La dernière exécution

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Cette petite nouvelle a été écrite pour un concours d'écriture organisé sur un jeu (rise of lords)  sur le thème : bourreau et victime. 

(L'histoire se passe en 2020, dans un monde magique où la peine de mort est devenue la sentence prononcée contre de nombreux mages criminels).

Driiiiing, mon réveil sonna. D'un coup de pied, je repoussai ma couette et m'étirai. Les rayons du soleil passaient à travers mes stores, et annonçaient une belle journée de travail. Pourtant, je me sentais démoralisé. A contrecœur, je me levai et me rendis à la salle de bains pour passer de l'eau sur mon visage. Je regardai mon reflet dans le miroir et pensai tristement à ce qui m'attendait. Je devais en effet me rendre à mon lieu de travail afin de procéder à une énième exécution. Cette fois, il s'agissait d'un mage ayant commis divers vols, dont le casse de la Magica, la banque mondiale des sorciers. Il avait donc été condamné à mort, alors qu'il n'avait que 17 ans. C'est jeune quand on y songe, il avait la vie devant lui. Mais aujourd'hui, c'est moi qui lui prendrais son dernier souffle.

17 ans. C'était l'âge que ma fille aurait eu cette année. En effet, celle-ci m'avait été enlevée alors qu'elle n'avait que quatre ans, pour être au service de je ne sais quel ministre de la magie, car je ne pouvais plus payer mon loyer, ni mes nombreuses dettes. En repensant à cette époque, je fus pris de nostalgie. Les choses avaient bien changé depuis. J'étais devenu bourreau, mais pas n'importe lequel, le plus doué disait-on. Moi, je regrettais juste le don que j'avais reçu à la naissance, mais ce métier rapportait de l'argent. Et si j'en avais suffisamment, je pourrais retrouver ma fille. C'était l'unique raison qui me poussait à tuer.

Consciencieusement, je déployai mes longues ailes noires et les époussetai. Je pris ma cape qui était sur la chaise de la cuisine, et sans rien même avaler, je me rendis au siège magique, situé à quinze minutes de vol. Je n'avais pas faim de toute façon, et puis, mes mains me faisaient de plus en plus mal ces derniers temps. Mon pouvoir allait bientôt se réveiller. La question était de savoir qui allait le subir cette fois. En effet, en plus d'être muni d'ailes noires et de pouvoir voler, ça c'était la partie amusante de mon don, je semais la mort autour de moi. Dès que mon pouvoir se réveillait, et je ne savais jamais quand exactement, les gens situés autour de moi mourraient. Et évidemment, c'était, en général, des gens que j'appréciais.

C'est pourquoi, d'habitude, quand mes mains me faisaient mal, je prenais quelques jours de vacances et m'isolais complètement. Mais cette fois, mon employeur m'avait bien spécifié que je devais être présent toute la semaine. Une vague d'exécutions spéciales arrivait.

Tout à ma réflexion, je n'avais pas vu que j'étais arrivé devant la grande porte du siège magique. Je repris donc mes esprits et pénétrai dans l'édifice. Plusieurs personnes m'attendaient et me menèrent jusqu'au lieu de l'exécution. Je pénétrai donc dans la salle, ma cape masquant presque entièrement mon visage, et saisis la hache magique qui se trouvait à proximité. Cette hache permettait d'ôter la vie, mais aussi, de récolter la magie de celui qu'elle tuait. Je m'approchai donc de ma cible. Tiens, c'est étrange, mes mains tremblent de plus en plus, dépêchons-nous d'en finir, pour pouvoir rentrer, pensais-je.

Le mage voleur se tenait là, à genoux sur le sol, en pleurs et attendait l'exécution de la sentence. J'allais détourner la tête comme d'habitude, mais quelque chose me poussait à le regarder, ou plutôt à la regarder, car il s'agissait en fait d'une jolie jeune fille. Peu importe en fait, car elle devait mourir. Je levai donc ma hache, et m'apprêtai à l'abattre sur sa nuque, mais la jeune fille releva la tête pour me regarder, et lorsque ses yeux croisèrent mon regard, je compris. Trop tard.

« Papa, eut-elle juste le temps de dire ».

La hache avait fini sa course, prenant son dernier souffle de vie. Impuissant, je lâchai avec horreur cette hache, et me précipitai sur le corps de la jeune fille que je venais de tuer. Je l'avais enfin retrouvée....

Quelques petits coups de plumesWhere stories live. Discover now