes en question. Elle, elle s'en fout puisque quoiqu'il arrive elle va arriver tranquillement jusqu'à se mettre entre les deux personnes. Est ce qu'elle vient les mains vides ? Pas du tout. Elle vient avec la tristesse souvent, la colère quelquefois et les larmes quasiment tout le temps.

Pourquoi tout devrait avoir une date de fin ? Pourquoi toutes les bonnes choses ont une fin ? Alors que souvent les mauvaises choses continuent éternellement ?  

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8.3.18 🥀

Cherry ThoughtsWhere stories live. Discover now